INDIAN OCEAN MUSIC MARKET : Une plateforme de partage et d’échanges musicaux

Le coup d’envoi du Indian Ocean Music Market a été donné à 10 heures mardi matin. La journée a été marquée par des ateliers, des conférences, des séances « one to one », entre autres, et des showcases en début de soirée. Le grand espace vert de l’hôtel Le Floralys, à L’Étang-Salé, La Réunion, s’est pendant trois jours transformé en véritable marché de la musique, où quelque 250 professionnels de la musique, régionaux et internationaux, se sont retrouvés pour la troisième édition du IOMMA.
C’est dans un esprit de partage, d’échange de connaissances et de découverte que se sont déroulés les deux premiers jours du IOMMA. Le but des participants à cette troisième édition est de partager leurs expériences et connaissances, mais aussi d’établir des relations professionnelles durant ces trois jours. Entre les groupes de travail, les conférences et les rencontres, pas moyen de sortir d’ici la valise vide.
Le premier matin, le choix était donné entre un atelier sur la synchronisation musicale ou un autre sur la Place des tourneurs et labels, une conférence sur la présentation du marché de la musique en Inde, un forum sur les festivals africains et une séance « one to one » avec les professionnels régionaux et internationaux, la seule établie à l’avance.
Il ressort de la conférence qu’il y a une nouvelle évolution de la musique indienne, qui comprend une scène pour la musique émergente sur laquelle les artistes étrangers sont invités à investir. Mais pour développer des projets en Inde, il est clair qu’il faut s’adapter à son approche stratégique et prendre en compte les réalités du pays. « Chaque région a sa préférence musicale. Ce qui peut marcher au nord peut ne pas rencontrer le même succès au sud. »
La deuxième partie de la journée s’est poursuivie avec un atelier sur « L’édition musicale hier et aujourd’hui », une conférence sur les enjeux et l’actualité de la scène électro dans l’océan Indien, et une autre sur « Comment concevoir une tournée en Inde ».
Intervenant dans la première conférence mentionnée, Lionel Permal, membre du Kolektif Mizik Moris (KM), a saisi cette opportunité pour parler des défis que les artistes mauriciens rencontrent pour « légaliser leur musique ». Dans son intervention, le directeur de la boîte Lively up, qui oeuvre dans la promotion des artistes, a aussi évoqué l’absence d’un lieu adéquat pour la tenue d’événements musicaux à Maurice. Un problème que rencontrent également certains organisateurs de concerts à La Réunion quand il s’agit de présenter une plateforme électro. Entre les ateliers sur « Tourner en Australie », « Tourner en Afrique du sud », les conférences sur les musiques et les marques, les enjeux et l’actualité de la scène jazz dans l’OI, la création musicale en Inde et la suite des « one to one », la journée de mercredi a été très fructueuse pour un bon nombre de participants.
Joyce Desroches, qui veut se perfectionner dans l’événementiel, est ici pour se faire un carnet d’adresses. « Ces deux jours n’ont permis de rencontrer les gens du métier et de me faire connaître. Il y a des opportunités qui se présentent à moi. Je suis confiante de conclure quelque chose de concret à la fin du IOMMA. »
C’est dans une ambiance festive que se sont achevées les deux premières journées du IOMMA. Le premier rendez-vous musical était donné au Kabar Dock du Port, mardi soir, où une variété de styles et de couleurs musicales ont défilé sur les deux scènes aménagées à l’occasion. Neuf formations, venues d’horizons divers et deux DJs (indien et réunionnais), ont animé la soirée. Les bêtes de scène du groupe réunionnais Urbain Philéas, les rockeurs réunionnais de Thermoboy et l’électro funk jazz des Sud-Africains de The Brother Moves ont su faire vibrer le public durant les six heures qu’a duré le show. La surprise est venue du côté des Urbain Philéas qui ont livré une prestation à couper le souffle, alliant chant maloya et danse africaine, soutenus par des percussions dynamiques. Il était impossible pour l’assistance de résister à l’énergie de cette musique vivante et enivrante, distillée par la troupe réunionnaise. Dédié à la scène réunionnaise, le concert de mercredi soir au théâtre Luc Donat au Tampon s’est quant à lui déroulé dans une ambiance bon enfant. La voix fragile et saisissante de Tiloun, les interprétations tantôt mélodieuses, tantôt rythmées de Maya Kamaty et le jazz d’Olivier Ker Ourio ont séduit plus d’un.
La troisième et dernière journée du IOMMA a accueilli les Australiens Kingfisha, True Live et Electric Empire sur la scène de la salle de concerts du Kerveguen, à St-Pierre. Événement phare hier soir, la tenue du concert exceptionnel du chanteur français Manu Chao dans le cadre de l’ouverture de la dixième édition du festival Sakifo. L’interprète de Clandestino, Je ne t’aime plus et Desaparecido sera sur la scène de la Ravine Blanche à St-Pierre. La chanteuse réunionnaise Nathalie Natiembé a assuré la première partie de ce rendez-vous musical.

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