- Cette firme d’experts-comptables, faisant partie des Big Four, impliquée dans l’audit des comptes de l’entité dans l’offshore, Emerging Market Investment Fund 1A
- La FSC et la Banque de Maurice prévoient de boucler l’enquête dans un délai de trois mois
La pression s’accentue sur les régulateurs du secteur bancaire et des services financiers, en l’occurrence la Banque de Maurice et la Financial Services Commission (FSC), dans le scandale financier le plus conséquent en Allemagne, avec l’écroulement de “Wirecard”. En effet, les dernières révélations publiées dans le Financial Times de Londres sur les dessous de ce “deal” transfrontalier de l’ordre de Rs 16 milliards (340 millions d’euros) sont des plus accablantes pour la société d’experts-comptables, KPMG, déjà mise en cause à Maurice dans une autre affaire financière, soit l’écroulement de l’empire Rawat de l’ordre de Rs 35 milliards. Le quotidien des affaires de réputation planétaire indique des conflits d’intérêts patents entre des partenaires de la firme comptable et la Management Company, assurant cette transaction dans l’offshore à Maurice. Du côté de la Banque de Maurice et de la FSC, l’on apprend qu’un Special Investigator a déjà été mandaté pour approfondir les dessous de cette sinistre affaire portant atteinte à l’intégrité du Global Business Sector.
Les révélations du Financial Times sont à deux niveaux. D’abord, « KPMG, which this year revealed its rival accounting firm EY had missed a chance to stop Wirecard’s fraud, was itself the auditor to a suspicious vehicle, Emerging Market Investment Fund 1A, that investigators believe may have been used to siphon off the payments group’s funds ». Ensuite, « Wirecard senior management secretly held stakes in a Mauritius-based fund that sold three Indian companies to Wirecard for € 340 M weeks after buying them for a fraction of that amount ».
L’enquête du Financial Times de cette semaine ajoute : « However, absent from the KPMG report was any acknowledgment that the auditor on the Mauritius fund, named Emerging Market Investment Fund 1A, was KPMG. In addition to auditing the fund, the Big Four accounting firm also played an advisory role in the suspect deal and one of the KPMG partners involved went on to work for the Mauritius Fund. »
Face à ces graves allégations susceptibles de remettre en question les paramètres en termes de Supervisory Role des gendarmes du secteur financier à Maurice, l’enquête conjointe de la Banque centrale et de la FSC est passée en mode accéléré. Ainsi, un Special Investigator aux termes des dispositions de la Banking Act et de la Financial Services Act a été nommé avec des pouvoirs étendus pour faire la lumière sur le scandale financier “Wirecard” avec des rebondissements sur le plan international.
En marge de ce Forensic Auditing, confié au Special Investigator, les autorités mauriciennes procèdent actuellement à des échanges d’informations avec leurs contreparties en Inde et à Singapour, deux prolongements du scandale “Wirecard”. À Maurice, la Corresponding Commercial Bank, dont l’identité ne peut être révélée en raison du Banking Secret, a déjà été appelée à fournir tous les détails de ce “deal” transfrontalier scellé en 2015.
Une série d’On-Site Inspections a déjà été menée avec la Banque de Maurice et la FSC prévoyant de pouvoir boucler cette enquête dans un délai de trois mois dans une tentative de faire la démonstration que les institutions mauriciennes, engagées dans la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, soit une des conditions imposées sous la Financial Action Task Force (FATF) pour sortir de la Grey List et éventuellement de la Black List de l’Union européenne au plus tôt en février de l’année prochaine. Affaire à suivre…