Firemount Textiles : les ouvriers bangladais reprennent le travail

  • Ils disent avoir été malmenés par un directeur de l’usine et des gros bras
  • Un travailleur blessé et déporté ce matin

Après deux jours de grève, les ouvriers bangladais de l’usine Firemount Textiles, située à Saint-Félix, ont repris le travail. Un retour à la normale qui ne s’est pas déroulé dans la sérénité, car les grévistes affirment avoir subi des coups de la part de gros bras, menés par un responsable de l’usine. Selon eux, la police de Chemin-Grenier aurait refusé d’accepter leurs plaintes. L’un d’entre eux, blessé, a même été déporté ce matin.

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Après la révolte, le calme est revenu à l’unité de Saint-Félix. Toutefois, les travailleurs sont toujours remontés concernant les événements de ces deux derniers jours, où ils ont dû entrer en grève pour faire entendre leurs voix. Après s’être déplacés en grand nombre à Port-Louis mardi, en vue d’obtenir l’aide du ministère du Travail, ils ont refusé de reprendre le travail jusqu’à hier. Toutefois, à ce matin, ils avaient repris leurs postes, tout en dénonçant certains faits qui se seraient déroulés ces deux derniers jours.
Un des ouvriers raconte ainsi : « On était en train de manger mardi soir quand on a entendu des bruits dans la cour. Nous sommes allés voir et il y avait un responsable de l’usine qui était là, avec des gens qui frappaient nos camarades. L’un d’eux a été blessé au visage et nous apprenons ce matin qu’on l’a renvoyé au Bangladesh. » Ces ouvriers affirment également avoir voulu porter plainte à la police de Chemin-Grenier, mais que cette démarche a été refusée.
Mis au courant de la situation, le syndicaliste Fayzal Ally Beegun, dit attendre une réaction du ministre du Travail, Soodesh Callichurn, sur cette affaire. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a de telles accusations de la part des ouvriers de l’usine Firemount. Il y avait un cas similaire lorsque l’unité était encore à Goodlands. »
Par ailleurs, ce n’est pas la première fois non plus que l’usine Firemount, dont le directeur est un ressortissant indien, se retrouve au centre de litiges industriels. On se souviendra de la désobéissance des ouvriers malgaches en février de cette année, qui avait nécessité l’intervention de l’ambassade de Madagascar. Une autre affaire dure depuis trois ans à la Cour industrielle concernant une centaine de travailleurs mauriciens pour licenciement. Atma Shanto, leur négociateur, explique : « Lors du transfert de l’usine de Goodlands à La Tour Koenig, ces travailleurs avaient fait valoir qu’ils habitaient dans le nord et que cela leur causerait des inconvénients de venir travailler dans la nouvelle unité. Aucun arrangement n’avait pu être trouvé avec la direction et ces 98 personnes s’étaient retrouvées sur le carreau. Nous n’avons eu d’autres choix que de porter l’affaire devant la Cour industrielle. L’affaire dure depuis trois ans. »
Atma Shanto déplore ainsi le délai mis à trancher dans cette affaire. Il rappelle que par le passé, il y avait un cas similaire impliquant l’usine Noblesse, qui devait être transférée de Coromandel à Souillac. La cour avait statué en effet que les travailleurs allaient être pénalisés et ils ont été indemnisés.

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