Frontières maritimes : l’opposition sceptique face à l’étape de Blenhein Reef (Chagos)

L’annonce du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au sujet du déplacement d’une mission scientifique mauricienne dans les eaux de l’archipel des Chagos, se heurte à un scepticisme de l’opposition. La délégation menée par Jagdish Koonjal, représentant permanent de Maurice aux Nations unies, à New York, à destination de Blenhein Reef, situé au Nord de l’archipel, est déjà en route.

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« Je ne ferai pas de commentaires avant d’avoir obtenu tous les éléments d’informations concernant cette initiative »,  a fait comprendre le leader du MMM, Paul Bérenger. Cette question devrait être évoquée avec les autres leaders politiques au sein de l’opposition.

De son côté, Arvin Boolell, dirigeant du Parti travailliste, considère que le Premier ministre fait du Posturing et tente d’impressionner les Mauriciens, voire de les tromper, « alors qu’il est en perte de vitesse ». Il ajoute : « Il est important de savoir qui sont ceux qui font partie de cette mission scientifique. Quel est le but de la visite ? Est-il vraiment nécessaire de faire le déplacement ? »

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Arvin Boolell croit savoir que le Premier ministre a fait preuve de manque de sérieux lorsqu’il affirme qu’il aurait souhaité diriger cette délégation technique, « car ce n’est pas le rôle du chef du gouvernement de diriger une mission scientifique et technique ». Anil Gayan, ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Pravind Jugnauth, va plus loin, estimant que « c’est une mascarade ».

« Notre revendication sur les Chagos est une action politique pour la souveraineté, et pas pour la recherche scientifique. La Convention sur les droits de la mer permet à n’importe quel pays d’entreprendre des recherches scientifiques dans les océans du monde. Or, la posture politique de Maurice n’a jamais été la recherche scientifique dans l’océan Indien, mais d’avoir un navire avec le Premier ministre à bord pour essayer de débarquer à Diego Garcia. Ce qui aurait attiré l’attention de la presse internationale », déclare-t-il.

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« Au lieu de cela, nous prenons des avocats et des journalistes étrangers simplement pour participer à une croisière dans l’archipel. Où débarqueront-ils à Blenheim Reef, qui est un récif ? Est-ce qu’ils ont l’intention de mettre un piquet dans la mer pour indiquer la limite de nos frontières ? Ti bizin al Diego Garcia. C’est une mascarade, un vol de l’argent public », s’appesantit-il. Il se demande aussi si ceux qui participent à ce voyage le font bénévolement ou s’ils doivent être rémunérés à partir des fonds publics.

Dans les milieux concernés à l’hôtel du gouvernement, on revient sur « la portée historique de ce déplacement, car c’est la première fois que le gouvernement mauricien organise une visite dans l’archipel de son propre gré, et sans demander l’autorisation de personne ». Avant de conclure : « Pour la première fois, un navire affrété par le gouvernement pourra se déplacer dans les eaux territoriales mauriciennes aux Chagos en toute liberté. »

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