Judex Jeannot a atteint le sommet de son Everest. Le rêve sacré de voir un des siens décrocher le titre mondial s’est matérialisé le week-end dernier à São Paulo au Brésil. Malgré les chemins sinueux, les embûches et les coups bas, l’entraîneur national de kick-boxing a toujours cru en sa bonne étoile. Tant et si bien que le sacre de Fabrice Bauluck et James Agathe se trouve être le chef d’oeuvre d’une carrière dédiée aux disciplines pieds-poings.
D’habitude discret et loin des feux des projecteurs, Judex Jeannot s’extériorise cette fois. « Ces deux titres mondiaux constituent le plus grand moment de ma carrière. Cela est vraiment formidable. Dès le départ, j’étais conscient que je travaillais avec une des meilleures sélections. L’objectif visé depuis deux ans a été atteint. »
Le fait d’étaler au grand jour ses sentiments lui permet d’évacuer la terrible pression qui pesait sur ses épaules ces dernières semaines. Outre le problème lié aux visas à l’arrivée au Brésil existait également le pari audacieux d’avoir modifié le programme d’entraînement dans la dernière ligne droite de la préparation. L’accent avait alors été placé sur l’endurance.
Mais ne dit-on pas que la fortune sourit aux audacieux. « Que se serait-il passé si nous avions failli dans notre tâche en revenant à Maurice les mains vides ? Je n’ose y penser. Nous étions donc comme obligés d’obtenir des résultats positifs. » Dans ce contexte, l’entraîneur national ne peut que s’extasier devant la prestation de ses protégés. « J’ai eu sous la main des tireurs motivés et bien préparés. De plus, je crois avoir eu raison d’avoir insisté pour que le Dr Allen Naraidoo soit inclus au sein de la délégation. Son apport a été considérable, car Fabrice et James avaient abordé leur finale avec des étirements au mollet et une cheville enflée respectivement. »
Décrié par certains, craint par d’autres, Judex Jeannot n’en demeure pas moins un perfectionniste. Malgré ce triomphe, quelques éléments lui sont restés au travers de la gorge. Le fait que l’adversaire de Burtlan Simiss en finale aurait dû obtenir un point de pénalité pour accrochages répétés, que Facson Perrine n’ait pu véritablement disputer sa finale, ayant été surpris d’entrée de jeu par son adversaire, et que Boris Brissonnette aurait pu aspirer à mieux avec un arbitrage plus neutre.
Maestro qui a donc su trouver la bonne partition sur le chemin de l’excellence, celui qui avait décroché la palme de meilleur entraîneur pour les sports individuels l’année dernière avait déjà connu d’autres moments intenses dans le passé, notamment la trosième place mondiale d’Alain Laviolette en boxe française et les podiums mondiaux obtenus par Bruno Lacariatre, Shyam Seebaluck et Niven Ramasubhu.
À bientôt 54 ans, Judex Jeannot veut donc continuer à vivre sa passion à fond. Lui qui était tombé dans la marmite des disciplines de combat étant petit, avec la pratique du karaté et du taekwondo. S’il a pu transmettre sa formule magique à travers des résultats spectaculaires, il veut encore croire que d’autres sommets peuvent encore être atteints. « Il s’agira maintenant de confirmer. La saison prochaine, d’autres défis tout aussi intéressants nous attendent. Il s’agira de les relever. » Sous sa férule, il va de soi que le kick-boxing connaîtra encore d’autres heures de gloire.
KICK-BOXING—JUDEX JEANNOT : Un artiste à sa façon
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