Grève de la faim – 13e jour : Harmon ne lâche pas prise

  • La VPM Daureeawoo délègue son attachée de presse pour négocier une rencontre avec le gréviste

En dépit de « l’assurance » donnée par le gouvernement pour la mise sur pied d’un tribunal des terres, lundi, Clency Harmon a décidé de poursuivre sa grève de la faim. Car pour lui, « il n’y a rien de nouveau » et, surtout, il n’y a aucune garantie quant au délai prévu pour la concrétisation de cette promesse électorale. Par ailleurs, la ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo, qui préside le comité interministériel sur la Land Court, a dépêché son attachée de presse pour inviter Clency Harmon à une rencontre ce mardi.

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Clency Harmon dit avoir pris note du contenu de la conférence de presse animée par la vice-Première ministre Fazila Jeewa-Daureeawoo et les ministres Maneesh Gobin et Étienne Sinatambou, lundi. Pour lui, il n’y a « rien de nouveau », puisque les porte-parole sont venus dire, une fois de plus, que « la mise sur pied d’un tribunal foncier est une affaire compliquée et qu’il faudra du temps .» Il a souligné que son action vise justement à avoir une réponse concrète du gouvernement et surtout, un « time frame » pour la mise sur pied de ce tribunal. « La vice-Première ministre a dit que cela peut prendre trois mois, six mois ou neuf mois et que cela prendra le temps qu’il faut. Or, elle est déjà à la fin de son mandat. Elle est en train de jouer avec nous. Voilà pourquoi j’ai décidé de maintenir ma grève de la faim. Comme je l’ai déjà dit, dès le départ, je suis déterminé à aller jusqu’au bout. »

Ce matin, un nouveau développement est intervenu, avec la démarche de la vice-Première ministre Daureeawoo de déléguer son attachée de presse pour une invitation à la rencontrer à son bureau. Une démarche appréciée, mais pas dans la bonne formule, ont fait valoir le gréviste et son comité de soutien. « C’est inadmissible que la ministre demande à Clency de venir à son bureau, alors qu’il en est à son 13e jour de grève, il est affaibli et peut tomber à n’importe quel moment », a dit Lindsay Marion, du comité de soutien. Un avis partagé par le père Jean-Claude Véder. Ce dernier et le père Gérard Mongelard sont les représentants du diocèse de Port-Louis auprès du gréviste. « C’est bien que la vice-Première ministre veuille rencontrer Clency, mais ce n’est pas approprié qu’il se déplace à son bureau. C’est mieux qu’elle vienne ici. »

Le père Véder ajoute qu’il n’est « pas normal » que quelqu’un risque sa vie pour qu’on reconnaisse ses droits. « Ce qu’il réclame figure déjà dans un rapport. Et aujourd’hui, il doit risquer sa vie pour que le gouvernement fasse ce qu’il a promis. »

Revenant sur les propos des représentants du gouvernement lors de la conférence de presse hier soir, Clency Harmon avance qu’il « faut laisser la justice faire son travail », quelle que soit la complexité du dossier. « On est revenu dire hier que la mise sur pied de la Land Court est une affaire compliquée et que les problèmes des terres sont profonds. Moi, je dis de laisser les juges décider de la complexité et de la profondeur du problème. Une fois qu’on aura le tribunal, le travail pourra commencer et on verra jusqu’où ça va. » Ce dernier dit également ne pas comprendre l’utilité du comité interministériel alors que le rapport de la Law Reform Commission donne tous les éléments nécessaires à la mise sur pied d’une Land Court. « Combien de comités interministériels y a-t-il eu dans ce pays et qu’est-ce que cela a donné ? » se demande Clency Harmon.

Jean Clément Cangy et Danielle Tancrel, coauteurs du livre Spoliations des terres/ Crime contre les droits humains fondamentaux, sont eux aussi déçus de la conférence de presse du gouvernement. « Ils demandent du temps alors que tout est dans le rapport de la Law Reform Commission. Ce rapport avait été confi é à un comité interministériel. Qu’a fait ce comité depuis six mois ? »

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