L’APRÈS-MIDI DU CANDIDAT : Menon Murday, du socioculturel à la politique

S’il en est à sa première participation à une élection, Menon Murday, candidat de l’Alliance Lepep au N° 13, n’est pas un inconnu pour autant. Cet ancien président de la Mauritius Tamil Temples Federation (MTTF) est connu, notamment, pour ses prises de position sur le dossier CT Power et la participation de Maurice au Sommet du Commonwealth au Sri Lanka. Les contestations soulevées le jour de l’annonce de sa candidature ne l’ont pas découragé. C’est avec assurance qu’il se présente sur le terrain, demandant aux partisans : « Kont lor nou ».
En tenue classique – chemise à manches longues et pantalon noir – Menon Murday arpente les ruelles du quartier de Bénarès en compagnie de son colistier Manish Gobin. Cet après-midi, le troisième candidat de l’Alliance Lepep, Bashir Jahangeer, participe à une émission radiophonique. Il les rejoindra plus tard.
C’est avec assurance que Menon Murday va vers les gens en serrant les mains des hommes et en saluant les femmes. « Je suis Menon Murday de L’Alliance Lepep. Faites-nous confiance. Comptez sur nous. Donnez-nous une chance de faire quelque chose pour vous. » Les messages sont brefs. Il faut faire vite, car d’autres exercices de porte-à-porte sont prévus, avant une réunion à Batimarais dans la soirée.
Mais par moments, il doit ralentir le pas, pour écouter ses interlocuteurs. Comme cette dame qui le prend au dépourvu devant son discours en lançant : « Si zot fer bon travay kifer nou pa pou avek zot. » Un peu plus loin, un jeune homme l’arrête également : « Mo konn ou, me selma ou pa konn mwa… » Après avoir réfléchi un instant, il répond : « Ah, toi tu est le fils de… (il cite le nom). Je reviendrai te parler plus tard. »
La campagne s’annonce intense, mais Menon Murday se dit déterminé. « J’ai fait du social pendant des années, c’est la misère des gens qui m’a poussé à me lancer en politique », confie-t-il. Dans ce quartier de Bénarès, il faut dire que les candidats de l’Alliance Lepep ont la tâche plutôt facile. Les partisans semblent acquis à la cause orange, exprimant leur gratitude à Sir Anerood Jugnauth qui leur a « permis d’avoir une portion de terrain de l’industrie sucrière. »
Et Menon Murday en profite pour conforter sa position. « Vous voyez, tout ce passe très bien, nous recevons un bon accueil sur le terrain. Les gens en ont ras le bol du gouvernement. » Pourtant, son arrivée dans la circonscription a été plutôt mouvementée. L’annonce de sa candidature avait donné lieu à de vives contestations. Menon Murday estime que ce sont les adversaires qui veulent donner cette impression.
Le candidat de l’Alliance Lepep se dit concerné par les conditions de vie des habitants de la circonscription. « Chaque personne a droit à un salaire décent. Comment une famille peut-elle vivre avec un salaire de Rs 5 000 ? » se demande-t-il. Ainsi, fait-il comprendre, s’il est élu, il travaillera pour améliorer la vie des gens. « Je fais des porte-à-porte tous les jours et dans chaque quartier je rencontre deux à trois jeunes chômeurs. Les parents ont investi pour ces enfants qui se retrouvent aujourd’hui sans emploi. On ne peut avoir deux types de développement. »
Le lendemain matin, Menon Murday se trouvait à L’Escalier, pour rendre visite aux grévistes d’Omnicane. Sollicité sur cette présence, il déclare : « Je rends visite à mes camarades, je suis solidaire avec eux. Ils ne font que réclamer leurs droits. Ils ont le droit de vivre aisément. » Et lorsqu’un homme l’aborde en déclarant : « Fer enn manyer zet sa Sithanen la », Menon Murday affiche un grand sourire et lance : « Ou osi ou’nn gagn mesaz la ! »

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