La rue « solider » gronde…

Des milliers de Mauriciens l’ont fait ! Le 11 juillet, ils étaient des milliers, n’en déplaise à ceux que cette solidarité rend jaloux (et inquiets), à descendre dans les rues de Port-Louis, et ce, sans avoir reçu ni biryani ni bus venus les cueillir dans leurs quartiers. Nul besoin de tout ça. Ces milliers de Mauriciens ont exprimé leur ras-le-bol qu’on les prenne pour des imbéciles heureux, qui se sont fait cruellement plumer tandis qu’une crise sanitaire mondiale sans précédent les contraignait à rester prisonniers de leurs maisons. Ils disent « assez » à ces largesses entre parents et petits copains au détriment de leurs salaires, ponctionnés pour certains, voire carrément disparus pour d’autres. Toujours parce que cette foutue pandémie est à redéfinir les règles économiques mondiales. Et que certains sans scrupule, ici, chez nous, en ont royalement profité pour se remplir les poches.
Marre de ces politiques qui accumulent les mensonges pour couvrir leurs déboires et frasques multiples. Il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’un nouveau scandale ne défraie la chronique ! La marche initiée par le Kolektif Konversasyon Solider n’était qu’un avant-goût. De plus en plus de Mauriciens espèrent et attendent un prochain rendez-vous. Évidemment, ceux que cela dérange vont se mettre en quatre pour, par exemple, tenter de minimiser l’ampleur du mouvement, comme ont lamentablement essayé de le faire certains à la MBC. Qui ne vivent probablement pas au même siècle que nous et ne sont pas des usagers de plateformes de réseaux sociaux… Autrement, ils ne se seraient pas aussi lourdement plantés.
La démarche engagée doit se poursuivre. Pour le respect de la démocratie. Pour envoyer un signal fort et purement citoyen à ceux qui pensent nous diriger, tels des troupeaux d’agneaux à l’abattoir, selon leur bon vouloir et caprices. Il y a fort à parier évidemment que la machine répressive s’est déjà mise en branle. Que tous les moyens seront bons pour chercher à museler les uns et refroidir les ardeurs des autres en marge d’une nouvelle manif. Mais il y a un élément que ceux dont les décisions volent au ras des pâquerettes ne pourront jamais anticiper ni réprimer : la rage et la spontanéité des Mauriciens exaspérés.
Ils sont des milliers à se ronger les freins chez eux, ceux qui ont été jetés à la rue sous le prétexte d’arrangements légaux de la COVID-19, faits en catimini et dans la terrible précipitation à l’auguste Assemblée nationale dernièrement. Épuisés et impuissants face à leurs familles et leurs factures, leur colère exacerbée par les multiples scandales, où proches et parents de ceux nantis de pouvoir n’ont aucune maille à partir avec la loi ! Justice à deux vitesses ? Une loi pour les uns et une autre pour la masse ? Samedi, ceux présents dans la capitale ont senti la rue gronder. Et ce n’est qu’un début.
Dans la foulée, on est toujours à se demander, primo, comment cette VVIP d’une île voisine a pu, en faisant atterrir son jet privé à Plaisance, et se sachant positive à la COVID-19, être exemptée de la quarantaine, dite obligatoire, de l’État mauricien. Et secundo, ne serait-elle pas dans les bons papiers de quelques officiants de la Government House pour s’être permis de se rendre dans un établissement de santé privé, et brûler ainsi la case départ classique pour, finalement, se retrouver à l’hôpital ENT, où tous les patients sont envoyés par les bons soins de la Santé ? Il est clair que l’élément « humanitaire » est brandi pour « justifier » ce cas. On comprend que cette VVIP ait souhaité dicter ses conditions et désirs. Mais l’on ne peut s’empêcher de se poser des questions. Comme de savoir pourquoi l’État mauricien, qui lui a accordé le droit de se poser sur son territoire, ne pas l’a directement dirigée vers l’hôpital de Vacoas ? Cela n’aurait-il pas évité le début de psychose qui s’installe dès qu’un nouveau cas, même importé, débarque dans le pays ?
Une réaction est évidemment attendue de Pravind Jugnauth. Et souhaitons qu’il n’opte pas pour l’intimidation, la répression et la force. S’il veut se démarquer…

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