Gueule de bois… en mode continu

Désolée les moms, cette année, pour votre fête, pas de cadeaux luxueux. Austérité oblige, ce sera principalement fleurs et nourriture. Et dans certains cas même, l’un sans l’autre ! Eh oui, ce n’est certainement pas le moment de faire des extravagances, et les mamans sont les premières à être d’accord sur ce point. Avec la cascade d’augmentations, difficile, voire impossible, de dépenser et de se permettre des largesses, n’est-ce pas ?

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Sauf que, quand on y regarde bien, cette austérité, le gouvernement de Pravind Jugnauth semble l’appliquer majoritairement au peuple. Parce que ministres, élus et proches du pouvoir continuent de se balader en berlines luxueuses, se déplacent à l’étranger et ne semblent nullement se priver.

La nouvelle hausse du prix du carburant impacte forcément de manière très brutale, surtout les familles les plus vulnérables. Des foyers déjà durement affectés par les crises actuelles. Comment diable ces pauvres âmes vont-elles parvenir à garder la tête hors de l’eau sans quelque aide ? Comment manger à leur faim et nourrir leurs enfants décemment ?

En attendant le discours de son Grand Argentier, penche-t-on, du côté de la Government House, vers la mise en place d’une Food Bank, par exemple ? Toute forme d’aide alimentaire pour les denrées de base (riz, lait, farine, céréales, fromage, grains…) est évidemment la bienvenue ! Au même titre que des “food stamps” et autres alternatives de la même veine.

En France, et dans bien d’autres pays d’ailleurs, où les gouvernements sont sincèrement soucieux du bien-être de leurs citoyens, plusieurs mesures adéquates ont été mises en place pour lutter contre la précarité alimentaire. Des aides, mais aussi un accompagnement et un encadrement. Car ce qui se passe autour de nous, la pandémie, les bouleversements, le conflit russo-ukrainien, tout cela engendre des traumatismes qui requièrent dialogue, écoute et partage.

Chez nous, mis à part des discours creux, on ne peut s’attendre à grand-chose de ceux qui nous gouvernent. Quand Bobby Hurreeram commet un lapsus au Parlement et, s’excusant, rappelle qu’il « reste humain », on souhaiterait que tant lui que ses collègues le prouvent. Donneront-ils l’exemple en rangeant leurs berlines, en limitant leurs déplacements à l’étranger ? Mieux encore, en faisant don d’une partie de leur salaire ? Souhaitons que le ministre n’ait pas souligné qu’il « reste humain » uniquement pour être… « correct ».

L’Ong internationale Oxfam a publié en janvier l’étude “Les inégalités tuent”, qui démontre que le fossé entre riches et pauvres s’est effectivement élargi avec le Covid-19. « Les dix hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune, tandis que plus de 160 millions de personnes auraient basculé dans la pauvreté. En même temps, les inégalités sociales se sont creusées. Il pourrait falloir plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques de la pandémie. Celle-ci est venue frapper un monde déjà profondément inégalitaire. Pour la première fois, les inégalités ont augmenté simultanément dans la quasi-totalité des pays du monde. Une situation sans précédent depuis plus d’un siècle. »

Plusieurs traumas ont été causés par les deux ans de pandémie mondiale et ses confinements. Chacun, adultes et jeunes, a vécu ces expériences de manière différente. Les plus jeunes, surtout, se retrouvent très fragilisés, du fait que leur parcours classique – école, maison, amis… – a été rudement modifié. Fin 2021, une équipe de psychologues cliniciens locaux, réunis au sein de l’Action for Integral Human Development, avait engagé un travail de dialogue et d’encadrement au sein de la société. Ce type d’initiatives mérite d’être soutenu et renouvelé.

Avec un certain nombre de cas de violences – physiques et sexuelles – dans nos établissements scolaires ces temps-ci, l’urgence de mieux encadrer et soutenir nos enfants se fait davantage ressentir. L’agression d’un enfant de sept ans, qui s’est retrouvé à l’hôpital avec l’ablation d’un testicule, est une expérience horrible, tant pour la victime que ses parents. Les ministères de l’Education et de la Famille resteront-ils muets ?

 

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