Après l’inculpation provisoire de l’ancien Chier Executive Officer de la State Investment Corporation, Iqbal Mallam-Hasham, dans la BAI Mega Financial Scam avec plus de Rs 6 milliards détournées et blanchies en faveur du Chairman Emeritus Dawood Rawat, l’ICAC se met sur le pied de guerre pour partir à l’offensive contre Sotravic. Cette firme est en effet impliquée dans le scandale de la station de traitement d’eau de Pailles de la Central Water Authority (CWA). Depuis cette semaine, l’ICAC et des membres en vue du gouvernement sont en présence de dénonciations en bonne et due forme contre 11 contrats d’un montant de Rs 6, 7 milliards alloués à cette même firme par la CWA et la Waste Water Management Authority (WWMA), sous Navin Ramgoolam, au cours de ces dernières années. La Commission Anti-Corruption compte accentuer la pression sur le groupe BAI démantelé avec une Preliminary Inquiry sur les Rs 50 millions Missing dans l’Apollo-Bramwell Pension Fund.
L’Independent Commission Against Corruption (ICAC), qui s’est installée dans ses nouveaux meubles au Réduit Triangle, donne des signes de volonté de passer à l’étape supérieure dans la lutte contre la fraude et la corruption. Surtout après un premier trimestre de mise en jambe de la nouvelle direction, en dépit de la surabondance de High Profile White Collar Crime Cases faisant l’objet de dénonciations publiques. En dépit des garanties à l’effet que le gouvernement ne dépensera pas un sou supplémentaire pour assurer des réparations aux grosses oeuvres de la station de traitement de la CWA à Pailles, l’ICAC ne compte pas dormir sur ses lauriers pour faire la lumière sur des travaux qui ont nécessité des investissements de plus d’un demi-milliard de roupies. Dans un premier temps, des limiers de l’ICAC ont effectué une descente des lieux au QG de la CWA en vue de procéder à des saisies de dossiers portant sur l’allocation de ce contrat en 2012. Initialement, la CWA était réticente à adjuger ce contrat, car le Bid Evaluation Committee était arrivé à la conclusion que « estimates are above updated cost estimates », soit au moins 25 % plus cher.
Toutefois, entre le 1er et le 14 mars 2012, la CWA devait se rétracter et prendre à contre-pied une directive du Central Procurement Board, qui avait recommandé l’annulation de l’exercice d’appels d’offres. La CWA devait même avoir recours à des Emergency Procedures pour allouer les travaux de la station de traitement de Pailles à Sotravic avec comme consultants Gibb & Partners. Aujourd’hui, avec les fissures relevées sur la structure de la station de Pailles, la CWA se rend à l’évidence qu’elle n’avait pas eu Value for money.
L’enquête confiée à l’ICAC devrait élucider les zones d’ombre dans les procédures adoptées par la CWA en mars 2012 de même que sur ceux qui ont tiré les ficelles derrière les rideaux. La Commission Anti-Corruption pourrait également être tentée de jeter un coup d’oeil sur la dizaine de contrats pour un montant de Rs 6,7 milliards accordés à cette même firme Sotravic. Pour cause, des membres du gouvernement, dont le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, sont déjà en présence d’une lettre accablante sur la connexion Siotravic/Ramgoolam au cours de ces dernières années.
« We have seen in the press recently about the flawed contract of Pailles Treatment plant by Sotravic/Berlinwasser/Von Roll which is causing much anger and disgust among Mauritians, the tax payers », souligne The Vigilante, qui se lance dans une énumeration de projets de la WWMA raflés par Sotravic, soit :
Plaines-Wilhems Sewerage Project (WW80 F) pour un montant de Rs 2,8 milliards ;
Plaines-Wilhems Sewerage Project (WW81 F), pour un montant de Rs 2,1 milliards ;
Baie du Tombeau Sewerage Project Phase I (WW110A) : Rs 529,9 millions ;
Sewerage Infrastructure CHA/Low Cost Housing (WW127X) : Rs 248,9 millions ;
Sewer Reticulation/Connection à Vallée-Pitot et Vallée-des-Prêtres : Rs 115,7 millions ;
Phase II – Mangalkhan, La Caverne, Roche-Bois, Vallée-Pitot, La Cure et Bassin (WW86X) : Rs 233,9 millions.
Au cours de cette même période, Sotravic a décroché cinq autres contrats pour le compte de la CWA pour un montant global de Rs 715 millions. Mais The Vigilante prend le soin d’ajouter dans la correspondance que « the above is only the tip of the iceberg and I shall send you the complete list as the next chapter ».
Plus loin, il souhaite voir l’ICAC approfondir son enquête dans chacun de ces cas, car « the conspiracy to steal public funds has gone on for ten years », en citant des noms de complices présumés occupant d’importantes fonctions dans le service. « All of the contracts have exceeded their original value (amount listed is original value) by more than 40 %. The plunder is worse than the COLAS projects altogether », ajoute-t-il, alors que des milieux proches de la firme citée rejettent catégoriquement les allégations, qui sont portées à l’attention des membres du gouvernement et de la direction générale de l’ICAC.
En conclusion à cette liste d’allégations, susceptibles de faire l’objet d’enquêtes en série, The Vigilante se permet d’apostropher le nouveau directeur général de l’ICAC en déclarant que « hopefully, you will act in all transparency… I truly believe that you will act and that no minister or politician …] will prevent you from executing your constitutional job ».
Une autre série d’allégations et de dénonciations qui n’aurait pas laissé l’ICAC insensible concerne les contributions des employés de la clinique d’Apollo-Bramwell au fonds de pension. Avec l’écroulement de l’empire BAI, ils se sont rendu compte qu’il n’y avait aucune trace des Rs 50 millions qui devaient faire partie de ce fonds pour assurer leur retraite.
Devant cette avalanche de dénonciations, l’ICAC n’a eu d’autre choix que d’initier une Preliminary Inquiry aux termes des dispositions de la Prevention of Corruption Act en vue de déterminer s’il y a matière justifiant la nécessité d’une enquête formelle sur la gestion de l’Apollo-Bramwell Pension Fund avec de graves allégations portées contre le Chief Finance Officer de BAI et la direction de la clinique.
Affaire à suivre…
FONDS PUBLICS—Mal administration: L’ICAC sur le pied de guerre
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