J&J le 5 août : Gérard Louis salue Lerwa Sega” Jean-Claude Gaspard

Ses enfants, Denis-Claude et Mary-Jane Gaspard, entourés de Nancy Derougère, Renel Trapu et Steve Augustin, sur scène pour le saluer

Gérard Louis convie pour le samedi 5 août les Mauriciens de tous âges à un concert hommage inédit : “A nou sant Jean-Claude Gaspard Lerwa Sega”. Rendez-vous au J&J Auditorium de Phoenix pour saluer la mémoire de ce grand monsieur de la scène mauricienne.

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Si Jean-Claude Gaspard ne s’illustrera pas dans un de ses déhanchés spectaculaires et contagieux, ce soir-là, en revanche, ses dignes héritiers, Denis-Claude et Mary-Jane, qui ont occupé une belle place dans la constellation locale, seront entourés d’une pléiade d’autres artistes locaux, dont Steve Augustin, Renel Trapu, et Gérard Louis. Tous reprendront quelques-uns des titres les plus connus du fameux Lerwa Sega ! Les billets sont déjà disponibles dans le Rezo Otayo.

Cousin cousine, Sega souval, Maladi lamour, Dobi de klass, Problem cari, Pisspot… Qui ne connaît et apprécie le répertoire fouillé et dense de morceaux de Jean-Claude Gaspard – où chaque titre a sa propre identité, teinté d’un humour au second degré, salace et même coquin, par moments – et distillés aux sons pluriels. On distingue, en effet, dans des chansons tant des influences de la musique indienne que des résonances classiques. Carrément de l’industrie du cinéma indien, car on sait que pour le tube Sega souval, l’air est emprunté à la chanson indienne Dil ka haal sunne dilwala, interprétée par Manna Dey en 1955 pour le film Indien, Shree 420 avec Raj Kapoor !

La discographie de Jean-Claude Gaspard recèle autant de pépites que de compositions soigneusement travaillées. Pendant 50 ans, l’artiste a abreuvé son public, local, régional et international, de ses tubes. Dans ses entrevues aux médias, au fil des années, l’interprète des Wachi wala et Fer lamour pa fer laguer rappelait qu’il avait été élevé par une grand-mère qui l’exposait, très jeune, aux musiques occidentales autant qu’orientales, et que lui-même était friand de films indiens, dont il se gavait…

Puis, en juillet 2014, Jean-Claude Gaspard a fait ses grands adieux à la scène pour se consacrer, enfin, aux siens ; au summum d’une superbe carrière locale et internationale, qui l’avait amené à se produire dans d’innombrables pays du monde, nommément en Australie, en Allemagne, aux Seychelles, au Zimbabwe, en Chine, en Nouvelle-Zélande, en Angleterre comme en France, et en Suisse !
Des circonstances personnelles motivaient sa décision, saluée et acceptée. Neuf ans plus tard, Gérard Louis, qui n’est ni un inconnu ni un nouveau venu du paysage musical mauricien, souhaite rappeler les fans de Jean-Claude Gaspard autour d’un concert unique, le samedi 5 août prochain.

Symboliquement, c’est dans le même lieu que celui où Jean-Claude Gaspard avait tiré officiellement sa révérence, entouré de proches, parents et amis artistes venus lui souhaiter longue vie, que G. Louis convie à nouveau les fans du Lerwa Sega : au J&J Auditorium de Phoenix. Pourquoi cet hommage maintenant ? Le membre fondateur de Cassiya répond par la rhétorique : “Pourquoi pas ? « Quand Steve Augustin, un ami de longue date, a évoqué la question, je n’ai pas eu une seule seconde d’hésitation ! En fait, je me suis moi-même pris par surprise : pourquoi ne pas y avoir pensé, justement, à ce concert pour rendre hommage à Jean-Claude? C’était une idée de génie !” Il ajoute : “Célébrer la mémoire et l’œuvre d’un grand artiste comme Jean-Claude ; il convient de le faire tant qu’il est encore vivant et sous nos yeux. Nous avons tellement de chance d’avoir ces grands artistes parmi nous. Il ne faut pas perdre de temps !”
Il se remémore : “En 2008, lors d’une conversation avec Meera Mohun, Sandra Mayotte et Dominique Barret, je lançais l’idée des concerts Nostalgies. Je me souviens très clairement que mes trois amis me répondirent : “Ki to pe rod fer ? Enn konser ek sa bann ansyen-la ?” Ils ne semblaient pas du tout convaincus que cette formule allait marcher !” Coup d’essai, coup de maître : “quelques mois seulement après l’immense succès du premier concert Nostalgies, je remettais le couvert ! Et plusieurs éditions suivirent…”

Preuve, s’il en fallait, “qu’un public pour les grandes stars du séga local existe bel et bien ! Mo’nn remarke Morisien kontan bann artis kinn bers zot lavi pandan boukou banane…” L’artiste souligne que “nous avons tous chanté et dansé, à un moment de nos vies, sur les morceaux de ces grandes stars. Il y a une particularité, une bonne humeur qui se transmet des chansons de ces artistes. J’ai ressenti le devoir et le besoin de faire quelque chose non seulement pour leur rendre hommage, mais également pour garder la mémoire de leur travail. Ces artistes ont une immense contribution à la culture mauricienne, nous ne pouvons oublier cela. C’est ma façon de leur témoigner ma gratitude et ma reconnaissance, tout en me faisant plaisir en reprenant leurs tubes, évidemment.”

Gérard Louis remarque que “dans les années 2000, avec l’avènement des groupes comme Cassiya, Windblows et autres qui émergeaient, les grands de la scène locale étaient relégués dans un coin. Nombre d’entre eux pensaient se retirer et certains effectivement ont pris leur retraite.” Cependant, l’artiste n’était pas de cet avis.

“Même quand j’ai présenté l’idée à Marclaine Antoine, un grand que je vénérais et vers qui je me tournais régulièrement pour des conseils, il paraissait sceptique.” Néanmoins, quand Gérard Louis lance la série de concerts Nostalgies, Marclaine Antoine, Roger et Marie-Josée Clency, “et bien d’autres grands noms du séga mauricien ont retrouvé leur place !”
Pour Jean-Claude Gaspard, “j’ai été animé du même besoin et souhait de lui rendre un hommage digne de lui et de son vivant. Le samedi 5 août, nous allons saluer son oeuvre, reprendre ses titres les plus connus et applaudis, en sa présence”, affirme encore le membre fondateur de Cassiya Roots.

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