Le bail de la COIREC à l’étude au MTC : La réunion MTC/PTP toujours en suspens…

•La question de l’entretien exclusive de la piste par PTP et de son Cost Sharing devait être passée en revue par le duo Julienne/Glover avec Ubheeram aujourd’hui •Demande que le contrat de la COIREC avec People’s Turf soit rendu public •La MTCSL toujours dans l’attente du nombre de journées de courses fixées pour la saison 2023 pour décider de son avenir •Des voix s’élèvent au MTC contre toute négociation avec PTP dans « une situation de prise en otage du club »

La proposition de la Côte d’Or International Racecourse and Entertainement Complexe Limited à la MTC Sports and Leisure Limited pour le renouvellement de son bail est actuellement le Talk of the Town. On en parle partout que ce soit à Floréal au Centre Guy Desmarais, à Petit-Gamin et au Champ-de-Mars où l’entraînement a repris depuis quelques semaines mais aussi et surtout au sein du Mauritius Turf Club, dont les membres ont été informés de tous les tenants et aboutissants de cette proposition qualifiée d’indécente. Concernant le bail de la MTCSL, la COIREC a effectué de nombreux amendements par rapport au bail initial et a profité du retard de l’application de la MTCSL pour donner la responsabilité exclusive de l’entretien de la piste à la PTP. Cette nouvelle donne contraint MTC/MTCSL à revoir leur plan et prendre la décision de mettre la clé sous le paillasson ou de poursuivre sa mission première, organiser des courses hippiques. Au MTC, des voix s’élèvent contre toute négociation avec la PTP et privilégie le terrain légal en face de qui est présenté comme « une prise en otage du MTC » ( voir hors-texte).

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Rien n’a transpiré sur la rencontre éventuelle prévue ce jour par la MTCSL et la PTP. Le trio Glover/Julienne/de Chalain, désigné par les boards de la MTCSL et du MTC pour une éventuelle rencontre avec Kumar Khulwant Ubheeram est resté sous le sceau de la confidentialité au point où à ce matin, cette éventuelle rencontre était en suspens.

De cette rencontre, où MTCMTCSL devrait prendre connaissance des modalités du Cost-Sharing de la piste proposé par le PTP et aussi du nombre de journées que la Horse Racing Division (HRD) lui accordera, suivra la décision ou non à la MTCSL de poursuivre ses activités hippiques.

En attendant les observateurs hippiques s’interrogent sur la somme de Rs 250 000 que doit payer la MTCSL à la COIREC pour chaque journée de courses vue la réduction des prestations offertes en terme d’infrastructure et d’entretien de la piste qui lui ont été imposée cette année. Pour nombre de membres du MTC, l’important est de savoir ce qu’il en est pour la People’s Turf PLC. Paiera-t-elle également la même somme de Rs 250 000? Une question qui reste pour l’instant sans réponse même si un haut cadre de la COIREC — créée par le Premier ministre pour mener la vie dure à la MTCSL (Pravind Jugnauth dixit) — a laissé entendre à un de nos confrères, hier, que la COIREC ne pratique pas une politique de deux poids deux mesures et traite les deux organisateurs de courses sur le même pied d’égalité.

Il est clair que la définition de l’égalité est à géométrie variable au sein de cet organisme, dont la finalité a été d’annuler le bail du MTC avec la municipalité de Port Louis et qui était valable jusqu’en 2028 et installer le PTP comme organisateur de courses tout en enlevant étapes par étapes les prérogatives de la MTCSL sur le Champ-de-Mars.

Si les conditions du contrat proposé à la MTCSL sont maintenant du domaine public et comme la COIREC est un organisme public, il serait dans l’intérêt public que la transparence prime. A ce titre, le contrat octroyé par la COIREC à People’s TURF PLC doit également être publié pour permettre au public de constater de visu quelle est la vraie définition de l’égalité pour la COIREC.

Traitement asymétrique

Trop de doutes subsistent sur le traitement asymétrique dont bénéficient les deux organisateurs de courses, MTCSL et PTP. Nul aujourd’hui ne peut confirmer— ni infirmer— que la PTP a fait sa demande de renouvellement du bail dans les temps. Aux deux réunions tripartites COIREC/PTP/MTCSL —qui ont eu lieu après la date butoir du 18 septembre pour le renouvellement des baux des deux— où les discussions ont aussi concerné l’entretien de la piste, la question du renouvellement du bail n’a jamais été évoquée par la COIREC, qui doit pourtant lui aussi s’occuper de son organisme « comme un père de famille » qui ne laisse pas ses sujets s’égarer. Au contraire, la demande hors-délais du MTC a permis aux deux autres interlocuteurs de se frotter les mains de cette aubaine que la COIREC a saisie au bond pour appliquer sa définition de l’égalité.

A cet effet, au MTC, des voix s’élèvent de plus en plus fortes pour situer les responsabilités dans ce qui est défini par les membres de Genuine oubli, d’incapacité organisationnelle, ou simplement de l’incompétence, qui sont à l’origine de ce manquement qui a mis le MTC dans cette position inconfortable pour les uns et une mise à mort certaine pour les autres.

En tout cas cette situation a été reçue comme de l’eau bénite apportée au moulin de ceux qui persistent à croire que PTP bénéficie d’un traitement princier de la part de la HRD, GRA et COIREC du fait des affinités politiques incontestables aujourd’hui de l’aveu même du magnat des jeux, Jean Michel Lee Shim, le plus gros actionnaire du PTP, avec le parti au pouvoir, et le bureau du Premier ministre…

« Le MTC pris en otage », selon des membres

Dans son communiqué émis, lundi après-midi, le président du Mauritius Turf Club (MTC), Gavin Glover, a expliqué que le nouveau bail, selon le contrat proposé par la COIREC à la MTCSL, ne couvre plus le Champ-de-Mars dans son ensemble, mais uniquement la piste en herbe et la piste d’entrainement en sable, ce qui signifie en clair que le bail ne couvre pas le Trotting Track, son parking, l’accès a l’Avenue Duke of York Club (sauf à être utilisé comme Emergency Exit) de même que les gradins de la montagne et les écuries.

Il fait remarquer à ses membres que le loyer de Rs 250,000 par semaine lui, reste le même. De plus en plus nombreux sont les membres qui souhaitent que le MTC arrête de se faire marcher sur les pieds et décide enfin de reprendre sa croisade légale et saisir toutes les instances appropriées en se posant les questions suivantes :

si certaines parties de l’hippodrome du Champ-de-Mars ne sont plus accessibles à la MTCSL, comment la COIREC peut-elle exiger la même somme que l’an dernier à la MTCSL ?

si People’s Turf PLC bénéficie de plus d’espace et davantage de privilèges sans oublier qu’elle a effectué plusieurs constructions et aménagements (avec ou sans le consentement de la COIREC et permis des autorités compétentes), peut-elle logiquement payer la même somme que la MTCSL, soit Rs 250 000 à la COIREC ? Est-ce cela l’égalité pour la COIREC ? Ou une politique de deux poids deux mesures caractérisée.

En tout cas, ils sont nombreux au MTC de penser que la MTCSL devrait saisir la justice mais aussi les instances comme la Competition Commission, qui dispose de pouvoirs considérables pour veiller que la compétition entre les entreprises dans un secteur quelconque soit saine et équitable. Si elle décide que le comportement d’une entreprise est anticoncurrentiel, elle dispose de pouvoirs étendus pour intervenir et corriger de telle situation.

Par ailleurs, à la suite du communiqué, plusieurs membres du MTC se sont déjà manifestés et ont clairement laissé entendre qu’ils seraient très déçus si MTC/MTCSL ouvre des négociations avec People’s Turf PLC. Un de ces membres déclare : « je ne sais pas pourquoi la MTCSL a demandé à PTP sa proposition de Cost Sharing Agreement’ ? Pour moi, c’est une faute monumentale car le fait même de l’avoir demandé est un aveu que la MTCSL ait déjà accepté que PTP détienne l’exclusivité de l’exploitation du Champ-de-Mars. Or, il fallait contester cette décision unilatérale et arbitraire de la COIREC. Il fallait entrer une affaire en justice et je suis certain que la COIREC aurait eu à revoir sa décision. Pour moi et je ne suis pas le seul, si MTC/MTCSL négocie avec PTP, j’aurai à prendre une décision très grave. Les grands chefs d’Etat, je dis bien les grands Chefs d’Etat disent toujours : ‘on ne négocie pas avec les preneurs d’otages et des terroristes’. Et je crois qu’ici, nous avons bien affaire à des preneurs d’otages car depuis l’an dernier ils tiennent toute l’industrie hippique en otage. Et cela, en tant que membre du MTC depuis des années, je ne peux l’accepter !»

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