Industrie Pharmaceutique : Du rêve ou un pilier en devenir ?

Une nouvelle industrie de production de vaccins et de médicaments à Maurice. Le Grand Argentier a annoncé Rs 1 milliard à cet item lors de son dernier exercice budgétaire. Du rêve ou y a-t-il vraiment là de quoi exploiter afin que cette industrie annoncée devienne un pilier, voire même un “hub” africain ? Nous est-il permis d’en rêver en effet ? Din Jheelan, Member of the Royal Pharmaceutical Society of Great-Britain et Managing Director de Trident Healthcare Limited, estime que « tout commence par un rêve qu’on doit traduire en réalité avec un plan d’action bien réfléchi ». Il importe, dit-il, « de réunir des gens compétents ayant de l’expérience ainsi que des fabricants de renom internationaux afin de bénéficier de l’expertise, des brevets et des canaux de distribution ». Car, selon lui, « Maurice doit améliorer sa capacité à faire valoir ses avantages par opposition à ceux de la concurrence ». Il souligne que pour démarrer le projet, il est impératif d’offrir des incitations aux étrangers pour les attirer et développer en parallèle un vivier de talents locaux. S’il concède que « ce ne sera pas gagné d’avance face aux géants de l’industrie », le projet, serait à son sens, « très bénéfique pour le pays ».

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Directrice de Global Pharmaceutical Operations au Centre international de développement pharmaceutique (CIDP) et Group Leader Research Fellow à Oxford, le Dr Reshma Ramracheya met en avant le fait que « les pays qui ont la capacité de produire des vaccins sur une grande échelle sont ceux qui sortiront du confinement et qui se remettront plus rapidement économiquement parlant ». Le gouvernement a ainsi « totalement raison, d’envisager un tel projet », se réjouit-elle. « Vaccination is a major exit strategy ! » Et d’ajouter que si la tendance est de chercher l’expertise ailleurs, « il ne faut pas oublier que nous avons beaucoup de personnes qualifiées et compétentes travaillant dans le secteur pharmaceutique parmi la diaspora mauricienne ». La pandémie, est-elle convaincue, « offre une opportunité de lancer un nouveau pilier économique ! » Ce qui ne l’empêche pas de mettre en garde contre un manque de prévoyance. « Il faut mettre en place tout un système. A-t-on, par exemple, un système pour la gestion des déchets pharmaceutiques qui découleraient de cette industrie ? Il faut un plan approprié pour traiter ces déchets. »

Arshad Saroar, ancien président de la Pharmacy Association of Mauritius (PAM), salue également ce projet d’envergure tout en soulignant que le temps, l’expertise internationale et une somme colossale seront requis. « La production de vaccins est un processus biologique nécessitant un très haut niveau d’expertise. Nous devons importer l’expertise afin que nous puissions former nos compatriotes. » Et d’ajouter : « Si le projet réussissait et qu’on parvenait à mettre à la disposition des Mauriciens des médicaments et des vaccins de qualité, cela deviendrait un des piliers de l’économie mauricienne. » Autre avantage à ne pas négliger, dira-t-il, la création d’emplois au fil des années.

DIN JHEELAN (MRPharmS) :

« Ce projet serait très bénéfique au pays »

Dans le dernier budget, le ministre des Finances a annoncé Rs 1 milliard pour une nouvelle industrie de production de vaccins et de médicaments. Un projet qui tombe à pic à un moment où il y a une pandémie et où il y a une pénurie de vaccins ?

Par les temps qui courent, tous les pays aspirent à l’autosuffisance en médicaments et vaccins. Tout commence par un rêve qu’on doit traduire en réalité avec un plan d’action bien réfléchi. Il est bien de noter que la production de vaccins est un processus complexe nécessitant un très haut niveau d’expertise. 70% du temps de production sont dédiés aux tests de qualité pour répondre aux exigences réglementaires qui varient d’un pays à l’autre. Par contre, pour la fabrication de comprimés et gélules, il y a moins de défis à relever. Il importe de réunir des gens compétents ayant de l’expérience ainsi que des fabricants de renom international afin de bénéficier de l’expertise, des brevets et des canaux de distribution.

Dans le but d’attirer des investissements de grande envergure, Maurice doit améliorer sa capacité à faire valoir ses avantages par opposition à ceux de la concurrence. Il faut également maîtriser les critères décisionnels utilisés pour sélectionner un endroit où investir. Les critères ont trait aux coûts d’exploitation, à la disponibilité de la main-d’œuvre et la facilité de faire des affaires dans le pays. Par ailleurs, l’appui du gouvernement dans ce projet et la facilité de faire des affaires vont faire pencher la balance du côté de Maurice. L’incitatif financier est un facteur décisif dans le choix des producteurs potentiels.

Le ministre a récemment indiqué que l’Economic Development Board a déjà lancé une invitation à des fabricants internationaux de vaccins contre le COVID-19 pour venir s’implanter à Maurice. Mais, dispose-t-on d’infrastructures nécessaires pour une telle industrie ? Est-ce que le montant de Rs 1 Md suffira-il ?

Actuellement, nous n’avons pas les infrastructures nécessaires pour accueillir des unités de production. Donc, il faut les créer avec le concours des experts en la matière pour atteindre cet objectif. Un milliard de roupies pour le démarrage du projet est symbolique. Les autorités doivent mettre en œuvre un programme d’investissement continu pour construire notre capacité de production. Dans un premier temps, on pourrait considérer le démarrage avec un emplacement d’unité de remplissage/finition et distribution. Attendons voir les résultats de l’“expression of interest” lancée par l’Economic Development Board d’ici lundi 12 juillet 2021. Notre diplomatie économique doit également être mise en œuvre.

A-t-on les expertises voulues pour un tel projet ?

Il faudra chercher parmi la diaspora mauricienne. Pour démarrer le projet, il sera impératif d’attirer des experts étrangers en leur offrant des incitations. En parallèle, il faudra développer un vivier de talents locaux parmi la masse de pharmaciens et d’ingénieurs opérant à Maurice. Un programme de formation devra être enclenché pour transformer nos gens en main-d’œuvre qualifiée. Il faudra aussi promouvoir des bonnes relations sur le lieu du travail et prévenir l’exode des cerveaux.

Quelles seraient les opportunités si jamais on y parvenait ? On ne manquerait pas de médicaments et ceux-ci seraient moins coûteux pour nous ?

Bien sûr ! Ce projet serait très bénéfique pour le pays en quête d’une diversification économique, pour la croissance de notre produit intérieur brut et la création d’emplois également. Le pays économiserait sur les devises étrangères utilisées pour l’importation et techniquement, les prix des médicaments seraient plus accessibles à la population mauricienne. Tout dépendra du volume de production – ce ne sera pas gagné d’avance face aux géants de l’industrie pharmaceutique. Il est donc impératif de faire le bon choix de médicaments à produire et les autorités doivent offrir des mesures incitatives aux sociétés, afin de pouvoir atteindre un niveau de production compétitif.

Ainsi, il faudra regrouper les pays de l’Afrique subsaharienne pour pouvoir bénéficier des volumes suffisants et réaliser des économies d’échelle. Une harmonisation du cadre réglementaire de qualité pour l’autorisation de la mise sur le marché s’avère nécessaire afin de faciliter l’écoulement des produits fabriqués à Maurice sur les pays de l’Afrique Subsaharienne.

A-t-on un marché pour fabriquer ces produits à Maurice ? N’y a-t-il pas beaucoup de concurrence dans ce domaine sur le plan international ?

La consommation locale serait infime. Si on souhaite atteindre l’économie d’échelle dans la production, on doit s’orienter vers l’exportation et faire face à la concurrence internationale. Se concentrer sur la chaîne de valeur sera essentiel au succès de notre industrie pharmaceutique. Parmi les plus prometteurs à l’horizon, citons l’amélioration de la chimie des procédés, la fabrication en continu et la conception d’usines modulaires.

L’Afrique étant fortement touchée par des maladies infectieuses, pourrait-on envisager d’être un “hub” africain pour la fabrication de médicaments et de vaccins ?

Il existe environ 400 fabricants de médicaments sur le continent africain, situés principalement en Afrique du Nord pour une population d’environ 1,3 milliard d’habitants. L’Afrique subsaharienne compte 46 pays où opèrent des petites unités de productions dans neuf pays. Par contre, l’Inde, avec une population d’environ 1,4 milliard, compte plus de 11 000 fabricants.

La plupart des projets dans l’industrie pharmaceutique sont répartis en trois activités : fabrication, recherche et développement et conception, développement et essai. Ces activités représentent les étapes du développement de nouveaux produits dans l’industrie des sciences de la vie. Tout est possible, dépendant de la faisabilité et de l’évaluation de l’impact probable de différentes options. Il faudra cependant convaincre nos amis de l’Afrique Subsaharienne de s’associer avec Maurice pour atteindre la masse critique pour la fabrication.

Il est donc impératif d’évaluer notre connectivité avec ces partenaires potentiels afin d’établir des liens commerciaux. Cela pourrait représenter une opportunité pour notre courrier national pour le secteur cargo. Nous avons intérêt ainsi à proposer de nouvelles molécules pharmaceutiques de qualité pour nos amis africains. Where there is a will, there is a way !

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DR RESHMA RAMRACHEYA (CIDP) :

« Une opportunité pour un nouveau pilier économique »

Dans le dernier budget, le ministre des Finances a annoncé Rs 1 milliard pour une nouvelle industrie de production de vaccins et de médicaments. Un projet qui tombe à pic à un moment où il y a une pandémie et une pénurie de vaccins ?

C’est une initiative très bienvenue du gouvernement. Tout comme le reste du monde, Maurice a réalisé que la sortie de cette pandémie dépend des recherches scientifiques. En mars dernier, quelques mois seulement après que l’OMS a annoncé une pandémie, les chercheurs sont venus avec une solution sous la forme d’un premier vaccin, suivi d’autres. Telle est la stratégie à travers le monde pour sortir du confinement, que vous soyez en Angleterre, aux États-Unis, en Chine, aux Seychelles ou à Maurice. On sait la manière dont le programme de vaccination fonctionne.

Même si on a le programme africain CDC ou Gavi et autres alliances pour le vaccin, on parle déjà de disparités vaccinales. Ce qui signifie que ces pays très riches ayant beaucoup de ressources, c’est-à-dire, ayant la capacité de produire des vaccins sur une grande échelle, sont ceux qui sortiront du confinement et qui se remettront plus rapidement économiquement parlant. Le temps que l’Afrique se remette aussi de cette pandémie, bien des années se seront écoulées car la demande et l’offre en matière de vaccins ne sont pas équilibrées… Le gouvernement a ainsi totalement raison d’envisager un tel projet. Vaccination is a major exit strategy !

A-t-on les expertises voulues pour un tel projet ?

Le gouvernement doit travailler sur tous les facteurs de soutien pour faire du projet une réalité. D’abord, il faut trouver l’expertise nécessaire. Nous cherchons toujours l’expertise en dehors de Maurice, mais il ne faut pas oublier que nous avons beaucoup de personnes qualifiées et compétentes travaillant dans le secteur pharmaceutique parmi la diaspora mauricienne. Non seulement ont-ils de nombreuses années d’expérience, mais ce sont des Mauriciens dans l’âme. Moi-même, quand le choix s’est présenté à moi entre rester à Oxford où j’ai travaillé pendant 14 ans, où j’apportais une petite différence, et retourner à Maurice où je pouvais faire une grande différence, en tant que patriote, j’ai choisi la deuxième option. Il faut donc chercher d’abord parmi notre propre diaspora.

On doit, par ailleurs, chercher de gros investisseurs qui puissent implanter leurs usines de produits pharmaceutiques. Tout comme le Serum Institute of India, le plus grand fabricant de vaccins au monde. Ce qui signifie que quand l’Inde produit ses propres vaccins anti-COVID-19, le gouvernement indien a la capacité de répondre à ses propres besoins. The penny has finally dropped. Le gouvernement mauricien a compris qu’il y a un fossé à combler et que cette pandémie offre une opportunité de lancer un nouveau pilier économique !

Le montant de Rs 1 Md suffira-t-il pour lancer une telle industrie ?

On peut toujours faire mieux. Je ne suis pas en présence des détails du projet. Il ne faut pas simplement dire qu’on va lancer l’industrie pharmaceutique. Il faut mettre en place tout un système. A-t-on, par exemple, un système pour la gestion des déchets pharmaceutiques qui découleraient de cette industrie ?

On ne peut se contenter de produire des médicaments et se débarrasser des déchets n’importe où et dans nos lagons. Il faut donc un plan approprié pour traiter ces déchets. Néanmoins, le projet est très intéressant car on peut envisager d’être un “hub” africain. Non seulement attirerait-on des étrangers pour venir investir, mais aussi pour venir travailler dans ces usines. Ce sera un tout nouveau secteur vers lequel on peut former nos jeunes.

Ce qui serait intéressant, c’est que l’Afrique est fortement touchée par des maladies infectieuses et cela représenterait un marché important pour Maurice ?

Absolument. Les prix des médicaments produits localement seraient bien moins élevés que ceux fabriqués en Europe. Géographiquement parlant, même si Maurice est en retrait, on est bien situé. Nous sommes seulement à trois et quatre heures en avance sur l’Europe, ce qui fait que le même jour, on peut tenir des meetings entre divers pays. Nous sommes facilement connectés aux divers pays du monde à travers des vols directs. Cela représenterait vraiment un avantage. Si on veut être autonome et sortir de cette pandémie plus fort, il faut pouvoir se tenir sur ses propres pieds.

Ce n’est donc pas un projet farfelu, pour vous ?

Pas du tout. Je suis une chercheuse scientifique. Durant toute ma carrière, j’ai fait des recherches sur le diabète et sur les maladies métaboliques. Pour moi, ce n’était qu’une question de temps. Maurice est un “hub” pour les maladies chroniques comme le diabète. Maurice est l’un des plus gros consommateurs d’insuline pour le diabète de tout le continent africain. Pourtant, on achète de l’insuline de l’étranger. Si on fabriquait de l’insuline localement, les prix chuteraient.

N’y a-t-il pas beaucoup de concurrence dans ce domaine sur le plan international ?

La réponse est là : si la concurrence existait vraiment, pourquoi alors y a-t-il aujourd’hui une pénurie de vaccins ?

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ARSHAD SAROAR (Pharmacien) :

« L’industrie peut augmenter le nombre d’emplois »

Dans le dernier budget, le ministre des Finances a annoncé Rs 1 milliard pour une nouvelle industrie de production de vaccins et de médicaments. Un projet qui tombe à pic à un moment où il y a une pandémie et une pénurie de vaccins ?

En tant que pharmacien, je suis favorable au projet. Chapeau au gouvernement qui a pris l’initiative de présenter un projet d’une telle envergure qui promet un bel avenir à l’île Maurice. Mais il faudra du temps et des expertises internationales pour concrétiser le projet. Le marché mondial des produits pharmaceutiques devrait passer de USD 1 228,45 en 2020 à USD 1 250,24 en 202, soit un taux de croissance annuel de 1,8%. La pandémie de COVID-19 a accéléré la demande de traitements et de médicaments efficaces dans le monde.

Le ministre a indiqué que l’Economic Development Board a déjà lancé une invitation à des fabricants internationaux de vaccins contre le COVID-19 pour venir s’implanter à Maurice. Dispose-t-on d’infrastructures nécessaires pour une telle industrie ? Le montant de Rs 1 Md suffira-il ?

Les vaccins jouent un rôle crucial dans la prévention des maladies infectieuses et la lutte contre les épidémies. Chaque année, la vaccination permet d’éviter de 2 à 3 millions de décès dans le monde.

Un tel projet nécessite beaucoup d’argent. Je ne peux vous dire la somme exacte mais la construction, la mise en service et les équipements représentent une somme colossale. Les travaux consistent en l’aménagement intérieur, l’installation d’équipements, la mise en service selon de bonnes pratiques de fabrication (BPF) ainsi que la qualité de l’équipement et de l’installation. Diverses étapes précèdent le lancement de la production. Chacune devra être adaptée au vaccin que l’on désire produire : transfert de la technologie, qualification du procédé, homologation par l’OMS…

 

A-t-on les expertises voulues pour un tel projet ?

La mise au point d’un vaccin de grande qualité est un processus complexe, qui demande entre six et 36 mois pour la production. Il comprend l’analyse de chaque lot de vaccin à chaque étape de sa fabrication et certains contrôles qualité sont réitérés par différentes autorités du monde entier. La production de vaccins est un processus biologique nécessitant un très haut niveau d’expertise. Nous devons importer l’expertise afin que nous puissions former nos compatriotes.

Quelles seraient les opportunités si jamais on y parvenait ? Manquerait-on des médicaments et ceux-ci seraient-ils moins coûteux pour nous ?

Le secteur de la santé à Maurice est devenu un cluster intégré autour d’un groupe d’activités clés à haute valeur ajoutée, comme les appareils médicaux, le tourisme médical, la télémédecine, les thérapies alternatives et le bien-être. Une multitude de sociétés multinationales – notamment les Suisses Novartis et Labatec-Pharma – investissent déjà dans des centres d’excellence à spécialités multiples ou super-spécialisés visant à répondre aux besoins croissants. Ils exportent aussi leurs produits à Maurice. Si on parvenait à fabriquer et mettre à la disposition des Mauriciens des médicaments et des vaccins de qualité, cela deviendrait un des piliers de l’économie mauricienne. Cela permettrait aux patients mauriciens d’accéder à des produits offrant toutes les garanties de sécurité et de qualité.

Oui je suis optimiste, ce serait moins coûteux pour les patients mauriciens. On n’aurait pas de fret à payer. Il n’y aurait pas de pénurie. Le problème de pénurie peut surgir suite à des événements isolés comme un retard dans la livraison de matières premières. Ce qui peut se répercuter sur l’ensemble de la chaîne par un effet domino. L’industrie est, par ailleurs, susceptible d’augmenter le nombre d’emplois d’année en année. Il faut importer l’expertise et former les Mauriciens et réajuster la formation de nos jeunes par rapport à ce nouveau secteur.

A-t-on un marché pour la production de ces produits à Maurice ? N’y a-t-il pas déjà beaucoup de concurrence dans ce domaine sur le plan international ?

Oui, on a un marché pour la production de ces produits à Maurice. On aura l’opportunité de distribuer dans les pays africains. La concurrence nous rendra plus rapides en termes de développements pharmaceutiques au niveau mondial.

La concurrence au niveau de la fabrication des médicaments sur le plan international ne sera pas un obstacle ?

La concurrence est vitale. Elle va obliger l’industrie pharmaceutique à fournir des services de meilleure qualité à des prix plus bas. Dans le secteur pharmaceutique, la concurrence encourage les fabricants à créer de nouveaux médicaments et à améliorer ceux qui existent déjà tout en encourageant les produits génériques moins coûteux comme alternative.

L’Afrique est fortement touchée par des maladies infectieuses. Pourrait-on envisager d’être un “hub” africain pour la fabrication de médicaments et de vaccins ?

Bien sûr, on peut envisager dans un futur proche d’être un “hub” africain pour la fabrication de médicaments et de vaccins. Mais nous devons commencer quelque part. Cela nous prendra beaucoup de temps et demandera beaucoup d’argent pour un projet d’une telle envergure, mais c’est aussi très prometteur dans un futur proche.

En quoi Maurice peut-elle avoir des avantages par rapport aux autres pays fabricant ces produits ?

Maurice dispose d’une intelligence qui peut nous mener très loin. Les autres pays du continent peuvent avoir des ressources mais pas le “manpower” (l’intelligence) comme à Maurice. Avec l’éducation que les Mauriciens reçoivent depuis très jeunes, ils ont un très bon niveau. C’est un secteur qui contrôle le monde, pourrait-on dire. Une fois les infrastructures mises en place, face à une autre pandémie, on pourrait produire nos propres vaccins approuvés par l’OMS et être sereins.

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