Investissements : État des lieux des économies en Afrique

À l’approche de 2024, le monde se trouve dans un paysage financier complexe, un environnement économique fragile, affecté dans une large mesure par les tensions géopolitiques, notamment en Ukraine. À l’intention de ses clients et des investisseurs, Bank One a organisé une conférence pour leur donner les clés afin qu’ils puissent mieux investir dans les prochains mois.

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Bhavya Shah, Head of Retail, SME & Offshore Nanking (Bank One), a brossé un tableau de la situation économique mondiale et des risques attendus en 2024. Il n’entrevoit pas de résolution du conflit Russie/Ukraine de sitôt. Il a aussi fait état des défis d’approvisionnement en matière de produits alimentaires, qui sont appelés à perdurer. « Commodities cost at least certainly on the food item side will remain a challenge », a déclaré Bhavya Shah.

De son côté, le conflit israélo-palestinien n’a pas encore vraiment impacté les indicateurs macroéconomiques, a souligné l’intervenant, « mais le risque de contagion constitue un danger ». Il a mentionné aussi le ralentissement de la croissance en Chine ainsi que des quelque 90 scrutins qui se tiendront dans le monde en 2024, notamment aux États-Unis, en Grande-Bretagne et « qui pourront avoir un impact économique à long terme ». Pour lui, la situation géopolitique est fragile.

« Headwinds and traps »

L’autre facteur clé à prendre en considération, selon Bhavya Shah, est l’inflation, qui a affecté le monde entier, mais la bonne nouvelle c’est qu’elle tend à régresser. En revanche, la messe n’est pas encore dite : « The inflation on the food basket that we are ourselves buying hasn’t necessarily been going down at the same pace. So, I don’t think we can announce victory yet. »
Au sujet des taux d’intérêts, Bhavya Shah dira : « I don’t think we can expect them to start coming down soon. Central banks will remain watchful before you start seeing interest rates come down. » Cela, parce que « la demande s’affaiblit dans la plupart des marchés et que la croissance de l’emploi commence à ralentir ».
Sur le plan de la croissance économique, le représentant de Bank One a parlé de rebondissement l’an prochain. Toutefois la dette des pays est en hausse et devrait rester élevée, selon lui. « I don’t believe economically we are in for a hard landing or big recession given the pressure on interest rate. I think soft landing in some places may be achieved and in other places it there might be a mild recession to manage. » Et Bhavya Shah de preciser que « there are loads of headwinds and traps that really need to be navigated very carefully ».

« Huge debt obligations »

L’économiste Manisha Dookhony, administratrice de Mindex Ltd et d’Africa Legal Support Facility, a avancé que, malgré tout, l’optimisme règne en Afrique avec un taux de croissance de 4%, quelques pays s’assurant même d’une croissance à deux chiffres. Toutefois, elle a fait ressortir que certaines économies sont stressées par des « huge debt obligations ». « As you’ve seen, even in Mauritius, it has put quite a lot of pressure on the Mauritian economy », dit-elle. Même si avec la croissance du PIB dans les pays concernés, le ratio de la dette est appelé à baisser.
Toutefois, l’Afrique comprend une majorité de pays Net Importers, donc tributaires des prix à la hausse sur le marché mondial, notamment sur le plan alimentaire, à commencer par le prix du riz, a-t-elle dit. Ce qui annonce un retour de l’inflation à deux chiffres dans divers pays comme l’Angola, l’Éthiopie, l’Égypte, la République Démocrtique du Congo (RDC) et le Zimbabwe.

Défauts de paiement

Stephanie Kimani, économiste à l’I&M Bank, a longuement parlé du défaut de paiement de la dette, « which has recently become a reality and as well as a key concern for nations in East Africa, not only because of the economic costs of sovereign debt defaults, as well as just generally the complex nature of being able to restructure this debt, but also the risk that the development gains that have been earned over the last decade within East Africa would be wiped out if urgent action is not taken ».
En Afrique de l’Est, le fardeau de la dette du Kenya, du Rwanda et du Burundi devrait rester stable à environ 60% du PIB en 2024, tandis que la Tanzanie et l’Ouganda devraient connaître une pression de la dette moins forte, à un peu moins de 50% du PIB. Stephanie Kimani a aussi évoqué l’affaiblissement des monnaies locales et les effets du changement climatique sur le coût des denrées de base.

Dans un tel contexte, ou investir ?

Concernant le positionnement des investisseurs dans ce contexte mondial compliqué, Bhavya Shah a souligné que « whenever there is a recession uncertainty, then one of the things that most investors can do is go overweight on cash for liquidity and flexibility ». Par ailleurs, comme les taux sont élevés, « c’est sans doute le meilleur moment pour bloquer des dépôts fixes très intéressants », a-t-il dit.
S’agissant des obligations, Bank One suggère que « one of the tactical kind of positioning that is possible is to go over weight on high yield floating rate, short duration, particularly those focused on emerging markets ». Il recommande aussi d’investir dans l’immobilier.

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