Jeux pernicieux !

À mesure que se rapproche l’échéance d’une date pour les élections générales tant attendues, des jeux pernicieux se déroulent. Et pourraient, s’il n’y a pas une vigilance accrue et un contrôle adéquat, dériver et dégénérer en affrontements, bagarres et émeutes. Ce que les Mauriciens, dans leur majorité, ne souhaitent pas, mais qui, en revanche, fait le jeu des sempiternels pyromanes, qui n’ont à coeur que leurs intérêts personnels et gains matériels dans ce jeu malsain.

- Publicité -

Prenons les incidents qui se sont déroulés à Malherbes, Curepipe. Des membres de l’opposition parlementaire manifestaient non loin d’un site où se déroulait un événement où était attendu le DPM Steven Obeegadoo. Le même qui, depuis plusieurs semaines, est, avec des proches de sa famille, au centre d’une vive polémique. La toile de fond : une affaire de terres. Et même si sa mère, Primerose Obeegadoo, principale concernée dans l’affaire, a fait marche arrière depuis, il n’en demeure pas moins que, sans la levée des boucliers dans les médias, avec le concours des membres des oppositions, parlementaire et extraparlementaire, notamment, le deal, baptisé “mama–piti”, aurait probablement connu une tout autre issue !

La violence avec laquelle des gros bras se sont jetés sur quelques membres de l’opposition parlementaire, ce fameux mardi, n’a pas que choqué bon nombre de citoyens. Le fait que ces sbires s’en sont pris à Ajay Guness et les politiques présents, faisant montre d’une telle agressivité et de je-m’en-foutisme, car tout s’est passé devant des agents de police, accentue les pires craintes.

Si avant même l’annonce du coup d’envoi de la campagne électorale, certains se permettent de telles libertés et pensent pouvoir jouir d’autant d’impunité, qu’en sera-t-il durant les jours qui précéderont la tenue du scrutin ? D’aucuns présagent le pire, allant jusqu’à craindre des effusions de sang. Ce qui est alarmant, vu les prises de position et réactions tièdes, pour ne pas dire inconsistantes, des hommes en bleu ! Si eux « get figir » quand il est question de sévir, pas besoin de beaucoup d’imagination pour savoir ce qu’il en sera durant la campagne électorale !

De tels incidents ne sont pas isolés. Ni les arrestations de gens des médias ou interpellations de ceux qui osent critiquer le pouvoir en place. Plus que jamais, cette année, avec la démarche de certains qui gravitent dans le giron très select du Premier ministre, d’agir comme si le pays et ses citoyens leur appartenaient, les nerfs sont à vif ! Le danger est que, du côté de l’opposition, quelques-uns tombent dans le panneau et répliquent à ces dérapages.

À cet effet, le sang froid et la lucidité dont a fait preuve Ajay Guness, dans les minutes qui ont suivi la brutale altercation avec ceux qu’il a qualifiés de « chefs agents » de Steven Obeegadoo, méritent d’être salués. Car l’on peut aisément imaginer que dans d’autres circonstances, l’issue ne sera peut-être pas la même. Et nous n’aurons que nos yeux pour pleurer.

Parmi les questions qui brûlent les lèvres : ceux qui s’en sont pris à Guness, Duval et autres, ont-ils été interpellés par les hommes du CP Dip depuis mardi ? La totale opacité dans laquelle oeuvrent la grande majorité de nos institutions renforce la perception, têtue, que plus que jamais ces institutions sont à la botte des princes et princesses du jour, qui n’ont d’autre passe-temps que d’agir comme si le citoyen mauricien ne jouissait d’aucun droit… Sauf si Pravind Jugnauth vient prouver le contraire !

Toutes aussi pernicieuses, ce sont les attaques de l’armée sioniste de Benjamin Netanyahou contre les Libanais. Le summum de l’horreur a été atteint avec des bombardements simultanés sur deux sites, à Gaza et au Liban. Faisant d’innombrables blessés et de morts, dont, encore et surtout, des enfants ! Ce bain de sang dure depuis bientôt un an.
À la tribune des Nations Unies, Mahmoud Abbas, président de la Palestine, a appelé à un cessez-le-feu immédiat et à l’arrêt de ce génocide. Qui a octroyé à Netanyahou l’étoile de shérif du globe ? Pourquoi ce conflit s’enlise-t-il, au risque d’entraîner la planète entière dans une crise inédite ?

Husna Ramjanally

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -