Industrie sucrière : Le GM se veut rassurant vis-à-vis des syndicats

  • Au PMO: « Inacceptable que toutes les parties
    concernées ne soient pas consultées »
  • Ashok Subron: « Nous avons fait valoir notre droit à la parole »

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a rencontré pendant près de 90 minutes hier après-midi les représentants syndicaux afin d’entendre leurs points de vue sur la situation des travailleurs dans l’industrie sucrière et sur la réforme qui doit être engagée dans ce secteur sensible. Le gouvernement se veut rassurant face aux appréhensions des syndicats au chapitre des droits acquis des travailleurs.

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« Il est inacceptable que toutes les parties concernées ne soient pas consultées avant d’envisager de prendre des mesures dans le cadre de la réforme de l’industrie sucrière », a fait remarquer un porte-parole du PMO qui était présent lors de la rencontre hier.
Le Premier ministre a durant la réunion fait comprendre que c’est lui qui avait initié la réforme dans l’industrie sucrière et il coule de source que la voix des syndicats et des petits planteurs soit entendue. Les représentants syndicaux ont pu exprimer leurs appréhensions et afin que les discussions se déroulent en toute transparence, une copie du rapport du JTC a été remise aux syndicalistes présents. Le Premier ministre a fait comprendre que les mesures envisagées dans l’industrie sucrière ne seront pas implémentées dans le cadre du budget mais que les discussions se poursuivront tout en sachant que l’industrie sucrière passe par des moments difficiles et a insisté sur la nécessité d’être réaliste afin de ne pas laisser la situation se détériorer.

De leur côté, les leaders syndicaux de l’industrie sucrière ont fait part de leur révolte face aux propositions formulées par le Joint Technical Committee sur la réforme de l’industrie sucrière.

« Nous avons exprimé notre colère et avons fait comprendre que si le gouvernement va de l’avant avec les mesures recommandées par le Joint Technical Committee nous nous révolterons devant son bureau », a lancé Ashok Subron à l’issue de la rencontre vers 16h30 hier après-midi. « Nous avons fait comprendre que sans les travailleurs de Maurice, et en particulier les laboureurs et les artisans, rien ne pourra être fait dans ce pays. Nous avons fait valoir notre droit à la parole. Car une personne au niveau de Business Mauritius et certaines personnes au niveau de la MCIA ou du ministère de l’Agro-industrie avaient voulu nous empêcher de faire entendre notre voix; notre clairvoyance et notre honnêteté ont fait que le PM a été obligé de recevoir les artisans, les laboureurs et leurs représentants », a mis en exergue le dirigeant du Joint Negotiating Panel de l’industrie sucrière. Pour lui, il est inacceptable que Rs 1,3 milliard soient puisées des fonds publics pour donner au grand capital « dont la richesse a augmenté par 300% durant les 10 dernières années, à l’instar d’Altéo ». M. Subron a observé que Altéo a enregistré quelque Rs 1,1 milliard de profit en 2017. « Nous demandons au PM de ne pas aller de l’avant parce que c’est moralement injuste ».
S’agissant des déclarations concernant la hausse de 60% du coût de production, Ashok Subron a avancé que seuls les menteurs et le manipulateur de chiffres peuvent faire de telles déclarations. « Durant les 18 dernières années, les artisans ont obtenu une augmentation de 0,84% annuellement et le salaire d’un laboureur a augmenté de 0,7% par an ».
Ashok Subron a annoncé que pour la première fois les syndicalistes ont obtenu officiellement une copie du rapport du JTC qu’ils étudieront avant d’émettre des commentaires à l’intention du Premier ministre. Les syndicalistes ont quitté la réunion avec le sentiment que le gouvernement n’est pas prêt à adopter le rapport du JTC . « S’il y a des mesures à prendre ce sera après discussions avec toutes les parties concernées », a-t-il fait comprendre. Le dirigeant du Joint Negotiating Panel a aussi observé avoir parlé en faveur des petits planteurs qui sont des « dindons de la farce » de la réforme proposée. Il a souhaité que l’aide gouvernementale leur soit accordée et pas aux grands propriétaires sucriers.

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