A LA MAURITIUS DUTY FREE PARADISE SHOP: Décaissement de Rs 2 M mensuellement pour des arrérages dus depuis 2013

Six mois après l’éclatement du scandale Dufry/Mauritius Duty Free Paradise Shop, la compagnie mauricienne se dit “libre”. “Libre” de pouvoir, depuis le 7 août, avec la résiliation du contrat qui le liait à Dufry et permettant à Nandanee Soornack de percevoir 4,2 % de toutes les ventes réalisées à la MDFP de s’approvisionner auprès d’autres fournisseurs. Cette étape a été déterminante, selon le Chairman, Racheed Daureeawoo, pour le repositionnement de la MDFP dans un “modern business environment” suite à une étude effectuée par Alentaris Consultant Ltd. Étude qui a aussi recommandé une révision salariale de 30-35 % pour les employés au plus bas de l’échelle et que la compagnie s’apprête à payer à partir de la fin du mois. Les employés devront ainsi recevoir des arrérages dus depuis deux ans, qui devraient coûter à MFDP quelque Rs 2 millions par mois.
Entouré de deux directeurs du board, en l’occurrence Dev Beekharry, le senior advisor du Premier ministre et de Rechad Moolye, Racheed Daureawood est revenu, lors d’un point de presse jeudi dernier, sur la situation à la MDFP. Depuis le 7 août, le contrat entre la compagnie mauricienne et son seul fournisseur, Dufry, a été résilié, avec trois mois de préavis, dit-il, faisant ressortir que désormais la MDPF est libre du choix de ses fournisseurs. Cependant, le board n’a pas encore décidé des trois options qui s’offrent à lui pour l’approvisionnement de ses produits. A savoir : celle de se tourner vers une seule compagnie fournisseur ; celle d’avoir recours à différents fournisseurs ; ou celle de s’approvisionner auprès des maisons mères elles-mêmes. La priorité de l’entreprise étant de s’assurer que les étagères ne soit pas vides, la MDFP a opté pour l’heure pour une solution en fonction du contexte. “On a pris la décision qui s’imposait dans l’intérêt de la compagnie. Nous avons eu recours aux maisons mères, mais le board va se réunir et nous allons prendre une décision”, dit-il, concédant qu’il y a eu une période de transition où des produits n’y étaient pas. Une situation due, selon Racheed Daureeawoo, au fait que Dufry fournissait seulement un tiers des commandes dans diverses catégories. “On a dû chercher d’autres fournisseurs pour compléter la gamme de nos produits”, explique-t-il. Désormais, les produits de la MDFP devraient être plus trendy, soutient-il, indiquant que, par exemple, sur 57 marques de parfums qui travaillaient avec Dufry, quelque 51 marques, dont Chanel, Dior et Givenchy, ont affirmé préférer travailler directement avec MFDP. “Maintenant que MFDP peut choisir ses fournisseurs, nous pouvons avoir des produits plus tendance. On veut être au même niveau d’approvisionnement par rapport à l’Europe”, dit-il.
La deuxième priorité de la MDFP est de s’assurer du paiement des arrérages à ses employés. Arrérages dus depuis 2013 et dont, selon le rapport Alentaris, remis depuis octobre 2014 à l’ancienne direction, attendent d’être payés. Pour expliquer ce retard, alors qu’il a pris ses fonctions depuis plusieurs mois, Racheed Daureeawoo indique que le board a demandé un nouveau rapport mis à jour par Alentaris suivant la résiliation du contrat d’avec Dufry.
Création d’autres postes
C’est ainsi qu’il a été décidé que des arrérages à hauteur de 30-35 % seront versés aux employés au plus bas de l’échelle, afin de réduire les disparités salariales d’avec le Top Management. Cette révision de 30-35% concerne les attendants, les sales assistants et des chauffeurs. Paiements qui prennent effet à partir de cette fin de mois et qui devront coûter quelque Rs 2 M mensuellement à la compagnie. Un Errors, Omissions & Anomalies Committee sera mis sur pied pour revoir les erreurs contenues dans ce rapport afin que la politique de l’entreprise soit à la satisfaction de tous. D’autant que la situation financière de la MDFP est relativement bonne avec en 2014 un turnover de 50 M d’euros.
Dans la foulée, Racheed Daureeawoo annonce qu’à la lumière de ce rapport, les objectifs de MFDP ont été revus. Outre la création d’autres postes (un Deputy CEO, d’Assets Management, d’Inventory Control et de Security coordination) l’entreprise a enclenché les procédures pour le recrutement d’un HR Manager. Des changements devront aussi intervenir au niveau des boutiques hors-taxes. Outre une plus grande place qui sera faite aux produits locaux et compte tenu de l’ampleur que prend le tourisme chinois sur notre destination, la MDFP mettra l’accent sur les produits les plus demandés par cette catégorie de voyageurs. Les autres destinations ne seront pas en reste, dit le Chairman qui ne cache pas l’ambition de la MDFP de se positionner pour être la plus compétitive dans la région africaine et dans l’océan Indien. 
S’agissant des prix pratiqués et déplorés comme trop chers par les voyageurs, le chairman de la MDFP s’est dit conscient que, de nos jours, les voyageurs sont très informés des prix pratiqués par divers aéroports, dont l’aéroport de Dubaï ou d’Afrique du Sud. “Notre objectif est de rendre nos prix plus compétitifs. On travaillera sur cet aspect très bientôt”, dit-il. Et d’ajouter qu’avec la collaboration d’Airport of Mauritius Ltd et Atol, la MDFP ambitionne de créer un “stress free environment” à l’aéroport. Aux questions de la presse concernant l’aménagement de la boutique hor-taxes à l’arrivée, considérée comme “la petite tabagie de l’aéroport”, Racheed Daureeawoo reste évasif et indique que des travaux seront entamés, notamment au niveau des éclairages, pour la rendre plus attrayante.

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