ICAC — Enhancing Business Integrity Conference — Jugnauth : « Tolérance zéro contre la corruption »

  • « Ce sont les petits pots-de-vin qui mènent vers la grande corruption », souligne-t-il
  • Les législations locales seront alignées sur les normes internationales, dont celles de l’OCDE

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a renouvelé, ce matin, son intention de mener une lutte sans merci contre la corruption, en affirmant « qu’il compte pratiquer une tolérance zéro contre ce problème ». Il s’est appesanti sur les efforts déployés en vue de mettre Maurice en conformité aux normes internationales, dont celles préconisées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Il intervenait à l’ouverture d’une conférence sur le thème “Enhancing Business integrity” organisé par l’Indepedent Corruption Against Corruption (ICAC) en collaboration avec l’OCDE.
« Nous devons prendre des mesures audacieuses et ambitieuses pour combattre la corruption surtout dans une économie mauricienne dominée par le service financier. Il a lancé un appel à toutes les parties prenantes à se regrouper afin de répondre aux nombreux défis et de travailler à un environnement commercial plus propre. Ensemble, nous pourrons lutter contre la corruption et les autres délits financiers », a-t-il affirmé.
Pour le Premier ministre, on ne peut parler de la crédibilité d’un pays et de la performance économique sans prendre en compte son degré de conformité aux normes internationales. « Nous nous sommes engagés à améliorer continuellement notre classement dans les indicateurs concernant l’environnement des affaires afin de nous assurer notre conformité avec l’OCDE et d’autres organisations internationales », a-t-il ajouté. Il s’est dit « satisfait » que les efforts du gouvernement mauricien ont porté leurs fruits. Maurice est classée à la 13e place sur 190 dans la dernière édition du rapport de “l’ease of doing business” publié l’année dernière. Ce classement est le meilleur enregistré à Maurice depuis sa publication en 2007.

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« Nous avons mis l’accent sur la mise en place d’un environnement des affaires saines. Ce que la Banque mondiale considère comme un effort en vue de moderniser l’économie et d’atteindre une plus grande transparence en ce qui concerne les procédures gouvernementales », dit-il. Il a rappelé que des amendements ont été apportés aux législations pour les mettre en conformité avec les pratiques internationales.
Le Premier ministre a observé que l’indice de perception de Transparency International a noté que Maurice a fait des progrès en vue d’améliorer son classement non seulement sur le continent africain, mais aussi au niveau international. « En tant que président du comité interministériel sur la facilitation des Affaires et le Mo Ibrahim Index of Governance Report, je m’assure que des mesures soient prises pour améliorer notre indice en tant que juridiction propre », a-t-il poursuivi.

Poursuivant son intervention, le Premier ministre a observé que « Bribery distorts market and raises the cost of doing business ». C’est avec cette idée en tête que la plupart des exportateurs et investisseurs se sont joints à l’OECD Anti-Bribery Convention « et font partie de l’OCDE working group sur la corruption afin de combattre ce crime », a-t-il laissé entendre.

« Je suis heureux que les efforts qu’a fournis Maurice pour adhérer à l’OECD Working Group on Bribery aient donné des résultats. Ce groupe de travail met l’accent sur le supply side of bribe to public official in international business transactions ». Et Pravind Jugnauth de poursuivre : « Elle fait des promesses ou d’un pot-de-vin un délit criminel. De plus, des allégations crédibles peuvent donner lieu à des poursuites. »

Pour le Premier ministre, la loi sur la déclaration des avoirs a été élaborée en vue d’une transparence accrue dans la vie publique. « Les objectifs sont, entre autres, de surveiller les actifs et les passifs des agents publics afin de détecter et d’enquêter sur les infractions de corruption et de blanchiment d’argent ou l’enrichissement illicite, de favoriser la bonne gouvernance et d’aider à affirmer la norme de responsabilité publique pour promouvoir la confiance du public et garantir la probité », a-t-il dit.

Pravind Jugnauth a finalement observé que la tendance internationale exige que les entreprises prennent des initiatives anti-corruption visibles et efficaces. « Les entreprises doivent reconnaître que les risques de corruption commencent par des pots-de-vin. La lutte contre ce fléau nécessite une approche intégrée aux « Corporate integrity and corporate citizenship » », dit-il.

Auparavant, Dr Drago Kos, président du groupe de travail de l’OCDE sur la corruption, est revenu sur l’importance pour le secteur public et les entreprises privées de travailler en partenariat pour lutter contre la corruption.

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