- Une COVID-19 Relief Allowance de Rs 5 100 par mois pas à écarter pour les employés limogés avec l’avènement du déconfinement
- Les états-majors des partis politiques se préparent à passer à l’offensive contre le GM sur la gestion économique et des affaires
À Jour J-2 de la présentation du premier budget du grand argentier, Renganaden Padayachy, pour l’exercice financier 2020-21, l’ultime étape du Fine Tuning du Budget Speech est déjà engagée au ministère des Finances. À ce stade, les grandes lignes budgétaires, en vue de tenter de renverser la vapeur de l’impact économique de la pandémie de Covid-19, sont déjà bien calées, mais le potentiel de surprises budgétaires est assez réduit. Dans l’immédiat, la consigne de réduire les dépenses d’au moins 17 % est réitérée, avec des risques que les coupes budgétaires soient plus profondes dans certains secteurs qualifiés de non-essentiels. Ainsi, les indications recueillies de sources officieuses avancent qu’il faudra « s’attendre à des lignes budgétaires zéros pointées dans les Budget Estimates de 2020/21 ».
Certes, des réaménagements sont à prévoir au titre de l’Old-Age Pension, avec l’option du Means Testing passée au crible conjointement par les ministères des Finances et de la Sécurité sociale. Mais le ministère des Finances pourrait également actionner la guillotine sur le paiement du boni de fin d’année (End of Year Bonus) en faveur des fonctionnaires pour décembre prochain et également la mise en application des recommandations salariales du Pay Research Bureau (PRB). En prévision des débats sur le budget 2020-21 à l’Assemblée nationale, démarrant probablement à partir de lundi, les états-majors des partis politiques sont déjà en mode « offensive » contre la gestion économique et des affaires pour la période remontant à décembre 2014.
Parmi les non-dits, qui devraient retentir lors de la lecture du budget au sein de l’hémicycle, jeudi en fin de journée, l’on devrait retrouver la décision envisagée par le gouvernement de « withhold the payment of the end of year gratuity » aux employés du secteur public en décembre prochain en raison de la situation économique et budgétaire. Au ministère des Finances, aucune des sources approchées officiellement, même si le Government Information Service innove depuis la fin de la semaine dernière, avec des reportages sur les préparatifs budgétaires, n’a voulu ni infirmer ni confirmer ce détail, qui devrait intéresser au moins les 85 000 employés de la fonction publique et des corps para-étatiques.
Dans cette éventualité, la question qui se pose est si le “Withholding” du paiement du boni de fin d’année dans le secteur public sera étendu à l’ensemble des salariés. La principale difficulté de ce Blanket Withholding est que dans différents secteurs d’activités économiques, des Remuneration Orders, régissant les conditions minimales de travail, font provision pour le paiement de ce mois de salaire en décembre sous forme de boni à moins que des dérogations style clause 72 A de la Workers Rights Act soient accordées.
Une autre ligne budgétaire dans les Budget Estimates, qui sera suivie avec attention redoublée, porte sur la confirmation de la décision du gouvernement de ne pas aller de l’avant, avec la mise en application de toute révision des salaires et des conditions de service dans le secteur public avec le rapport du Pay Research Bureau. La porte de sortie envisagée par “Lakwizinn” du Prime Minister’s Office demeure le fait qu’avec le couvre-feu sanitaire de 70 jours, le PRBN a accumulé des retards dans le calendrier de travail, l’échéance de la soumission du rapport en octobre devra être revue et qu’en attendant « il serait prématuré de se prononcer sur l’enveloppe budgétaire à prévoir en juin pour un rapport, dont les détails ne sont pas connus pour ne pas dire quantifiés ». Dans le cadre de cette opération « Taye Raze » des dépenses publiques et d’autres éléments du Package of Fringe Benefits, en faveur des employés du secteur public, pourraient également être revus avec des effets sur le Political and Social Balance Sheet de ce premier budget Padayachy.
Sur le plan politique, les principaux partis d’opposition, représentés à l’Assemblée nationale se préparent déjà pour passer à l’offensive sur la gestion économique du pays par le gouvernement depuis décembre 2014. Que ce soit au sein du Parti travailliste ou du MMM, les instances se réunissent pour établir un plan d’action avec le leader du MMM, Paul Bérenger, devant lever le voile sur sa stratégie en fin de matinée. Tout un chacun s’accorde à dire que les dossiers et scandales ne manquent pas, que ce soit la faillite de la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, avec des dettes frisant la barre des Rs 10 milliards, l’One-Off Exceptional Contribution de Rs 60 milliards de la Banque de Maurice au gouvernement, sans oublier les Rs 80 milliards sur la table de la Mauritius Investment Corporation Ltd à être incorporée ou encore la série des Risky Exposures dans les Loan Books de la State Bank of Mauritius.