(GM BUSINESS) Services financiers : L’État à la rescousse de la NIC avec une injection de Rs 5,7 milliards

  • La National Insurance Company, (NIC) étant « insolvent », en passe d’émettre des « shares » d’une valeur de Rs 4 milliards à la National Property Fund Ltd (NPFL)
  • Des interrogations planent sur la profitabilité des affaires de la compagnie incorporée avec l’écroulement de la BAI, notamment quant au trou financier de Rs 7 milliards

C’est une décision qui est en passe d’être entérinée à l’ordre du jour du Government Business avec l’aval des Finances pour voler à la rescousse de la NIC. Des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources autorisées confirment que l’État a établi un plan visant à injecter Rs 5,7 milliards pour sauver cette compagnie d’assurances, déjà “insolvent”, selon les professionnels du secteur des assurances, sur une période de deux ans. Des sources concordantes au niveau de l’hôtel du gouvernement ajoutent que les procédures entre le ministère des Finances, le ministère des Services financiers et, par extension, la National Property Fund Limited (NPFL) ont déjà obtenu l’aval préalable du conseil des ministres. On laisse entendre que pour l’heure, la NIC mettrait au point les dispositions pour une émission de “shares” d’une valeur de Rs 4 milliards au nom de la NPFL. Cette décision est d’ailleurs diversement commentée dans le secteur de l’assurance, certains professionnels du secteur remettant en effet en question le choix du gouvernement d’avoir deux “major players”, notamment avec en parallèle la Sicom.
En effet, la NIC, créée par le gouvernement en avril 2015 à l’issue de l’Opération Daylight Robbery ayant vu la révocation de la licence de la Bramer Banking Corporation Limited, avait pour but la protection des intérêts des assurés-vie à prime régulière, assurance maladie clients, personnel et vendeur de l’ex-BAI Co (Mtius) Ltd, à la suite de l’effondrement du groupe de Dawood Rawat en 2015. Dans ce contexte, l’activité d’assurance à long terme de la BAI Co (Mtius) Ltd a été transférée à la National Insurance Co Ltd par le Special Administrator.

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Au 30 juillet 2020, le nombre de police d’assurance en vigueur était de 138 880, soit 111 087 assurés. Cette aide financière de l’État intervient après que le gouvernement a « run out of options », dont la restructuration de la NICL, de trouver durant ces deux dernières années un repreneur potentiel ou encore, depuis quelque temps, d’envisager une reprise des activités par le groupe Sicom. Dans les milieux informés de l’hôtel du gouvernement, on justifie cet appui de Rs 5,7 milliards, étalé sur deux ans, par le fait que la NIC serait une société à but lucratif et que les comptes de la société, préparés au 30 juin 2019, démontreraient que la compagnie est rentable avec le portefeuille d’activités de la NIC sur la voie de la croissance, avec quelque 47 000 nouvelles polices vendues depuis sa mise en place. En outre, le revenu de primes brut cumulé de la NIC au cours des cinq dernières années était d’environ Rs 7,4 milliards et a entretenu ses obligations auprès des assurés d’environ Rs 5 milliards.

Toutefois, au niveau des professionnels du secteur de l’assurance, on se pose des questions quant à la pertinence de cette démarche, étant donné qu’il fallait bien plus que ces Rs 5,7 milliards pour tirer la NIC hors de l’eau, surtout avec les produits commercialisés jugés « faibles » comparativement à ceux des compétiteurs du domaine. L’on reconnaît toutefois que l’équipe de la NIC serait « good at selling », bien que les produits d’assurance ne soient pas appropriés et que le « pricing was wrong ». L’on craignait d’ailleurs un manque à gagner pour les “policy holders” avec le trou financier de presque Rs 7 milliards.
Pour certains observateurs du domaine, cette injection de Rs 5,7 milliards sur deux ans ne serait pas suffisante, et on s’interroge déjà à l’effet de savoir si cette posture du gouvernement aiderait à « restore the solvency of the NIC » dans les années à venir. Dans le camp gouvernemental, on se défend d’avoir un plan ficelé pour cette compagnie d’assurances, avec l’African Expansion dans le viseur, et la NPFL comme pivot de l’investissement en Afrique.
Affaire à suivre…

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