Rien ne va plus au ministère du Transport et du métro. Ainsi, deux organismes para-publics, d’importance stratégique sous le ministère d’Alan Ganoo, soit Metro-Express Limited, susceptible d’être présentée comme le fleuron du bilan du présent mandat du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et la National Land Transport Authority, une carte maîtresse avant tout début de campagne électorale, se retrouvent en ballottage défavorable. Dans les deux cas, les Top Guns, soit le Chief Executive Officer (CEO) de Metro-Express Ltd, Das Mootanah, et le Road Trafic Commissioner (RTC) à la National Land Transport Authority (NLTA) Koshik Reesaul, sont pris pour cibles au plus haut niveau de l’Establishment politique.
Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources avisées et concordantes indiquent qu’à l’issue de la réunion du conseil des ministres de vendredi dernier, sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth, les instructions transmises à la Permanent Secretary, Shakuntala Gujadhur-Nowbuth, sont de diligenter deux enquêtes parallèles au vu des dernières controverses qui ont ébranlé ces deux instances, soit la Metro-Express Limited et la NLTA.
Dans le cas de Das Mootanah, Lakwizinn du Prime Minister’s Office serait très irritée par l’enregistrement vidéo, qui a fait le buzz sur les réseaux sociaux montrant le CEO de MEL, présidant des réunions très animées avec des membres de son personnel et ce, en présence de techniciens étrangers. Le No 1 de MEL a été filmé en train d’ordonner ses officiers à chanter et danser dans ce qui s’apparente à une réunion de travail.
Le clip en question le montre assis, tasse de thé en main, encourageant ses officiers à imiter des chanteurs. Le clip met aussi en perspective le fait que le CEO de MEL prenait un malin plaisir à regarder danser certains membres du staff présents à cette séance de travail. L’embarras d’un des ressortissants étrangers à cette rencontre était apparent dans cet enregistrement. Il n’avait d’autre choix que de continuer à fixer l’écran de son ordinateur…
Dans le clip en question, Das Mootanah avait imposé à une retardatrice de se placer « au milieu » des deux rangées pour chanter à haute voix une chanson dont les Lyrics s’affichaient sur un écran géant. Tout se passe dans la bonne ambiance dans cette rencontre de travail sauf que d’autres officiers étaient contraints de faire des Push Ups pour plaire au CEO.
La vidéo tente de faire croire que ceux qui font ces Push Ups ont été contraints de les faire en guise de remontrance, soit une façon de les humilier. Une voix ressemblant à celle du CEO est entendue comptabilisant ces Push Ups dans cette vidéo, massivement circulée sur les réseaux sociaux, et suscitant en même temps des interrogations sur le comportement adopté par le patron de MEL vis-à -vis de son personnel.
Dans un premier temps, après la diffusion du clip, Das Mootanah, à travers des Chatwas, aurait accrédité la thèse d’activités de Team Building dans le but de favoriser la cohésion au sein des membres du personnel de MEL. Selon lui, ses détracteurs tenteraient de briser l’esprit d’équipe qui prévaut au sein du personnel MEL.
Ces explications ne semblent pas avoir convaincu le PMO qui réclame désormais à travers le PS du ministère d’Alan Ganoo une enquête au sujet de cette affaire aussi bien que des explications formelles de Das Mootanah.
Pour ce qui est du Road Trafic Commissioner, Koshik Reesaul, les indications sont que ce dernier, qui est également le No 1 de la NLTA, a formulé officiellement il y a quelque temps une demande de Leave Without Pay pour une période d’un an. Le principal concerné aurait mis en avant qu’il aurait décroché un autre poste qui le tenterait et qu’il faisait prévaloir de son droit à ce congé sans solde pour cette période d’une année.
Visiblement, cette demande de Reesaul aurait fait sourciller plus d’un à l’Hôtel du Gouvernement, celle-ci intervenant dans un contexte particulier, soit avec la course contre la montre entamée et menant aux prochaines législatives.
L’on considère en haut lieu que la démarche du RTC ne serait pas « normale » dans la conjoncture, surtout avec en toile de fond des accusations de corruption et aussi de mauvaise gestion, qui sont légion au sein du régulateur du transport public. D’ailleurs, Eshan Juman du parti Travailliste, avait, lors d’un point de presse du parti, vendredi dernier, commenté la situation prévalant à la NLTA notamment sur le plan administratif.
« Misie Ganoo nepli pe kapav kontrol seki pe pase dan NLA. Dimounn pa kapav pe al NLTA gramatin, pran konze pou fer transfer so loto, ariv tanto dir li gise pe ferme vini dime. Misie Reesaul, si pa pe kapav, les ou plas, Si kapav met enn lord mete. Me nepli kapav kontinie avek Board ek Management NLTA. Nepli kapav », avait-il laissé entendre. Avec plusieurs allégations de maldonnes faisant écho à l’encontre de la NLTA, au niveau du gouvernement l’on veut désormais qu’une enquête soit menée pour y voir plus clair face à cette possible « fuite en avant » de Koshik Reesaul avant la fin de ce présent mandat.
Affaire à suivre avec l’Honourable Point of Order devant contracter une politique d’assurance sur le plan politique…