Judiciaire – 150 candidats aux examens du barreau

  • Certains modules n’ayant toujours pas été complétés, les étudiants se voient refuser un renvoi
  • Les « leçons particulières », données par certains membres du barreau, déplorées par les étudiants, qui se disent pénalisés

Cette année, l’examen du barreau débute le 10 septembre pour les aspirants avocats, avoués et notaires. Contrairement à l’année dernière, ils sont plus nombreux, soit au nombre de 150, à prendre part à ces examens, qui se dérouleront sur deux semaines au Council for Vocational Legal Education. Chaque année, le taux d’échec reste élevé alors que plusieurs d’entre eux n’en sont pas à leur première tentative. Une poignée d’étudiants a récemment pris l’initiative de demander un renvoi car, à un mois des examens, plusieurs modules, disent-ils, ne seront pas complétés. Le Council of Vocational Legal Education a refusé d’accéder à leur requête et ces étudiants devront payer la somme de Rs 10 000 entre le 1er et 3 août afin de prendre part à ces examens.
Une fois encore, ces étudiants déplorent toute l’organisation de la formation qui, disent-ils, est « pénalisante ». Module non complété, peu de temps à consacrer à la révision et manque d’exposition à l’aspect pratique du métier sont autant de défis auxquels devront une fois de plus faire face ces étudiants aspirant à la profession légale. En effet, cette année, les cours ont débuté vers mars alors que c’est en janvier que commencent les formations. Ils sont encore à mi-chemin dans plusieurs modules et, pour ces jeunes, il est certain qu’ils « n’auront pas le temps » de compléter les cours avant les examens. « Il y a des lecturers qui ne sont pas même réguliers et ratent plusieurs sessions », disent-ils. Ils ajoutent : « Une lettre adressée au responsable du Council for Vocational and Legal Education, pour demander un renvoi est toujours sans réponse. » On leur aurait fait comprendre que la date des examens a déjà été publiée. Pour l’examen du barreau, les étudiants seront évalués sur huit questionnaires écrits et sur une épreuve orale, appelée “Advocacy” et qui est uniquement destinée à ceux souhaitant embrasser une carrière d’avocat ou d’avoué.
L’année dernière, sur 125 candidats en lice pour entrer au barreau, seuls 16 avaient été admis. Quatre ont été reçus comme avocats, 11 candidats ont réussi les examens pour devenir avoués alors qu’un seul candidat a atteint le “pass level” pour pouvoir poursuivre une carrière de notaire. Le Council of Vocational Legal Education enregistre un taux d’échec de plus de 85%, soit 87,2%. Cette année encore, plusieurs de ces étudiants, qui n’en sont pas à leur première tentative, craignent le pire. « Les examens du barreau en Angleterre coûtent une fortune et ce n’est pas donné à tout le monde. Ceux qui ont les moyens s’y rendent et réussissent dès la première tentative. Ceux qui veulent devenir avoués ou notaires n’ont d’autres choix que de faire les examens à Maurice. Comment expliquer qu’en Angleterre les étudiants arrivent à “clear” leurs examens alors qu’à Maurice plusieurs échouent », se demandent ces jeunes. Il est clair, pour eux, que « le problème se trouve dans toute l’organisation de cette formation et dans la façon dont les cours sont dispensés ». Ils ajoutent : « Les cours sont mal structurés et le temps de la formation, soit environ sept mois, est disproportionné par rapport au volume. Cette année, ce ne sera même pas sept mois. » Nombre de détenteurs de “3-A” aux examens du HSC, avec les notes les plus élevées pour une admission à la faculté de droit de Réduit et considérés comme brillants par leurs chargés de cours universitaires, sont recalés à l’épreuve du barreau. « Les trois ans de cours que nous faisons à l’université n’ont rien à avoir avec l’examen du barreau. La première tentative est toujours difficile », expliquent ces étudiants, qui ont droit à six tentatives pour pouvoir pratiquer au barreau mauricien. Ceux qui obtiennent un “A” ou un “B” réussissent les examens alors que ceux qui obtiennent un “C” devront retourner la prochaine année. Ils auront cependant à payer uniquement les frais d’examens de Rs 10 000. Par contre, les étudiants ayant obtenu une note inférieure à “C” devront repayer Rs 120 000 pour les cours ainsi que les frais d’examens. D’autre part, une autre situation perdure depuis quelque temps aux dépens de ceux qui ne peuvent se le permettre : les leçons particulières, qui sont assurées par certains membres du barreau. Certains étudiants peuvent en effet débourser jusqu’à Rs 4 000 par mois pour ces cours. Les examens prennent fin le 22 septembre et les résultats seront connus en novembre. Les enfants de plusieurs personnes connues dans la profession, dont la fille du DPP, prendront part à ces examens.

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