La FSC sous double pression des Américains et des Indiens

Les dossiers avec d’énormes préjudices potentiels à la réputation de Maurice dans le Global Business Sector s’accumulent à la Financial Services Commission. En effet, après le scandale de l’escroquerie bancaire de Rs 60 milliards de la Punjab National Bank en Inde avec Rs 3 milliards transitant par la filiale de la SBI (Mauritius), le régulateur du secteur des services financiers est de nouveau sous pression. Cette fois, c’est le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis qui est monté au créneau pour réclamer des compléments d’informations dans une autre fraude d’envergure avec le Global Business Centre de Maurice, utilisé pour des opérations de blanchiments de fonds dans une fraude de plus de Rs 1,7 milliard. Le directeur de Beaufort Management Services Ltd, Management Company incorporée à Maurice, Arvinsingh Canaye, âgé de 30 ans, habitant Curepipe, est en détention à Brooklyn, New York, depuis jeudi dernier.

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Avec ce nouveau développement et les pressions des autorités américaines, en particulier le Department of Justice et le FBI, la FSC a dû prendre les premières mesures contre la Beaufort Management Services Ltd, qui détient une Management Company Licence depuis décembre 2010. Cette licence a été suspendue sur le tas et Georges Chung de la firme BDO Mauritius a été nommé administrateur de la société. Vu le mouvement allégué de fonds, la Banque de Maurice et la Financial Services Commission ont été appelées à fournir des compléments d’informations en vue de répondre aux exigences des Américains enquêtant dans cette affaire de manipulation de cours boursiers et de blanchiment de fonds avec l’acquisition envisagée d’un tableau de Pablo Picasso, Les Personnages.

Depuis la fin de la semaine dernière, avec le Tip Off du FBI au sujet du suspect Arvinsingh Canaye de Beaufort Management Services Ltd, le FSC a diligenté une enquête sous les dispositions du Financial Services Act. Une première question que devra expliciter la FSC à la demande des Américains porte sur la contribution et le rôle de la Management Company dans le réseau de fraude et de blanchiment de fonds.

L’Indictment Sheet du FBI, établi avec la version des faits de l’Undercover Agent, qui s’est infiltré dans le milieu depuis mars/avril 2014, révèle des détails sur les contacts d’Arvinsingh Canaye avec les cerveaux de cette fraude d’envergure. « On or about October 17, 2017, the Undercover Agent met with the defendant Vinesh Canaye in London. The meeting was consensually recorded. At that meeting, the Undercover Agent detailed his involvement in stock manipulation deals and, more specifically, how « friendly » U. S.-based brokers with discretionary customer accounts purchased stock at the direction of the Undercover Agent in return for a 40 percent « kickback. » During this conversation, Canaye stated, in part, that the brokers « play with the value of the securities », note l’acte d’accusation, ajoutant également que « during this same meeting, the Undercover Agent stated : « There are so many opportunities here. Listen. As long as you keep the Securities and Exchange Commission, the FBI, the Mauritian Sec… Police, keep them off my back, keep me safe, we’re gonna do some serious business. » The defendant Vinesh Canaye responded : « I need to keep you safe, to be safe myself. »

Dans la conjoncture, le FBI s’intéresse aux faits relevant de la partie mauricienne vu que « in or about January 2018, the defendant Vinesh Canaye and Beaufort Management opened six GBCs for the Undercover Agent. CS-1 was listed as the beneficial owner of the GBCs. The Undercover Agent’s name did not appear on any of the GBC opening documents. At no time did Canaye or Beaufort Management request FATCA Information from the Undercover Agent ». Cette étape a été franchie au début de cette année après une série d’échanges entre les différents protagonistes.

De son côté, Arvinsingh Canaye, qui est l’un des seuls six noms cités dans l’Indictment à faire à ce jour l’objet d’une arrestation, a plaidé non-coupable aux deux charges de Conspiracy to Commit Securities Fraud et deMoney Laundering Conspiracy lors de sa comparution devant le tribunal de Brooklyn vendredi dernier. Ses conseils légaux ont logé une Bail Motion, qui devra être débattue demain.

Entre-temps, la FSC fait face à des pressions redoublées de l’Inde dans le scandale de la Punjab National Bank avec une société offshore, la Forcom Worldwide Investment Ltd avec Amicorp (Mauritius) Ltd de Shakeel Toorabally en tant que Management Company, citée formellement dans les opérations de transfert de fonds en provenance de la Punjab National Bank. A cet effet, la FSC a fait comprendre qu’une enquête a été ouverte et qu’elle collaborera « with its international counterparts under existing exchange of information agreements ».

« The FSC is assessing the reported information and is closely monitoring the matter in collaboration with the Bank of Mauritius, the Mauritius Revenue Authority and the Financial Intelligence Unit », répond officiellement la FSC en ajoutant que « The FSC will take necessary regulatory action against any of its licensee/approved Officer/Management Company found to be linked with any illegal, harmful and/or fraudulent practices that may cause any prejudice to the good repute of Mauritius ».

La presse indienne ne manque pas de mettre en avant un dernier rapport de la Reserve Bank Of India à l’effet que « Mauritius was the largest source of FDI in India (21.8 per cent share at market value) followed by the US, the UK, Singapore and Japan whereas Singapore (19.7 per cent) was the major ODI (overseas direct investment) destination, followed by the Netherlands, Mauritius, and the US ».

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