INDUSTRIE SUCRIÈRE | Réformes – Omnicane suspendue aux « bold measures » pour la relance de la canne

  •  L’implémentation du Biomass Framework, un élément clé de la politique énergétique
  • Omnicane veut réduire de Rs 4 milliards son endettement avant 2023 avec des le développement de morcellements

Le groupe Omnicane a creusé ses pertes au premier semestre de l’année, soit à Rs 279,4 millions contre Rs 200,3 millions pour la période correspondante en 2019. Rien que pour le trimestre se terminant au 30 juin, le groupe a essuyé des pertes de Rs 158,3 millions. Les résultats d’exploitation du segment du sucre se sont améliorés, et ce grâce à un prix du sucre plus élevé pour 2019. Toutefois, le pôle “sucre/éthanol” maintient des pertes opérationnelles sur le premier semestre de l’année à hauteur de Rs 182,7 millions (comparé à Rs 273, 6 millions pour le semestre correspondant en 2019). L’usine a commencé à broyer des cannes depuis le 1er juillet dernier et prévoit d’en broyer quelque 1 040 000 tonnes pour la saison. Omnicane est désormais l’unique raffineur du pays après la fermeture de la raffinerie Alteo ce mois-ci.

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Dans son dernier rapport annuel, le président du groupe Omnicane, Didier Maigrot, remet sur le tapis la nécessité des réformes sucrières pour assurer la pérennité de l’industrie sucrière : « With the holding of the general elections in 2019, there has been little progress in terms of bold measures while the cane industry direly needs to be financially sustainable. » Il précise toutefois que « we however welcome the study assigned by the Government to the World Bank, which should table in the course of 2020 a draft report on measures to be implemented for the industry ». Et d’ajouter : « In the meantime, the Biomass Framework Report has been submitted to the authorities and its implementation will be key for the future of not only the cane industry but also the country’s capacity to achieve its renewable energy production objective. »

Abordant le fonctionnement et la performance du groupe pendant l’année écoulée, Didier Maigrot dit que le désendettement est une priorité pour le conseil d’administration. Le ratio d’endettement d’Omnicane est actuellement de 54,7%. En vue d’atteindre cet objectif, plusieurs solutions sont privilégiées, comme la vente de terres. Jacques D’Unienville, CEO, explique que « the deleveraging plan revolves around the development of land into residential morcellements and outright sale of land to promoters. » Didier Maigrot poursuit : « The objective here is to accelerate the deleveraging plan started in 2018, with a target amount of about Rs 4 billion to be achieved during 2021 to 2023. The Board is monitoring progress on this plan very closely. »

Au chapitre du développement durable, l’usine sucrière d’Omnicane est devenue la première en Afrique à décrocher la certification Bonsucro. « This is testimony to the innovation mindset which drives the Group », a expliqué Didier Maigrot. D’autant que le Mauritius Sugar Syndicate travaille aussi à obtenir cette Certification cette année, « it will ensure that Omnicane’s sugar production can henceforth be marketed as being Bonsucro certified ».

Avec la pandémie de COVID-19, même si l’industrie canière est affectée, « the magnitude is expected to be less than in other industries », note le président du groupe. « La pandémie a surtout affecté les opérations de l’hôtel Holiday Inn et celles de la Smart City », renchérit Jacques d’Unienville. Il ajoute : « The airport hotel and residential phase 1 of the Mon Trésor Smart City are in red and are expected to face tough times ahead […] Very low occupation are expected in the coming months. »

Pour tenter de redresser la barre, Omnicane a instauré des mesures financières, à travers un rééchelonnement des dettes et une ligne de crédit spéciale auprès de la banque centrale. Et s’agissant du développement résidentiel qui était envisagé, Omnicane indique que « we have decided to put the project on hold and focus instead on land morcellement developments for the Mauritian market ».

Omnicane réalise un chiffre d’affaires de Rs 4,6 milliards. Il broie 1,1 million de tonnes de cannes chaque année. En 2019, il a produit 154 706 tonnes de sucre raffiné, comparées à 80 134 tonnes en 2018 et 183 289 en 2017. Il a produit 18,9 millions de litres de bioéthanol en 2019, comparés à 24,4 millions en 2018 et 17,9 millions en 2017. Dans le domaine énergétique, Omnicane a produit 774 GWh d’électricité, comparés à 670 en 2018 et 745 en 2017.


STRATÉGIE – Morceler pour se désendetter

Pour se désendetter, Omnicane a décidé d’aller de l’avant avec la création de morcellements résidentiels. Le groupe a déjà identifié des parcelles de terre représentant un « fort potentiel » pour des morcellements, dont la plus importante est située à La Cambuse. « This is an important project comprising some 1 000 plots over an area of 220 arpents with beach and sea access for residents. This project is on Omnicane’s freehold land already converted for residential purpose and is at an advanced pre-development phase. We have two other morcellements in the pipeline, including one that has already been launched this year and named Greenview », explique Jacques d’Unienville. Pour lui, les morcellements représentent « un potentiel », d’autant que l’achat de terrains est un “reliable investment” pour les Mauriciens, plus particulièrement dans le contexte actuel, avec le taux d’intérêt à l’épargne qui est en baisse dans les banques. Omnicane travaille avec le “morcellement developper” KDA, en vue de s’assurer que les morcellements « soient en ligne avec la demande sur le marché ». Avec la création de morcellements, le groupe espère lever Rs 4 milliards d’ici trois ans pour réduire son endettement.


Production de 105 000 tonnes de sucre raffiné cette année

Pour la récolte 2020, Omnicane espère récolter que 212 000 tonnes de cannes et produire environ 21 635 tonnes de sucre. La récolte de pommes de terre devrait, elle, atteindre 2 000 tonnes. Pour la présente récolte, l’usine d’Omnicane devrait broyer 1 058 000 tonnes de cannes et la raffinerie du groupe devrait produire 105 000 tonnes de sucre banc. Le “lockdown” a impacté sur les travaux d’entretien à l’usine et le démarrage de la récolte a pris un peu de retard, donc la récolte devrait ainsi se terminer vers fin décembre.

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