À LA RENCONTRE DE MARON’ER:  Plus qu’une expérience musicale, c’est une expérience de vie »

À la veille de la Fête de la Musique, bon nombre d’artistes se préparent afin de partager cette passion pour les belles mélodies dont ils vivent pleinement. Le Mauricien est allé à la rencontre de Maron’er, un groupe de jeunes artistes qui se popularise à travers l’île et nous révèle le parcour de leur succès montant.
« Bann dimoun ki ekout nou anvi trouv nou ressi dan sa lemond la misik-la », témoigne les membres du groupe Maron’er. À ses débuts environ trois ans de cela, soit le 20 décembre 2012, les premières idées de créer un groupe trottaient dans l’esprit de Jason Lily et Emmanuel Travailleur, cofondateurs du groupe, lors d’un plan plage entre amis. Quelque temps après, Curtis Labutte et Julien Monasire ont rejoint le groupe ainsi que Daryl Penny, qui n’était là que pour quelques mois avant de s’en aller étudier à l’extérieur. C’est ensuite que Jeremy Gungadoo et Ashley Spéville, à la demande de Jason Lily, ont également intégré le groupe. Danilo Pavaday, quant à lui, s’occupe plus de l’aspect graphique et travaille sur l’image du groupe tout en l’accompagnant lors de ses divers concerts.
Si Maron’er enchaîne les concerts de manière régulière, ce n’est pas du jour au lendemain que ses musiciens ont acquis tout ce savoir. Chacun d’entre eux témoigne d’un parcours musical modeste qui leur permet de gagner plus en expérience de vie.
Les deux benjamins du groupe, Ashley et Jeremy, racontent leur rencontre avec Jason Lily et comment leur intégration au sein du groupe s’est faite sans mille et une réflexions. « Mo’nn rankont Jason kan mo ti al enn konser apel Monn Revini. Letan mo ti pe koz ar li nou’nn gard kontak parski li ti pe koz sa proze-la ar mwa. Letan li’nn sonn mwa, li ti bizin enn servis ar mwa pou ki mo deblok Curtis. E ziska zordi mo’nn amen enn soutien ek enn striktir group la tou comme Curtis e rezilta seki zordi nou dan enn stidio pou rekord nou lamizik », explique Ashley, le bassiste.
Jeremy quant à lui a connu Jason à travers l’université. « Mwa ek Jason nou ti fer de trwa jam ansam Vacoas ek Caudan et finalman li’nn demann mwa vinn zwe ek Maron’er. Sa ti fer mwa enn gran plaisir et se par laswit lor nou premie konser Big Willy’s ki mo’nn rankont Manu ek Julien », raconte le percussionniste du groupe.
C’est ensuite au tour de Julien, Emmanuel et Jason de raconter leur version de l’histoire. Julien, pour sa part, se serait « imposé » au groupe, a-t-il fait comprendre sur un ton humoristique alors qu’en ce temps, les répétitions se faisaient chez son voisin, Curtis. Ayant reçu une clarinette en cadeau, il s’était empressé d’apprendre à jouer de cet instrument, mais semble aider Jeremy à la percussion également. « Quand je suis arrivé j’ai vu que ce que je faisais collait avec ce que le groupe donnait. Après deux répétitions, nous avions déjà un premier morceau. Avant, je n’avais pas de batterie et je faisais avec ce que je pouvais, mais au fil du temps, je suis plus à la percussion qu’à la clarinette ». Il ajoute avec une touche d’émotion dans la voix que « saki mo’nn gagne isi li inkonparab ».
Emmanuel, un des cofondateurs, connaissait Jason Lily depuis le collège. Il se rappelle : « C’est en grattant ma guitare sur un air de José Gondalez, Killing For Love, qui se jouait sur un rythme en 6/8, que l’idée de Maron’er a fait surface. À partir festival Sapin Caféculture ki zafer-la inn monte e ki linn vinn seki li ete azordi ». Il renchérit que « Maron’er c’est ma motivation d’aller plus loin dans la musique et d’apprendre plus. Mo zwenn ar bann super kamarad et depuis cela je vis l’aventure. Maron’er c’est de bons moments en musique ou en amitié ».
« Maron’er se mo pli gran reussite », explique Jason Lily. « Li demann bokou zefor pou kapav fer enn group ek seminn ansam et nou finn aprann bokou kan nou travay ensam. Monn grandi ar sa group la e monn aprann de tout un chacun e sa lexperians ki monn viv ek Maron’er fer mwa ek mo group kapav partaz enn mari bon feeling lor la senn. Nou travay pou ki pena fristrasyon entre nou sinon bann dimounn la pou ressenti sa. An studio nou enkor plis soude ki lor la sen. La joie que nous voulons faire ressentir est la même partout où nous jouons et le plus beau est la manière dont le public nous accueille », témoigne le cofondateur du groupe. La raison qui a poussé le groupe à se former et continuer à percer dans cet univers c’est surtout pour partager sa passion avec le public. Le concept de Maron’er est le métissage de la musique, d’ailleurs son style est une fusion entre la soul, un mélange de sonorités africaines et du séga typique. « Nou manz ar li pou zwe bon lamizik parski Maron’er pa zis enn lexperians mizikal mai enn experians de vie. Nou fer nou lamizik san renie nou kiltir mizikal ki e le séga typik ki nou embrasser ».
Leur concert le plus mémorable fut celui au Barabar en janvier de cette année et la chanson que le groupe qualifie comme sa meilleure reprise est Get up de James Brown. Mais un des plus grands projets du groupe serait d’avoir son propre studio. Maron’er n’est pas un simple groupe, mais une famille soudée et qui s’entraide. D’ailleurs, le groupe reçoit énormément de soutien de la part d’autres groupes tels que Mulaëo ou encore Flashback, parmi tant d’autres. Un premier album serait en cours de conception et est prévu pour août de cette année. Aux jeunes qui auraient aimé se lancer dans la musique, Maron’er leur conseille du courage et de la persévérance et surtout de ne pas perdre espoir. « Pas swiv manier, fer seki to leker pe dir twa fer ».

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