La guérison de notre « Et-moi ? »

Qu’a l’homme du vingt-et-unième siècle en commun avec l’homme de Néandertal, les citoyens de l’Empire romain, les ‘Ariens’ du Troisième Reich, les croyants des quatre plus grandes religions du monde et les peuples (petits ou grands) de toutes les civilisations confondues sinon un comportement dérangeant pour cause du cerveau dérangé de leurs dirigeants.
L’évolution des vivants par l’élimination du plus faible, a transfiguré la nature primordiale. L’expérience acquise pour se défendre et la prémonition naturelle poussent tous les composants de la nature – la cellule, le microbe, l’abeille, la fleur… le rat, l’éléphant, le singe… et l’homme surtout – à tirer d’autres avantages de leurs facultés d’éliminer pour s’adapter et évoluer. L’intuition ou le pressentiment est sans doute le facteur déterminant pour survivre dans les deux sens du terme. Mais ultimement c’est la domination qui est le but de l’évolution.
Mais voilà que l’Homme (l’Homo Sapiens) se voit confronté à une nouvelle donne dans cette équation adaptation-survie-évolution qui incorpore le biologique, le culturel et le psychique : il se retrouve avec un organe qui est le siège de ses facultés mentales qui a évolué d’une façon exponentielle pour donner naissance à une entité pensante autonome. Qui continue à fonctionner même si nous perdons tous nos autres facultés et moyens. Entité qui pense (la partie qui contrôle son conscient) et qui « sur-pense » (la partie qui contrôle son inconscient).
Et cet organe si particulier dont nous nous sommes affublée (il est plus que bizarre dans sa forme comme dans sa composition), peu utile à notre sérénité dans un milieu uniquement biologique – milieu hostile alors que symbiotique – se nourrit par la psychose du narcissisme. C’est-à-dire par l’effet miroir de ce qu’il est, de ce qu’il veut être et de ce qu’il devient sans le vouloir consciemment.
Depuis la nuit des temps, l’homme erre dans la pénombre (cet espace sans gloire) de son inconscient qui le rend hostile par son comportement sur le plan de l’altérité et divagant dans son comportement intellectuel.
Les maux de toutes ces civilisations antiques et contemporaines se confondent dans cette constante incapacité de se guérir par des voies politiques ou philosophiques, et encore moins scientifiques ou théologiques. Tapis au fond de cet organe surdimensionné, le ‘mauvais’ par rapport au « bon » et la faute (par rapport aux choix), refoulés, dominent son psyché.
Voyons le panthéon politique des dits « grands » de ce monde. De Akhenaton à Pol Pot ; d’Alexandre le Grand à Napoléon ; de Hitler à Staline, et de Georges Bush à Ben Laden nous observons une constance : l’analyse de leurs agissements militaires et politiques révèle une psychose abyssale que l’on ne peut lire que par la force (sans doute aussi le reflet) des émotions refoulées par ces grands malades mentaux, dans leurs actes.
Un exemple : l’hypothèse que parce qu’Akhenaton (Aménophis IV) fut un Pharaon quasiment aveugle à cause de sa maladie (syndrome de Marfan – consanguinité oblige) il a fait élever le soleil (Aton) au rang divin (et lui avec). Il a dû utiliser le plein soleil pour voir ou élever sa vue et a dû en même temps chercher (vainement ?) à dissimuler sa nature de mortel. Il a imposé Aton et ainsi a été le précurseur du monothéisme, avec le soleil (ou lui) comme seul dieu.
La voie du monothéisme ; que reprendront le judaïsme (Selon S. Freud, Moise a été un disciple d’Akhenaton), le christianisme et l’islam après, s’est construite par l’écrasement de ses esclaves sous le poids du dur labeur pour la construction de son nouveau monde : Tel-El-Amarna. Qu’a-t-il laissé de sa folie : une pyramide et une cité dans le désert sous le soleil plus brillant que brûlant. On a retrouvé par des recherches archéologiques des ossements de centaines d’hommes et de femmes morts jeunes, mais vieillis pour cause de sur-utilisation de leur force physique (analyse des ossements).
Derrière leur narcissisme maladif de croire faire partie de la race des surhommes et considérant que le citoyen ordinaire, dans sa position d’être inférieur, est de quantité négligeable que l’on peut assujettir et détruire, ils ont commis des crimes odieux et continuent à faire la même chose. Souffrant aussi d’hystérie paranoïaque (de tout représenter en complots orchestrés par leurs alliés et partisans) et cultivant le narcissisme pathologique, tous ces « grands » hommes de notre histoire ont pratiqué des génocides massifs à l’encontre des civils comme des militaires.
Cela continue aujourd’hui derrière de gigantesques constructions. Exemple : le stade de foot pour les tournois mondiaux de 2022 au Qatar où des centaines de jeunes travailleurs népalais sont renvoyés morts chez eux emballés et mis dans des boites rouges, après avoir trouvé la mort sous le poids de constructions pharaoniques, réalisées par le travail inhumain, d’esclaves modernes. Dans un siècle où on peut juger l’histoire, des multimilliardaires arrogants et sans scrupule utilisent encore la force humaine à des fins personnelles et thérapeutiques.
La psychose narcissique est omniprésente. Elle traverse le couloir du temps d’une façon sournoise. Les actes de ces grands malades, apparaissant volontaires et répétitifs, sont même applaudis par des millions de gens qui de surcroît, apportent leur contribution active ou passive, à leurs exécutions.
Aujourd’hui, par leur curiosité dite « touristique », nos contemporains, poussent leur dépendance de ces grands malades jusqu’au plan du fantasme, du fantastique et du merveilleux. Comme ci personne ne comprend le symbole de la cité d’Akhenaton ou le ‘ m’as-tu-vu ‘des richissimes émirs du Qatar.
Nous disons tous que « Le monde va mal ». Cette phrase a été chantée par tous et a été décryptée par des têtes pensantes à travers les âges, sans jamais trouver son remède. Autant grand est le laboratoire de l’histoire, aucune guérison n’est en voie de découverte, car l’homme ne peut se guérir qu’à travers son surmoi. Cette partie de son cerveau (préconscient ?) qui anime et réanime son Sur-moi, semble paralysée.
Pourrons-nous un jour espérer être en paix, autrement que par la guérison de la conscience collective sur le plan mondial ? Chercherons-nous à comprendre les causes de nos frustrations, de nos illusions fantasmagoriques, de nos fausses interprétations, de nos délires psychotiques que nous traînons avec nous depuis l’adolescence et dont nous n’arrivons pas à nous en débarrasser parce que notre cerveau est imprégné d’émotions inconscientes qui nous contrôlent ?
Mais avons-nous suffisamment envie de nous changer ou nous complaisons-nous à subir un préconscient qui nous fait retourner à l’individualisme au lieu du collectif (en tant qu’animal social) ? L’avenir nous dira si l’homme s’occupera un jour de ses pensées et ainsi de son cerveau pour se soigner d’abord et avant tout. Le reste c’est de pouvoir enfin vivre en paix.

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