Hausse des prix pétroliers : La balle dans le camp du GM pour le pain et le ticket de bus

La dernière hausse des prix des carburants se sera révélée indigeste pour les automobilistes. Mais pas seulement. La population en général s’inquiète de l’impact direct sur le coût de la vie, cette hausse engendrant à son tour une montée de l’inflation, le carburant étant utilisé dans tous les secteurs économiques. Alors que le gouvernement a assuré que les prix des carburants n’auront aucun impact sur le transport et le pain, des représentants de ces deux secteurs n’abondent pas dans le même sens. Sunil Jeewoonarain, de la Fédération des opérateurs d’autobus individuels soutient ainsi que ces derniers ont « des difficultés à continuer à opérer ».

- Publicité -

Et que seulement « si le gouvernement nous accorde un subside égal à celui accordé aux grosses compagnies, nous pourrons éviter une hausse du tarif d’autobus ». Nasser Moraby, président de l’Association des propriétaires de boulangeries, déclare pour sa part que « nous n’avons d’autre option que de demander une augmentation », soutenant qu’outre le diesel, les prix des intrants ont augmenté. Sa boulangerie, précise-t-il, utilise « environ Rs 327 000 de diesel par mois ». De son côté, le président de la Consumer Advocacy Platform (CAP), Mosadeq Sahebdin, estime qu’une augmentation du prix du pain et du ticket d’autobus n’est pas encore justifiée. « Les boulangers réalisent d’importants profits sur les pains spéciaux et la section pâtisserie. » S’agissant du transport, « tant qu’il n’y a pas une révision du système de subsides par rapport aux passagers qui voyagent gratuitement, on ne peut considérer une augmentation du prix du ticket ». Les consommateurs ou ces services qui demandent une augmentation à leur tour ? Le gouvernement devra trancher…


NASSER MORABY (Association des propriétaires de boulangeries) : « Pas d’autre option que celle d’une augmentation »

L’Association des propriétaires de boulangeries réclame une augmentation sur le prix du pain. Pourquoi ?
Outre la hausse du prix du diesel, depuis 2012, le prix du pain n’a pas connu de hausse. C’est d’ailleurs le seul produit qui a connu une baisse. Depuis juin 2012, il y a eu six compensations salariales vérifiées par les inspecteurs du ministère du Travail. Les prix des intrants, comme la levure, les améliorants, l’huile et le sel, ont augmenté suite à l’appréciation du dollar…

Pourquoi donc ne pas avoir demandé une augmentation depuis avant ?
Le prix du diesel avait connu une baisse. Cela a facilité la continuité de notre travail en dépit des autres augmentations.

Certains se demandent pourquoi ne pas avoir baissé le prix du pain quand le diesel a baissé…
Les prix des intrants ont continué à monter.

Mais le gouvernement accorde déjà des subsides sur la farine et le pain est un produit de base…
Là où nous en sommes, nous n’avons d’autre option que de demander une augmentation car tout devient plus cher.

N’est-ce pas exagéré de dire que les boulangeries fermeront leurs portes si une hausse des prix n’est pas acceptée ?
Il y a des boulangers qui sont vraiment en difficulté. Tous les prix ont augmenté. Au contraire, on aurait dû demander une hausse depuis longtemps. Cette fois, le taux d’augmentation du prix du diesel a été un coup de massue. L’impact est énorme sur les boulangeries. Dans un journal, on a écrit que la plupart des boulangeries n’utilisent pas de diesel mais de l’électricité. En fait, 90% utilisent le diesel.

Même si vous utilisez du diesel, ce n’est pas en grand volume n’est-ce pas ?
Mais si ! L’électricité, c’est juste pour déclencher le moteur et après, c’est le diesel qui entre en jeu. Personnellement, ma boulangerie utilise environ 2 740 litres de diesel trois fois par mois, ce qui revient à environ Rs 109 000 trois fois par mois.

Certains disent que les boulangers font beaucoup de profits sur les pains spéciaux, dont les prix ne sont pas contrôlés…
Ce n’est pas du tout vrai. Moi-même, je ne fais que les pains classiques, notamment les pains maisons. Dans les boulangeries, les gens viennent plus pour le pain classique. Il n’y a pas de grand pourcentage de profits sur les pains spéciaux.

Peut-être est-ce différent en région urbaine ?
Non. Prenez l’exemple de La Cheminée, en plein centre de Port-Louis. Elle ne fait pas de pains spéciaux.

Beaucoup de boulangers ont aussi une section pâtisserie qui leur permet de réaliser des profits. Car là encore, les prix ne sont pas contrôlés…
Non, les boulangers ne font presque pas de pâtisserie. Ils sont très peu à le faire.

Pour le gouvernement, cette demande de hausse des prix des boulangers n’est pas justifiée…
Le gouvernement dit toujours cela mais il est prêt à nous écouter. Nous sommes en train de préparer notre mémorandum. Aussitôt que notre comptable nous aura remis les chiffres démontrant l’impact des augmentations, nous solliciterons une rencontre avec le ministre du Commerce.

Certains se demandent si les boulangers baisseraient les prix de leurs pains si le prix du carburant était revu à la baisse ?
Nous l’avons déjà fait lorsque le prix de la farine avait baissé. Le pain était passé de Rs 2,70 à Rs 2,60.

Le public s’est récemment plaint de manque de pains maison dans les boulangeries…
Beaucoup préfèrent la baguette. Dans ma boulangerie, à Saint-Pierre, chaque soir, il reste une quarantaine de pains maison faits le matin.

On déplore aussi qu’il n’y a souvent plus de pains classiques dans les boulangeries à partir de 10h, les boulangers préférant écouler des pains spéciaux, plus coûteux…
Ce n’est pas vrai. Chez moi, il n’y a presque plus de clients dès 8h du matin. L’écoulement se fait entre 2h et 8h du matin aux marchands de pains et nos transports vont faire la livraison. Donc, le diesel, ce n’est pas juste dans la fabrication du pain, mais aussi beaucoup dans le transport (90%). Je ne vends qu’un millier de pains au détail et quelque 22 000 aux boutiques. Il y a plusieurs vans et plusieurs chauffeurs. Le coût est donc énorme.

99% de vos employés sont étrangers. La main-d’œuvre étrangère est peu coûteuse.
C’est une fausse perception. En fait, ils coûtent plus cher. Il faut respecter le Remuneration Order, soit environ Rs 500 chaque 8h. Il faut lui donner un logement décent avec eau, électricité et gaz. Les Mauriciens ne sont pas intéressés par ce travail. J’ai une cinquantaine d’employés. Les autres boulangeries ont en moyenne une dizaine d’employés.

Quelles sont les augmentations que vous demandez ?
Un pain maison coûtera environ Rs 4, soit une hausse d’environ Rs 1,40. C’est le seul aliment qui est meilleur marché. Je pense que le public est prêt à cela.

Auriez-vous demandé une hausse si le prix du diesel n’avait pas augmenté ?
On aurait réfléchi car il y a beaucoup de boulangers qui sont dans le rouge suite à la hausse des prix des intrants. Il faut savoir que c’est juste un petit pourcentage de nos produits qui seront vendus au prix augmenté car la majorité seront vendus aux prix en gros. Le gouvernement a accordé trop de permis de boulangerie. Dans notre association, il y a quelque 175 boulangers. Au total, dans le pays, il y a 223 boulangeries, dont des supermarchés. La population, elle, n’a pas augmenté.

Un dernier mot ?
On déplore la qualité de la farine. Tout au long de l’année, à l’exception des mois d’avril et de mai, la qualité laisse à désirer. Il semblerait que pendant la fête du pain, LMLC, le fournisseur, met sur le marché une farine de meilleure qualité. Le public pense que nous ne savons plus faire de pain. Quand le pain sort du four, il est petit. Nous suggérerions alors qu’il y ait la fête du pain chaque mois dans une région. Ainsi, peut-être que la qualité de la farine serait constante.


SUNIL JEEWOONARAIN (secrétaire de la Fédération des opérateurs d’autobus individuels) : « Nombre d’opérateurs roulent à perte »

La Fédération des opérateurs d’autobus individuels réclame une hausse des prix des tickets d’autobus. Pourquoi ?
En août 2013, le gouvernement a revu les tarifs des tickets de bus à la hausse suite à une demande d’augmentation salariale des travailleurs du transport. On était tombé d’accord sur le fait que le salaire des employés augmenterait année après année à un certain pourcentage. Entre 2013 et 2018, soit en cinq ans, il y a eu des ajustements salariaux et le prix du diesel a augmenté. Depuis 2016, il y a eu une hausse de 42% au niveau du prix du carburant. Deux facteurs absorbant une grosse partie des revenus des opérateurs d’autobus : le diesel et les salaires. La paie des travailleurs a augmenté de 40% depuis 2013. Le prix du caoutchouc, fabriqué à partir du carburant, a augmenté de 5 à 10%. Même le coût de la vie a augmenté. Nombre d’opérateurs ont des difficultés à continuer à opérer. Leur marge de profit a complètement été grignotée. Nombre d’entre eux roulent à perte.

Est-ce que votre compagnie, Perle du Jour, roule à perte ?
Non, je ne suis pas encore dans le rouge. Mais cela ne tardera pas. D’ici l’année prochaine, je serai en déficit. Il y a un débalancement au niveau de notre “cash flow”. Nous n’avons pas de facilités mensuelles pour le paiement du diesel et des pièces d’autobus, etc. Nous payons au comptant.

Combien d’employés comptez-vous ?
Chez moi, il y en a une trentaine et nous avons une dizaine d’autobus.

Connaissez-vous donc des opérateurs d’autobus individuels qui sont dans le rouge ?
Oui, il y a par exemple Luna Transport, avec une vingtaine d’autobus. Ou encore Dvila Transport, qui compte aussi une vingtaine de bus. Ensuite, d’autres qui ont un ou deux bus et qui sont les plus affectés.

Le gouvernement n’accorde-t-il pas déjà des subsides sur le diesel ?
Justement. Une autre raison pour laquelle nous demandons une révision à la hausse du ticket d’autobus est que le gouvernement a une pratique de deux poids, deux mesures. Un subside est accordé seulement aux grosses compagnies pour compenser l’augmentation de la paie des employés. Il y a un subside sur le diesel et ce sont les grosses compagnies qui en ont bénéficié entre 2013 et 2018. Nous n’avons presque rien eu. Ce n’est que quand le prix du diesel dépasse Rs 35 le litre que les compagnies sont compensées. Pour les individuels, il faut que le prix dépasse Rs 40 le litre. Pour le même travail, donc (on transporte le public, on a notre permis, notre assurance, on paye nos employés d’après la loi), on reçoit Rs 5 de moins par litre… Nous avons une option B. Nous avons demandé au gouvernement de nous mettre sur le même pied d’égalité que le transport public. Au lieu de passer l’augmentation sur les passagers, le gouvernement peut nous accorder un subside égal à celui accordé aux grosses compagnies. A ce moment, nous pourrons éviter une hausse du tarif d’autobus. De plus, cela harmonisera l’ensemble de l’industrie du transport. Il n’y aura ni “hidden agenda”, ni favoritisme. Le ministre a annoncé l’an dernier qu’il accordait Rs 2 Mds de subsides à l’industrie du transport public. Mais nous avons trois questions : 1) comment a-t-il dépensé cette somme ? Nous savons que le Free Travel Scheme coûte au gouvernement Rs 1,2 Md par an. Les Rs 800 M restantes ont été accordées aux grosses compagnies comme subsides. 2) Peut-il donner la liste des bénéficiaires de ces Rs 800 M. 3) Pour quelles raisons y-a-t-il cette différence de subsides entre les grosses et les petites compagnies ? Les petits opérateurs sont dans les régions rurales et offrent les mêmes services. Les passagers sont-ils inférieurs ?

Avez-vous déjà soumis des propositions ou de nouveaux tarifs au gouvernement ?
Nous avons envoyé un mémorandum le 22 mai, où nous expliquons au gouvernement qu’il sera difficile pour les opérateurs de continuer dans les mêmes conditions et que s’il ne vient pas avec des mesures urgentes, dans le court terme, beaucoup de nos services seront revus et le public en souffrira. Des opérateurs supprimeront des services qui ne sont pas rentables, à l’exemple des trajets tôt le matin et tard le soir, vers 19h. Les opérateurs diminueront le nombre de bus sur un trajet. Au lieu de faire partir cinq bus avec cinq passagers par exemple, il y aura un bus avec 50 passagers. Sur le long terme, les opérateurs arrêteront de faire rouler leurs bus.

Jusqu’ici, vous avez parlé d’une hausse entre 18 et 43%. C’est quand même beaucoup.
Cela dépend des catégories. Nous avons une anomalie sur notre système de tarification. Par exemple, dans un bus avec huit arrêts par exemple et sur 13 km environ, un adulte paye Rs 30. Dans un autre bus avec 30 arrêts sur 45 km, l’adulte paye Rs 34, soit seulement Rs 4 de plus pour 32 km de plus. La majorité des opérateurs de notre fédération font de longs trajets. Nous estimons que le système de tarification doit être sur le nombre de kilomètres. Nous avons essayé de calculer une augmentation de 18% pour les adultes, de 19% pour enfants et 43% pour les étudiants. Comme c’est le gouvernement qui paye pour les étudiants, il peut se charger de la plus grande augmentation pour que le public ne soit pas affecté. Ce n’est pas de gaieté de coeur que nous demandons une augmentation car nous savons que le nombre de passager diminuera et que les passagers préféreront voyager par taxis marron et autres transports privés. Mais nous nous voyons dans l’obligation d’aller vers une telle décision. Toutefois, le gouvernement peut éviter de passer cette augmentation aux passagers s’il nous accorde le subside qu’il accorde déjà aux grosses compagnies.

Certains disent que lorsque le prix du diesel avait accusé une baisse conséquente, les prix des tickets d’autobus n’avaient pas pour autant baissé…
Quand le prix du diesel a baissé, les opérateurs ne se sont pas enrichis. Si nous avons eu moins de dépenses sur le diesel, nous avions un programme de renouvellement de notre flotte de véhicules. Si nous demandons une augmentation, c’est pour pouvoir continuer à opérer.


MOSADEQ SAHEBDIN (président de la CAP) : « Augmentations de
prix pas encore justifiées »

L’Association des propriétaires de boulangeries et la Fédération des opérateurs d’autobus individuels réclament une augmentation des prix du pain et du ticket d’autobus dans le sillage de la hausse des prix des carburants. Est-ce justifié ?

S’agissant du pain, je pense qu’il n’y a aucune justification parce que les boulangers réalisent d’importants profits sur les pains spéciaux (pains tressés, pains au beurre, etc.). Les prix de ces pains spéciaux ne sont pas contrôlés. Par exemple, si une boulangerie vend un pain viennois à Rs 8, une autre peut le vendre à Rs 9. Il n’est pas impossible que les boulangers augmentent encore les prix de ces pains spéciaux. Ce n’est que les prix des “scheduled breads” (pains “maison”, baguettes et moules) qui sont contrôlés. Même le pain moule, s’il est tranché et mis en sac plastique, son prix est plus cher. L’ACIM avait soulevé cette question lors d’un comité mais le ministère n’a pas jugé nécessaire de prendre des actions.

Il faut aussi faire ressortir un fait : la loi dit que les boulangeries doivent toujours disposer de pains classiques (“scheduled bread”). Or, la plupart des boulangeries ne vendent pas de pain “baguette” après 10h. À partir de cette heure, ils proposent les pains spéciaux, sur lesquels ils ont une plus large marge de profit. C’est leur manière à eux de faire du business. Il convient de souligner aussi que des subsides sont déjà accordés sur la farine et que ce sont les automobilistes qui payent pour ces subsides sur la farine.

S’agissant des tickets d’autobus, tant qu’il n’y a pas une révision du système de subsides aux compagnies d’autobus par rapport aux passagers qui voyagent gratuitement, on ne peut considérer une augmentation du prix du ticket. Depuis 2013, le gouvernement reconnaît qu’il y a un problème dans le versement d’argent aux compagnies d’autobus. Ce système profite aux compagnies d’autobus car il n’y a aucun contrôle sur le nombre de passagers qu’elles transportent et qui voyagent gratuitement. Souvent même, les autobus ne prennent pas ces personnes. Les compagnies n’ont pas de compte à rendre sur le nombre de passagers qu’elles transportent gratuitement. Tant qu’on n’apporte pas de la transparence dans ce système, tant que les consommateurs n’obtiennent pas d’explications sur la manière dont on utilise leur argent, il ne peut y avoir de hausse de prix.

L’Association des boulangers soutient que si ceux-ci n’augmentent pas leurs prix, les boulangeries devront mettre la clé sous le paillasson. Est-ce exagéré selon vous ?
Je ne vois pas pourquoi ils feraient des pertes surtout s’ils ont une main-d’œuvre bon marché, la plupart employant des étrangers. Sans compter les profits que certains font en vendant des pains en dessous du poids légal, soit 100g.

Les boulangers invoquent des facteurs autres que la hausse des prix des carburants pour justifier leur demande, soit des ajustements salariaux suite au salaire minimum, et le prix du pain qui n’a pas augmenté depuis 2012.

Pourquoi alors n’ont-ils pas fait une demande d’augmentation depuis 2012 ? S’ils ont pu attendre, cela veut dire qu’ils peuvent réaliser des profits sur d’autres produits. Cet argument selon lequel le prix du pain n’a pas augmenté depuis 2012 ne tient pas la route. Est-ce à dire que depuis ces six dernières années, ils nous rendent un service en faisant des pertes ? Je ne crois pas ! Beaucoup de boulangeries ont diversifié leurs services pour proposer aussi une section pâtisserie, une filière qui rapporte gros et sur laquelle il n’y a pas de contrôle au niveau des prix. Un même gâteau peut coûter Rs 17 dans une pâtisserie et Rs 30 dans une autre.

Que pensez-vous de la demande de ces opérateurs d’autobus, qui réclament une hausse de 18 à 43% sur les tickets de bus ?

Je pense qu’il faut une étude sérieuse sur les finances des compagnies d’autobus afin de vérifier si vraiment elles font des pertes. À partir de là, on saura si leur demande est justifiée ou pas. Pour le moment, les augmentations sont déterminées de manière arbitraire car il n’y a aucune transparence au niveau du calcul effectué par la NTA. Celle-ci détermine les tarifs d’après les informations que les compagnies d’autobus leur fournissent. Il faut plus de transparence dans la détermination de ces tarifs. Autrefois, c’est le Mauritius Audit Bureau qui s’en chargeait. Il faut aussi une étude sur les subsides qui leur sont accordés et qui sont payés par les automobilistes. Et voir si vraiment les compagnies individuelles regroupées au sein de coopératives sont vraiment en difficulté et si la hausse qu’elles demandent est justifiée.

L’ACIM a constitué une plateforme pour demander l’annulation de la hausse des prix des carburants. Est-ce que la CAP adopte une démarche similaire ?
Lors des consultations prébudgétaires, la CAP avait demandé une réduction des contributions des automobilistes, qui incluent les Rs 4 destinées au Build Mauritius Fund (BMF) et qui ont été absorbées par l’Excise Duty. Nous avons déjà demandé des ajustements appropriés pour une réduction des prix des carburants. Nous nous alignons sur la position de la plateforme en faveur d’une réduction des prix des carburants.

Pensez-vous que le gouvernement doive baisser l’Excise Duty sur chaque litre d’essence pour que les prix des carburants baissent ?

L’Excise Duty était à Rs 14. Maintenant, il est passé à Rs 18. Il est clair que c’est la taxe de Rs 4 que payait l’automobiliste sur chaque litre d’essence au BMF qui a été incluse à l’item Exise Duty. Nous déplorons le manque de transparence sur la manière dont cet argent est utilisé. Lorsque Lutchmeenaraidoo était ministre des Finances, il avait introduit le BMF dont la contribution s’élevait à Re 1 par litre de carburant. Nous avions demandé une “sunset clause”, une date d’expiration, sur cette mesure, mais on ne l’a pas eue. Après un an, la contribution est passée de Re 1 à Rs 4. Et maintenant, cela semble avoir fusionné dans l’Excise Duty. Depuis, cette contribution s’est éternisée.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -