La dette des ménages en nette progression de Rs 19 milliards

En six mois, la Public Sector Debt en hausse de Rs 25 milliards pour se retrouver à Rs 475,1 milliards, représentant 84,4% du PIB revu à la hausse

- Publicité -

L’ardoise des entreprises publiques au-delà de la barre des Rs 62 milliards, avec deux vedettes : la SBM Infrastructure Development Co Ltd (Rs 15,6 milliards) et la STC (Rs 10 milliards)

La nouvelle année démarre sous le signe confirmé de l’endettement, que ce soit pour les ménages ou pour le gouvernement. C’est ce qu’indiquent les dernières statistiques officielles, rendues publiques cette semaine par la Banque de Maurice, qui accuse toujours un trou de l’ordre de Rs 6 milliards dans ses derniers comptes mensuels, et le ministère des Finances.

Au 31 décembre dernier, le cumul de la Public Sector Debt et des facilités bancaires accordées aux entités du secteur privé donne un chiffre de Rs 926 milliards, soit sensiblement le même montant réparti entre les deux blocs. Mais ce qui semble être davantage inquiétant dans ces derniers développements demeure la progression de la dette des ménages dans un contexte d’un renchérissement du loyer de l’argent, avec les dernières révisions successives du Repo Rate par la Banque Centrale.

De décembre 2021 à décembre dernier, les facilités bancaires accordées aux ménages avaient progressé de Rs 19 milliards pour se rapprocher des Rs 150 milliards. Au tableau de la dette publique, la dégradation est encore plus flagrante au titre des corps parapublics, l’ardoise étant de Rs 62 milliards avec deux institutions en tête de liste, soit la SBM (Mauritius) Infrastructure Development Co Ltd. avec un montant de Rs 15,6 milliards en devises étrangères, et la State Trading Corporation, avec Rs 10,3 milliards, prêts bancaires non garantis par le gouvernement.

Fin de l’année dernière, sur chaque Rs 100 de prêt allouées par les banques commerciales, au moins Rs 32 étaient dirigées vers des ménages. C’est ce que révèlent les Bank Loans to other Non-Financial Corporations, Households and other Sectors, publiés par la Banque de Maurice. L’endettement des familles aux banques se monte à Rs 145,5 milliards, dont un peu plus de Rs 100 milliards pour le financement de la construction de maisons. À pareille époque en 2021, la situation donnait un montant de Rs 126 milliards.

Ces 145,5 milliards d’emprunts accordés aux Households demeurent le plus gros montant par secteur et représentent bien plus que deux fois le recours du secteur de l’hôtellerie auprès des banques. Après le choc de la pandémie de Covid-19, avec le tourisme à l’arrêt complet, les opérateurs ont ajouté un montant additionnel de Rs 5 milliards pour repasser au-delà des Rs 50 milliards, soit à Rs 54,9 milliards. Et cela, en dépit de la politique déclarée des plus importants conglomérats visant à redresser la barre à ce niveau.
La situation de l’endettement dans les autres secteurs de l’économie se décline comme suit :
– Commerce en gros et au détail : Rs 27,9 milliards, en hausse d’un peu plus de Rs 6 milliards, comparativement à décembre 2021 ;
– Immobilier : Rs 23 milliards, quasiment le même niveau d’il y a un an ;
– Manufacture : Rs 20,1 milliards, hausse de l’ordre de Rs 600 millions ;
– Construction : Rs 17,4 milliards, montant légèrement en hausse ; et
– Agriculture : Rs 13,1 milliards, contre Rs 10,4 milliards en décembre 2021.

Ainsi, au 31 décembre dernier le secteur bancaire avait irrigué l’économie avec des facilités de l’ordre de Rs 451,4 milliards, dont Rs 65,5 milliards aux opérateurs du secteur des services financiers, en hausse de Rs 9 milliards. Au titre de la dette publique, le premier semestre de l’exercice financier en cours a vu une hausse de l’ordre de Rs 26 milliards, soit Rs 475 milliards à la fin de l’année dernière. Par rapport au Produit intérieur brut (PIB), revalorisé (Rs 562,7 milliards) avec la relance de l’économie, la dette représentait toujours 84,4%, soit au même niveau qu’à la fin septembre de l’année dernière. De ces Rs 465 milliards, la dette locale était de l’ordre de Rs 346,1 milliards, soit en hausse de Rs 9 milliards en six mois, et répartie comme suit :
– Rs 152,5 milliards de Long Term Bonds ;
– Rs 95,2 milliards de Five-Year GOM Bonds ;
– Rs 57,9 milliards de Treasury Notes ; et
– Rs 40,5 milliards de Bons du Trésor et autres instruments financiers à court terme.

Au cours de la même période, la dette étrangère a accusé une hausse d’un peu plus de Rs 8 milliards, soit Rs 81,8 milliards, dont Rs 68 milliards pour les moyen et long termes. Par contre, cet indicateur de performance économique a enregistré une nouvelle détérioration au niveau des entités parapubliques, soit l’item de la Public Enterprises Total Debt, passant de Rs 53 milliards à Rs 62 milliards en un semestre. De ce montant, Rs 30 milliards ont été empruntées de l’étranger, dont :
– Rs 15,6 milliards au guichet de la SBM (Mauritius) Infrastructure Development Co Ltd, pour le financement de projets, dont le Metro-Express ou les logements sociaux sous la ligne de crédits de l’Inde ;
– Rs 4,4 milliards pour le sauvetage de MauBank Holdings Ltd dans le sillage de l’écroulement de l’empire BAI ;
– Rs 3,3 milliards pour le compte du Central Electricity Board ;
– Rs 3,3 milliards pour Mauritius Telecom avec le Safe City Network de Huawei et ;
– Rs 2,9 milliards en faveur d’Airports of Mauritius Ltd.

Vient se greffer à cette somme une enveloppe d’un peu plus de Rs 30 milliards, dont Rs 24 milliards n’ayant aucune couverture du gouvernement, d’emprunts contractés sur le marché local, dont :
– Rs 10,3 milliards pour maintenir à flot les opérations déficitaires de la State Trading Corporation, en sus du trou de Rs 4,4 milliards financé par le prix artificiel à la pompe du litre d’essence. À souligner que le gouvernement n’a pas voulu prendre de risques pour garantir l’obtention de ces facilités auprès des banques ;
– Rs 4,1 milliards allouées à la Banque de développement ;
– Rs 4 milliards au National Property Fund ;
– Rs 3,1 milliards à Airport Terminal Operations Ltd; et
– Rs 3,1 milliards à la MauBank Holdings.

Un chapelet de chiffres qui doit donner mal à la tête, surtout aux chefs de famille, devant dégager des montants additionnels à la fin de chaque mois pour le financement des prêts déjà utilisés avec la hausse du Repo Rate, décidée par la Banque de Maurice dans sa tentative de juguler l’inflation…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -