GM BUSINESS – Assemblée nationale : Night Sitting pour la motion de blâme contre le Speaker

L’agenda de la séance de mardi en attente du feu vert du Cabinet du jour avec, entre autres, les débats sur le Finance Bill et un autre budget supplémentaire de Rs 57 millions

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L’ICAC Parliamentary Committee accule le DG Navin Beekarry sur les « Partitioning Works » de son bureau alloués contre l’avis du Bid Evaluation Committee à Panache pour Rs 162 035

La STC sur la sellette avec les connexions du Covid-19 Gate pour les contrats d’approvisionnement de médicaments de plus de Rs 1 milliard entre avril et juin de cette année

À une douzaine de jours de l’échéance formelle prévue dans les Standing Orders, la motion de censure contre le Speaker de l’Assemblée nationale, déposée par le leader de l’opposition, Arvin Boolell, le 23 juin dernier, pourrait être inscrite sur l’Order Paper pour la séance de mardi prochain. C’est ce que laissent entendre des sources parlementaires autorisées en cette fin de semaine. Toutefois, toute décision au sujet de l’ordonnancement des travaux parlementaires devra être avalisée lors des délibérations du Conseil des ministres du jour. Entre-temps, les débats sur le Finance (Miscellaneous Provisions) Bill, comprenant des amendements à quelque 70 textes de loi, sont également en attente d’être enclenchés en deuxième lecture avec, dans les mains du gouvernement Trump Card, l’adoption d’un nouveau budget supplémentaire de Rs 57 millions pour repousser une nouvelle séance du Question Time et une Private Parliamentary Question du leader de l’opposition. Mais en cette même fin de semaine, deux dossiers des plus délicats préoccupent Lakwizinn du Prime Minister’s Offive, notamment les Political Fallout Effects du contrat des Partitioning Works du bureau du directeur général de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC), Navin Beekarry, alloué contre l’avis formel du Bid Evaluation Committee. Cette affaire est venue se greffer sur le Covid-19 Gate de l’approvisionnement de médicaments à la Santé, la State Trading Corporation (STC) bénéficiant d’un guichet express à la Banque de Maurice pour un montant de USD 67 millions, sur la sellette pour les connexions politiques lors de l’allocation de ces contrats entre avril et juin derniers.

Tôt ou tard, le gouvernement, par le truchement du Leader of the House, Pravind Jugnauth, n’aura d’autre choix que d’inscrire à l’ordre du jour la motion de blâme du leader de l’opposition contre le Speaker moins d’un an après les dernières élections générales. La principale crainte exprimée dans les rangs de l’opposition porte sur la tactique de guérilla parlementaire que pourrait adopter le gouvernement dans l’éventualité où ces débats censurant Sooroojdev Phokeer, avec notamment une “Night Session”, et la motion “Moved” par Arvin Boolell très tard dans la nuit de mardi à mercredi.

Toutefois, la décision de la majorité parlementaire de n’accorder la parole qu’aux leaders de partis des deux côtés de la Chambre lors des débats sur la motion de censure est contestée avec véhémence par les dirigeants de l’opposition, qui ont rejeté cette proposition. « Prétextant la COVID-19, le gouvernement a tout fait pour réduire l’espace démocratique, que ce soit au Parlement et dans le pays en général. Le Speakership a été une arme utilisée par le gouvernement de manière systématique pour réduire au silence l’opposition. Et, avec la motion de blâme contre Sooroojdev Phokeer, le gouvernement veut un kwividé. Ce ne sera pas le cas », laisse-t-on entendre au sein des trois partis de l’opposition, qui passent désormais à une nouvelle étape de collaboration sur l’échiquier politique.

En effet, outre le fait que le délai pour les débats sur la motion de blâme arrive à grands pas, le Government Business prévoit l’adoption dans les meilleurs délais du Finance (Miscellaneous Provisions) Bill, piloté par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy. Techniquement, les débats sur le Finance Bill, donnant force de loi aux mesures annoncées dans le Budget Speech du 4 juin et touchant quelque 70 textes de loi, devront être complétés lors de la séance de mardi. Avec au moins une dizaine d’interventions venant des rangs de l’opposition et une quinzaine des travées de la majorité au sein de l’hémicycle, il faudra compter au mois neuf heures de débats après la tranche du traditionnel Question Time de mardi.

Une autre préoccupation de l’opposition pour cette même séance de mardi porte sur l’éventualité des débats en deuxième lecture et l’examen en Committee of Supply des Estimates of Supplementary Expenditure de Rs 57 millions, déjà présentées en première lecture. Avec une telle démarche, l’application des Standing Orders se traduirait par l’élimination de la Private Notice Question, du Prime Minister’s Question Time et du Question Time.

N’empêche qu’au sein de Lakwizinn du Prime Minister’s Office, ces tactiques parlementaires n’éclipsent en rien les “Lake Ferblan” qui ont surgi ces derniers temps. Le dernier scandale en date ébranle un pan de la stratégie élaborée avec le directeur général de l’ICAC, fragilisé par l’affaire du contrat de travaux de rénovation de son bureau au QG. Ce dossier a été soulevé à l’item “Any Other Business” de la réunion de l’ICAC Parliamentary Committee hier. Devant l’absence d’explications claires au sujet de ce contrat alloué, contrairement à la décision du Bid Evaluation Committee, Navin Beekarry a été sommé de déposer tous les documents, y compris les “Minutes of Proceedings” relatifs, lors de la prochaine réunion.

« Même si le contrat a été alloué à un coût inférieur, le fait demeure que cette décision du board de l’ICAC, rejetant la recommandation du comité d’évaluation, constitue une infraction très grave dans les circonstances. La première question à élucider est de savoir si le commissaire Beekarry, qui siège sur la commission ayant entériné le renversement de cette décision, a déclaré formellement ses intérêts. Le bureau faisant l’objet de rénovations est bien le sien. Ensuite, l’ICAC a contredit ses propres principes établis et disséminés dans le secteur public en général au sujet de cette sacro-sainte instance qu’est le Bid Evaluation Committee. Avec ce qui s’est passé pour le contrat octroyé à Panache au niveau de l’ICAC, à quoi devra-t-on s’attendre ? » se demande-t-on dans les rangs de l’opposition, en attendant de prendre connaissance officiellement de la teneur de ce dossier à rebondissement.

Par ailleurs, le dossier des contrats d’approvisionnement de médicaments et d’équipements, et surtout le rôle assumé par la State Trading Corporation (STC) dans le Covid-19 Gate, avec des contrats d’approvisionnement de médicaments de plus de Rs 1 milliard, avec le soutien inconditionnel en devises étrangères de la Banque de Maurice pour un montant de USD 67 millions (Rs 2,7 milliards) en cette période de crise, secoue l’hôtel du gouvernement. Si, en début de semaine, Lakwizinn du PMO avait cru avoir le contrôle de la situation, les dernières révélations autour de l’axe Bo-Digital et la STC à travers la société MY Kwik Fix Ltd ont fait voler en éclats l’exercice initial de “Damage Control” autour des nouveaux venus dans le secteur des produits pharmaceutiques, avec des contrats par centaines de millions de roupies raflés au nez et à la barde des fournisseurs traditionnels du ministère de la Santé aux termes des “Emergency Procedures”, comme le ministre de tutelle, Kailesh Jagutpal, l’a révélé à l’Assemblée nationale mardi dernier.

Aux dernières nouvelles, un premier fusible devait sauter avant la réunion du Conseil des ministres du jour pour tenter d’éviter un autre court-circuit politique au plus haut échelon.

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