- Présence de spécialistes de la Santé dans l’archipel sur demande
- Changement de décors des salles de classe et envoi de certains équipements de sports parmi les autres décisions prises hier
- Réaction plutôt mitigée et une certaine « déception » à l’association Les Amis d’Agalega
Les requêtes des habitants d’Agalega faites directement à Fazila Daureeawoo, vice-Première ministre et ministre des Îles éparses, lors de sa récente visite dans l’archipel, ont été examinées hier lors d’une réunion interministérielle présidée par cette dernière. Plusieurs décisions ont été prises concernant notamment le service de santé, l’éducation et les loisirs, à savoir la présence de spécialistes « dépendant de la demande », la rénovation des salles de classe et l’envoi de certains équipements sportifs. Mais les dirigeants de l’association Les Amis d’Agalega affichent une satisfaction mitigée en prenant connaissance des décisions prises lors de cette rencontre et ajoutent que « bann lotorite bizin ena kouraz get laverite anfas. »
D’après un communiqué émis à la suite de cette réunion interministérielle, le gouvernement mettra un service médical spécialisé à la disposition des habitants dépendant de la demande. On fait mention entre autres de l’envoi de pédiatre, gynécologue, dentiste et ophtalmologue. Il est question également de l’installation de plusieurs équipements à l’Area Health Centre et on mentionne dans ce volet une « machine à laver “heavy duty” » et un « freezer ». S’agissant de l’éducation, les autorités envisagent de donner un coup de neuf aux écoles en remplaçant le mobilier existant dans les classes préscolaires et dans les écoles primaires et secondaires. On changera aussi les rideaux.
Les habitants obtiendront aussi bientôt des équipements sportifs tels que des “barbell”, “dumbbell”, “metal weight plates” et “bench press”, soit des équipements qu’on trouve généralement dans les salles de gym. Il est également question de l’envoi prochain d’un “portable mortuary freezer” ainsi que de l’aménagement de deux bibliothèques, soit une dans chaque île. Le gouvernement prévoit en outre l’organisation de programmes de formation à Maurice à l’intention des Agaléens, avec pour objectif que ces derniers, à leur retour dans l’île, « forment les jeunes et aident à la découverte et au développement de nouveaux talents ».
En ce qu’il s’agit du projet de construction de 50 logements, les autorités soulignent que les Agaléens ont proposé un autre site que celui « qui a déjà été identifié et qui était approprié ». Et d’ajouter que la proposition des habitants « sera examinée pour voir si le site est convenable pour la construction des maisons ». Selon la ministre des Îles éparses, les nouvelles mesures annoncées hier « contribueront à améliorer la qualité de la vie des habitants d’Agalega ».
L’association Les Amis d’Agalega, principal porte-parole des Agaléens, apprécie la décision des autorités d’envoyer des spécialistes sur place lorsque les habitants en feront la demande, mais se dit néanmoins « déçue » des résultats de cette réunion interministérielle. Selon le constat de cette association, les demandes des Agaléens sur « certaines questions fondamentales sont restées sans réponse ». Les responsables de cette association mentionnent, à titre d’exemple, leur requête pour « revoir complètement le fonctionnement du système préscolaire dans l’archipel », et qui serait « à la traîne en comparaison avec les écoles à Maurice ». Si cette association se dit d’accord sur le fait que les élèves doivent évoluer dans un cadre agréable, l’urgence, selon elle, « n’est pas le changement de rideaux et de pupitres ». L’association poursuit : « Un changement de décor ne résoudra pas les vrais problèmes de l’apprentissage dans l’éducation préscolaire, primaire et secondaire à Agalega. L’amélioration des performances des enfants agaléens passe par la mise en place d’un système qui soit adapté aux réalités de l’archipel tout en étant ouvert au monde. Bann lotorite bizin ena kouraz get laverite anfas. »
Les animateurs des Amis d’Agalega s’attendaient aussi à des « décisions fermes » du gouvernement concernant plusieurs autres questions, à savoir sur les baux de terrains dans l’archipel, la demande des habitants pour être propriétaires de leur logement – qu’ils occupent depuis plusieurs années –, ainsi que l’emploi à Agalega. « Dans l’ensemble, nous sommes déçus. Ena bann desizion bien siperfisiel », disent les responsables de l’association au Mauricien.
Par ailleurs, les représentants des Agaléens attendent avec impatience la tenue de la prochaine réunion du comité mis en place par la ministre des Îles éparses le mois dernier et concernant la gestion de l’archipel. « Il était question que ce comité, dans un premier temps, se rencontre chaque quinzaine pour passer en revue la situation dans l’archipel. Mais ce n’est pas le cas », font remarquer les dirigeants des Amis d’Agalega, qui étaient invités à la première réunion de ce comité et au sein duquel siègent des représentants de plusieurs ministères et départements publics directement concernés par l’archipel.