Hippisme : le MTC officiellement mandaté pour l’entretien du Champ-de-Mars

Santosh Gujadhur pressenti pour succéder au président du MTC, Gavin Glover, qui serait le prochain Attorney-General

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Le Mauritius Turf Club (MTC) entre dans sa première phase de renouveau après avoir été “botté” hors du circuit de l’organisation des courses pendant deux saisons. Il a fallu pour cela deux mois d’attente, pour accuser réception, hier, de l’autorisation officielle de la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Limited (COIREC) pour lancer les travaux d’entretien des deux pistes du Champ-de-Mars, un site laissé à l’abandon par les gestionnaires précédents de la People’s Turf PLC (PTP), période connue comme la parenthèse Soy de Jean-Michel Lee Shim. Ce feu vert donne lieu à un regain d’optimisme pour le MTC, qui, sous la nouvelle donne politique, se prépare également à un changement de président. Santosh Gujadhur est pressenti pour succéder à Gavin Glover, qui devrait assumer officiellement les fonctions d’Attorney General incessamment.

Et pourtant, tout n’a pas été simple tant que l’ancien gouvernement de Pravind Jugnauth était en place. En effet, bien avant les élections, soit depuis le 27 septembre, le MTC avait adressé une demande officielle à la COIREC pour obtenir la gestion de l’entretien des pistes du Champ-de-Mars. La COIREC, sous l’ancienne administration politique, avait laissé cette lettre sans réponse, forçant le MTC à avoir recours à un rappel le 19 novembre, soit après les dernières élections générales.

Face à cette inaction, le secrétaire du MTC, Stéphane de Chalain, avait dû intervenir directement auprès du Chief Executive Officer de la COIREC, Anil Kumar Kokil, pour exprimer ses inquiétudes quant à l’état critique des pistes. Ce dernier a finalement répondu, hier, par une correspondance officielle, confirmant que la COIREC n’a « aucune objection » que le MTC démarre les travaux nécessaires.

Conditions strictes

Cette autorisation est assortie d’une série de conditions strictes : le MTC devra soumettre un plan détaillé des travaux d’entretien, tenir des registres certifiés des dépenses, veiller que les coûts restent justes et raisonnables, et solliciter d’éventuelles autorisations supplémentaires auprès de la COIREC. Dans cette perspective, le MTC prévoit de mobiliser son équipe dès demain matin sous la supervision de Shiam Peenith, en vue de redonner à ce site emblématique des courses hippiques de l’île son lustre d’antan.

La décision de la COIREC marque un retournement de veste dans ses relations avec le MTC. Créée sous l’ancien gouvernement, la COIREC était perçue comme un organe destiné à entraver les activités du club historique, organisateur de courses depuis 1812, et surtout favoriser les sinistres desseins de Jean-Michel Lee Shim. L’ancien Senior Advisor au PMO, Dev Beekharry, avait souvent été pointé du doigt pour ses manœuvres à distance à travers la COIREC, la Gambling Regulatory Authority et la Horse Racing Division contre le MTC. Avec le Bate Kondire administré par l’électorat au gouvernement Jugnauth, le protégé de Jean-Michel Lee Shim est retiré de la course pour boiterie politique.

Malgré cette avancée, le futur à long terme de la gestion du Champ-de-Mars reste flou. De nombreux acteurs de l’industrie hippique estiment que la responsabilité du site devrait être transférée au ministère des Terres, une proposition qui pourrait gagner en traction sous la nouvelle administration même si certains estiment qu’une filiation moins politique serait plus souhaitable.

Par ailleurs, des interrogations subsistent quant à l’avenir même de la COIREC, de la Gambling Regulatory Authority (GRA) et de la Horse Racing Division, trois entités critiquées pour avoir causé des torts considérables à l’industrie et au sport hippiques. Avec le nouveau gouvernement installé dès cet après-midi, des clarifications sur l’avenir de ces entités sont attendues avant la fin de cette année en prévision de la prochaine saison.

Renouveau

Alors que le Mauritius Turf Club s’apprête à reprendre les rênes des courses hippiques après une longue période de turbulences, un deuxième candidat avait tenté de s’imposer sur le turf local : Elite Horses Limited. Cependant, cette société semble désormais hors de la course, son promoteur s’étant discrètement volatilisé de la scène.

Avec l’avènement d’un nouveau gouvernement, le MTC est plus que jamais déterminé à restaurer son autorité sur le Champ-de-Mars. Une effervescence s’empare du club bicentenaire, des retours emblématiques et des collaborations stratégiques sont annoncés. Parmi les figures marquantes, Mukund Gujadhur est annoncé en partenariat de nouveau avec son père Ramapatee et son frère Hemant Kumar (Gopal) Gujadhur. Patrick Merven, autre acteur clé de l’industrie hippique, pourrait également revenir aux côtés de Denis Lebreton et France Law.

Dans cette dynamique de renouveau, Paul Foo Kune tente lui aussi un retour remarqué et pourrait confier ses chevaux à l’entraîneur Soodesh Seesurun. En parallèle, des acquisitions stratégiques de chevaux ont déjà été effectuées par des acteurs majeurs comme Ramapatee Gujadhur, Patrick Merven et Preetam Daby. Ces préparatifs augurent une saison 2025 ambitieuse pour le MTC. Si les délais sont respectés, le premier contingent de chevaux pour cette nouvelle ère arrivera dès la mi-janvier, ouvrant la voie à un véritable renouveau pour les courses hippiques mauriciennes.

En parallèle, un changement majeur se profile à la présidence du MTC. Avec la nomination de Gavin Glover au poste d’Attorney General, Santosh Gujadhur, ancien membre de l’équipe dirigeante, devrait reprendre la tête du club bicentenaire. Fort de deux années d’expérience au sein de l’administration du MTC, il bénéficie d’un soutien unanime des administrateurs. Il espère, selon ses proches, donner un nouveau souffle à l’organisation et rétablir sa place au centre de l’industrie hippique mauricienne.

Avec ce nouveau virage, le MTC semble prêt à tourner la page d’une période tumultueuse. Cependant, la route reste semée d’embûches, et le gouvernement devra rapidement clarifier le rôle des institutions clés, tout en rétablissant la confiance dans le secteur. Pour les passionnés de courses hippiques, les premiers pas vers une saison 2025 prometteuse se dessinent enfin, portés par l’espoir d’un renouveau durable pour l’ensemble de l’industrie, même s’il est encore difficile à ce stade de dire quand elle débutera vraiment…

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