Hippisme — Appel mouvementé contre son Warning-off : Kulwant Ubheeram remet en cause l’impartialité du comité

L’audience d’appel de Khulwant Kumar Ubheeram contre son wWarning Off a pris une tournure explosive jeudi dernier, révélant une fois de plus les profondes tensions qui secouent l’industrie des courses hippiques à Maurice. L’ancien Chief Executive Officer (CEO) de People’s Turf PLC (PTP) a non seulement contesté la décision de son exclusion, mais a également mis en cause l’impartialité du comité d’appel, déclenchant un débat juridique et institutionnel qui met en lumière les dysfonctionnements du secteur.

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Dès l’ouverture de la séance, Khulwant Kumar Ubheeram a soulevé une objection majeure : il a exigé que la présidente du C-comité d’appel, Me Shadmini Moothien, se récuse en raison d’un conflit d’intérêts. Il l’accuse en effet d’être trop proche de Jean-Michel Lee Shim, qu’il tient pour responsable de sa mise à l’écart.
Dans une lettre adressée à Rishima Ramloll, secrétaire du comité d’appel, le 2 mars, K. K. Ubheeram avait déjà signifié son intention de contester la composition du comité : « As discussed last time, I object for Me Moothien to be present on board of my appeal coming up on Friday for reasons which I am ready to explain to the board. »
Le lendemain, il a reçu une réponse officielle lui demandant de préciser les motifs de son objection. Sa réplique a été immédiate : « the main reason for my objection is because of the relationship/closeness of Me Moothien with Mr. Jean-Michel Lee Shim, the person whom I strongly believe has orchestrated my warning off. Having worked with Mr. Jean-Michel Lee Shim in the past, I know his closeness with Me Moothien. I am going to provide further details and proof in front of the appeal committee on Friday. »
Me Moothien s’est défendue vigoureusement contre ces accusations. Elle a affirmé qu’elle ne discuterait pas avec Ubheeram et qu’elle rendrait son Ruling après avoir consulté ses deux assesseurs. Après plusieurs minutes de délibérations à huis clos, elle a finalement refusé de se récuser, arguant qu’elle remplissait son mandat sous l’autorité de la Gambling Regulatory Authority (GRA).
Face à cette décision, Khulwant Kumar Ubheeram est resté ferme sur sa position, dénonçant une manœuvre orchestrée pour l’évincer du monde des courses. Il a une nouvelle fois pointé du doigt la complicité entre la HRD et Jean-Michel Lee Shim, citant l’ex-Chief Stipe, Riyaz Mohamed Khan, et l’ex-Acting Head de la HRD, Krishnakantsingh Auchoybur, comme étant des acteurs clés de ce qu’il qualifie de cabale contre lui. « Ce n’est pas une coïncidence que les deux ne soient plus là et ont disparu de la HRD. » Ubheeram insiste sur le fait qu’il a déjà purgé sa sanction, mais qu’il veut laver son honneur : « I want to clear my name because all this was orchestrated and was done to cause me harm. »

Un report et une HRD défaillante

Faute d’un consensus, la séance a été ajournée dans trois semaines, le temps pour la Horse Racing Division (HRD) de trouver un homme de loi. Ce point soulève un autre problème majeur : la HRD fonctionne depuis longtemps sans conseil légal, ce qui entraîne des délais incessants dans les enquêtes et les audiences d’appel.
Cette situation alimente une confusion institutionnelle grandissante, notamment en raison de l’absence de la Horse Racing Authority (HRA), qui devait initialement remplacer la GRA dans la gestion des courses. À ce jour, aucune clarification officielle n’a été donnée sur le transfert des compétences, laissant la GRA toujours en charge des licences et des régulations, alors que sa mission principale concerne les jeux et les paris.
L’affaire Ubheeram met en lumière des questions fondamentales sur la gouvernance des courses hippiques :
– Pourquoi la GRA continue-t-elle de gérer les licences alors que la HRA devait être instaurée ?
– Pourquoi la HRD fonctionne-t-elle sans conseil légal, retardant les procédures ?
– Jean-Michel Lee Shim exerce-t-il une influence excessive sur l’industrie des courses ?
Derrière ce bras de fer juridique, c’est l’équilibre même des courses hippiques qui est en jeu. Alors que l’industrie peine à se stabiliser après plusieurs saisons marquées par des conflits internes, l’issue de cet appel pourrait bien avoir des répercussions bien au-delà du cas Ubheeram.

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