INSTITUTION PUBLIQUE : Vers une remise en ordre à la Banque de Développement

  • Des « non-performing loans » extrêmement inquiétants

Les défis sont énormes à la Banque de Développement (DBM). Cette institution bancaire du gouvernement se voit dans l’obligation de remettre de l’ordre afin d’assurer son bon fonctionnement. Les Non Performing Loans  de la Banque de Développement sont à un niveau inquiétant tandis que les bâtiments de l’institution sont en mauvais état. Sans compter que sa maigre équipe arrive difficilement à répondre aux besoins du marché.

- Publicité -

« Les Non Performing Loans sont extrêmement inquiétants. Le taux dépasse les 60 %. Cela me donne des frissons. Nous devons pouvoir y mettre de l’ordre, mais cela ne se fera pas du jour au lendemain », répond Jaywant Pandoo, directeur exécutif de la DBM, à une question du Mauricien jeudi matin, lors d’une conférence de presse. Selon lui, les Petites et moyennes entreprises (PME) « n’ont pas un encadrement adéquat », ajoutant que les entrepreneurs « ne connaissent pas les rouages » lorsqu’ils contractent un prêt auprès de la banque. Une situation qui a fait augmenter, dit-il, le montant des Non Performing Loans. L’insoutenabilité de cet état de choses oblige le directeur exécutif à prendre le taureau par les cornes. « Nous avons un important défi à relever, et cela nous prendra du temps. C’est l’une de mes priorités », dit-il.

Cependant, pour Jaywant Pandoo, il est tout aussi important d’éduquer les gens. Il rappelle ainsi que « personne ne veut que ses biens soient saisis » dans l’éventualité où quelqu’un n’arrivait pas à honorer ses engagements. Pour éviter à en arriver à de telles extrémités, il avance qu’une Monitoring Unit sera mise en place à la banque. De ce fait, si quelqu’un présente un défaut de paiement, cette unité le contactera pour l’en informer. « C’est une culture que nous devons inculquer, car nous ne l’avons pas », avoue le directeur.

Il avance par ailleurs que « du temps sera accordé » aux personnes ayant contracté des emprunts afin qu’elles « puissent récupérer ». Cependant, le directeur de la Banque de Développement ne cache pas que « les ressources sont très maigres » à la banque. « Ce n’est pas évident de pouvoir tout faire », avance-t-il. Un sous-comité du conseil d’administration sera de fait mis en place pour s’occuper de la stratégie à adopter pour les cinq prochaines années. Une fois cette étape franchie, la banque sera alors en mesure, dit-il, de mieux cerner ses manquements dans différents domaines.

À une autre question au sujet de la demande s’agissant des plans annoncés aux PME suite au budget 2020/2021, Jaywant Pandoo répond que les mesures « sont taillées sur-mesure » et « répondent aux manquements » qui existent dans la chaîne de production. Il cite l’exemple des planteurs et des marchands de pommes d’amour qui, selon lui, « n’arrivent pas à écouler leurs produits sur le marché car ceux-ci sont abondants ». Aussi, du fait de la baisse des prix, ces derniers, estime-t-il, « n’arrivent pas à rembourser leurs prêts ».

L’un des défis auxquels doit aussi s’attaquer la Banque de Développement, selon le directeur de l’institution, est « la remise à jour des bâtiments industriels ». S’il admet ne pas avoir pu constater de visu ces bâtiments, il affirme cependant avoir « demandé des photos pour un constat », ce qui lui a permis de relever le mauvais état de ces bâtiments. D’où sa décision d’ordonner « leur remise en ordre ». Il fait par ailleurs ressortir que nombreux de ces bâtiments n’avaient pas un certificat de sécurité incendie. « Nous allons devoir débourser au moins Rs 75 millions pour que ces bâtiments soient aux normes. C’est un réel défi. »

La Banque de Développement construira en outre très bientôt trois nouveaux bâtiments, soit deux à Maurice et un à Rodrigues, plus exactement à Baladirou. Ce dernier recevra la collaboration de l’Assemblée régionale de Rodrigues, qui le financera à moitié, les autres 50 % revenant au gouvernement central. Les deux autres bâtiments seront construits à Vuillemin et à Plaine-Magnien. Tous trois devraient être livrés d’ici deux ans.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -