Jeunesse en péril

Sale temps pour nos enfants ! Les cas de violences en milieu scolaire sont en hausse. Et les incidents rapportés jusqu’ici sont les uns plus inquiétants que les autres. Entre autres : deux enfants ont subi des interventions chirurgicales pour ablation d’un testicule. Un autre a été battu avec un rare acharnement par un camarade de classe. Tandis qu’une jeune ado, elle, a été rouée de coups par… six de ses condisciples. Cette liste donne déjà froid dans le dos ! Et l’on ne sait combien d’autres incidents du même acabit se produisent chaque jour et qui ne sont pas rapportés par les médias…

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Nul ne reste insensible devant de telles explosions de colère, serties de violences. D’autant quand elles sont commises par des jeunes. Comment et pourquoi nos enfants en arrivent-ils à ne plus contrôler leurs pulsions et s’expriment en donnant des coups ? Qu’est-ce qui flanche dans leur développement ?

Nous avons déjà souligné l’apport de l’Action for Integral Human Development (AIHD), formation soutenue par des psychologues cliniciens, qui, fin 2021, agit auprès des adultes et des jeunes, s’inscrivant surtout dans le sillage des confinements et des bouleversements causés par le Covid-19. Cette initiative méritait, à notre humble avis, un soutien plus élargi, de pourquoi pas l’État, via les ministères de l’Éducation, de l’Égalité des genres et du Bien-être de la Famille, ou encore de la Jeunesse et des Sports.

Les deux confinements ont provoqué une foule de changements, surtout pour nos jeunes, avec des ruptures brutales, comme ne plus aller à l’école, ne plus pouvoir sortir et pratiquer des disciplines sportives, arrêter de sortir et rencontrer les amis, entre autres. Tout cela a des répercussions importantes et graves sur ces jeunes, qui ont, de ce fait, vu leurs repères conséquemment modifiés.

De par ces bouleversements et autres traumas divers, de pair avec la vie qui n’arrête de changer autour de nous, dans cette société dominée par le virtuel et le digital, exposant surtout nos jeunes aux agressions externes multiples, qu’attendent nos autorités pour prendre des mesures ? Dire et répéter « Plus jamais ça ! », qu’une « enquête est en cours », ou l’éternel « mon ministère s’en occupe » ne suffisent pas.

La fusillade au Texas, aux États-Unis, cette semaine, relève d’une indicible horreur ! Davantage quand on apprend que c’est un jeune de 18 ans qui est à l’origine d’une telle boucherie. Et quand, depuis peu, des cas sont recensés dans nos écoles primaires, le choc est encore plus brutal. On pensait ces petits, au moins, à l’abri ! Du coup nous reviennent en mémoire des images, brutales, rudes et crues, d’agressions en milieu scolaire, qui se sont produites ces dernières années, comme cette étudiante se faisant malmener et violenter sur une gare routière, avec d’autres collégiennes formant un cercle autour d’elle, applaudissant, huant, filmant, donnant de la voix…

Ce qui nous interpelle, c’est : qu’ont fait Leela Devi Dookhun, Kalpana Koonjoo-Shah et Stephan Toussaint, ainsi que leurs techniciens et équipes, depuis ? Rien ? Plusieurs observateurs et auteurs de rapports avaient plaidé pour l’amélioration de l’encadrement dans le milieu, avec la présence de School Counsellors, de travailleurs sociaux, d’un psy… Dans le cas d’un psychologue, on apprend que l’État ferait provision d’un psy par… région !
Ne réalise-t-on pas depuis les incidents de ces dernières années, chez nos dirigeants, que ces jeunes sont probablement issus de foyers et de cellules familiales où quelque chose ne tourne pas rond, et qu’il faut réagir efficacement ? Ces ministres et leurs techniciens ne voient-ils pas que ces schémas imprégnés de violences psychologiques, physiques et verbales, composent le lot quotidien de ces enfants ?

C’est à ça que sont voués nos jeunes de demain, de l’île Maurice gérée par le gouvernement de Pravind Jugnauth, à coups de métro et de Smart Cities ? Sombres perspectives ! Notre société est clairement pénalisée par une gestion étatique qui joue au sourd, muet et aveugle dès qu’il s’agit de dysfonctionnements. Les oppositions parlementaires et extraparlementaires ont beaucoup de pain sur la planche. Quand le ventre et la rue grondent, la raison fout le camp.

 

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