Deux habitants de Saint-Pierre, Antish Gowry (30 ans) et Nitish Yerukanaidoo (36 ans), confirment les incidents dans le Nord avec Manan Fakoo mais nient toute implication dans son exécution
L’autopsie pratiquée par le CPMO, le Dr Gungadin, attribue le décès à « Shock due to Gunshot Wound at the Neck »
En cours d’après-midi, la Major Crime Investigation Team a procédé à deux premières interpellations dans le cadre de l’enquête sur l’exécution à coups de feu de Manan Fakoo, âgé de 50 ans, et habitant Beau-Bassin. À ce stade, la police privilégie la piste d’un réglement de comptes avec pour toile de fond une virulente rixe impliquant la victime à Grand-Baie samedi soir. D’autre part, l’examen Post-Mortem pratiqué, hier matin, à la morgue du Princess Margaret Orthopaedic Centre (PMOC), attribue le décès à un « Shock due to Gunshot Wound at the Neck ». Au volant de sa voiture, mercredi soir, Manan Fakoo avait essuyé trois coups de feu, dont deux au cou et le troisième se logeant au-dessus du thorax. L’une des balles au cou n’a laissé aucune chance au cinquantenaire.
Antish Gowry (30 ans) et Ikish Yerukanaidoo (36 ans), dit Nitish, deux habitants de Saint-Pierre, dont dans la circonscription de Quartier Militaire/Moka, ont été soumis à un interrogatoire serré à la Major Crime Investigation Team (MCIT) et à la Criminal Investigation Division (CID) de la Western Division respectivement et ils ont nié toute implication dans cette exécution à coups de feu, mercredi soir, en circulant à motocylette, devant le domicile de Manan Fakoo. Un premier élément de taille demeure la confirmation par la police que ces deux habitants de Saint-Pierre avaient eu une violente altercation avec Manan Fakoo, samedi.
La police est en présence d’informations que les deux suspects et des amis étaient non loin d’une boîte de nuit à Grand-Baie alors que Manan Fakoo et quelques membres de sa bande y étaient aussi. Ces derniers sont employés de temps en temps comme “bouncers”. Selon des renseignements recueillis de sources bien informées, une dispute avait éclaté et les suspects avaient reçu des coups durant la bagarre. Sauf que l’un d’eux a reconnu Manan Fakoo et lui aurait lancé : « Sa pa pou fini koumsa ». Étant en sous-nombre, ces deux habitants de Saint-Pierre avaient préféré battre en retraite.
Les enquêteurs de la police ont aussi pu confirmer la présence d’Antish Gowry et Nitish Yerukanaidoo dans le Nord, samedi. Toutefois, ces deux trentenaires ont nié toute implication dans la fusillade de Beau-Bassin, mercredi soir. Ils ont fourni chacun un alibi en soutenant qu’ils se trouvaient chez eux et que leurs proches peuvent confirmer l’information. Et d’ajouter qu’ils n’ont pas de port d’arme. La police a perquisitionné leurs domiciles où aucune arme ou objet suspect n’a été trouvé. Néanmoins, la MCIT a mis la main sur des documents chez Nitish Yerukanaidoo. Ce dernier a déclaré qu’il possède une moto, mais selon la police, l’engin ne correspond pas à la description de celui utilisé par les tireurs. La police n’a pu relever le numéro de la plaque de la moto Pulsar noire qu’ont utilisée les suspects. Les enquêteurs ont sollicité de la National Transport Authority pour avoir accès à la liste des propriétaires de ce genre de deux-roues et ils feront un tri pour choisir des potentiels suspects. En début de soirée, Antish Gowry et Nitish Yerukanaidoo étaient toujours interrogés.
D’autre part, les enquêteurs ont appris que Manan Fakoo avait eu également des problèmes la semaine dernière avec quelques personnes à Quatre-Bornes. Cette piste est également scrutée par la MCIT qui ne se contente pas d’approfondir son enquête sur la bagarre de Grand-Baie.
De leur côté, des experts de la Scene of Crime Office ont examiné la voiture de Manan Fakoo et soupçonnent que les auteurs du meurtre ont tiré à trois reprises et à bout portant alors que le quinquagénaire s’apprêtait à entrer dans sa voiture à l’angle des rues Swami Dayanand et Martindale, à Beau-Bassin. Manan Fakoo avait été touché à la mâchoire et à la nuque et la troisième balle a été retrouvée dans sa Hyundai. Si le médecin a pu extirper rapidement la chevrotine de son visage, par contre l’autre se situant dans un endroit sensible de sa nuque a nécessité l’intervention de quatre médecins lors d’une opération chirurgicale délicate, mercredi soir. Ce dernier détail est contredit par une contre-expertise médicale vu que la balle n’a été extraite que lors de l’autopsie d’hier. D’ailleurs, l’autopsie a attribué le décès de Fakoo à un « gunshot wound at the neck ».
D’autres développements sont attendus dans ce dossier incessamment. L’enquête est placée sous la supervision des surintendants Ramjeet, Bansoodeb et l’ASP Seebaruth.