Incendie à l’usine Knitex Ltd : chômage technique de deux mois

  • Une employée : « Si pa ti tann kriye nou ti pou mor andan mem »
  • Des ballots de tissus partent en fumée, les employés inquiets pour leur travail

Les employés de l’usine Knitex Garments Ltd de Riche-Terre ont échappé de justesse à un drame ce matin après qu’un incendie a éclaté au premier étage du bâtiment. Les ouvriers mauriciens, bangladais et malgaches étaient déjà en poste lorsqu’ils ont aperçu une fumée émanant des ballots de tissus stockés à l’étage. Ce sont des employés se trouvant tout près qui ont donné l’alerte en craint à haute voix, « dife dife », évitant du même coup un drame humain.

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« Nou ti pe travay lor masinn a koud kan nounn tann kriye dife. Letan mo vire mo get derier, mo trouv dife pe pran », raconte Devi, une employée de l’usine. Elle avance que c’est dans « la panique » que ses collègues ont quitté la pièce, où elles se trouvaient. « Nounn galoupe pou sorti. Monn gagn letan pran zis mo portab. Monn kit mo sak andan mem », a-t-elle indiqué. Cette machiniste ne cesse de remercier « l’inconnu » qui a donné l’alerte. « Si pa ti tann kriye, nou ti pou mor andan mem », dit-elle.

Même si un premier bilan ne fait état d’aucun blessé, l’inquiétude se lisait sur les visages des employés, qui attendaient au rez-de-chaussée, avec certains se masquant la bouche pour éviter d’inhaler de la fumée toxique. « Ce travail est notre gagne-pain. C’est une catastrophe pour nous », disent les employés, assistant, impuissants, aux flammes qui consumaient une partie de l’usine.

Dominique Lowing, manager de Knitex Garments Ltd, est abattu. « Larou inn plat », dit-il au Mauricien, confirmant que l’usine ne redémarrera pas ses activités normales avant deux mois. Il dit « ignorer » la valeur des dégâts causés par cet incendie et avance qu’il « faudra faire un inventaire ».

Plusieurs équipes des Mauritius Fire and Rescue Services tentent toujours de maîtriser les flammes qui sont visibles depuis l’autoroute. « Nous avons reçu l’alerte vers 7h28 et, immédiatement, une équipe des casernes de Port-Louis s’est rendue sur place », explique Ashok Ramdhean, Divisional Officer des MFRS. Et de poursuivre : « Dans un premier temps, nous avons utilisé deux jets pour ensuite l’augmenter à six. Nous avons suffisamment d’eau pour éteindre une superficie de 100 mètres. »

Les pompiers sont « sûrs » de pouvoir maîtriser le sinistre « au plus tard en début d’après-midi ». D’ailleurs, à 10h, ils ont réussi à entrer à l’intérieur du foyer. Entre-temps, la police de Terre-Rouge s’est rendue sur place, où elle a déjà débuté son enquête en questionnant les employés afin de déterminer les circonstances de l’incendie qui sont « inconnues » pour le moment. Entre-temps, une équipe du Scene Of Crime Office se tient prête à accéder l’intérieur de l’usine pour des prélèvements aussitôt que le lieu sera sécurisé. À ce stade, les enquêteurs « ignorent la cause de l’incendie ».


Mirel Begué (employée de Knitex Ltd) :
« Heureusement
qu’il n’y a pas eu de blessé »

Mirel Begué avait déjà commencé à travailler lorsque l’incendie a éclaté. « Mo pa ti kone si dife finn pran dan lizinn. Mo tann kriye, letan mo get derier, mo trouv lafime. Mo komans panike e monn galoupe monn sorti », a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « J’aurais trouvé la mort si le feu s’était propagé là où je me trouvais. Heureusement, il n’y a pas eu de blessé. »
Quant à Violetta Tranquille, qui exerce dans cette unité de textile pendant plus de dix ans, a pris l’habitude d’arriver tôt sur son lieu de travail. Elle était la première à avoir averti ses collègues du début de l’incendie. « Monn trouv lafime pe sorti dan enn kwin. Monn kriye for pou ki mo bann koleg kit lizinn », dit-elle. Elle poursuit : « Malgré la panique, il y avait une grande solidarité parmi nous et il n’y a pas eu de bousculade. »

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