L’après-JIOI : Les retombées sur le sport, l’unité nationale et le patriotisme

De l’or, de l’or et de l’or… Maurice a brillé par sa performance exceptionnelle durant ces derniers JIOI et son succès aidant, le patriotisme et l’unité nationale des Mauriciens ont été comme remués pour reluire dans toute leur quintessence. Mais maintenant que les Jeux sont achevés, comment faire pour garder cet élan ? Et à la veille de la campagne électorale, les politiciens sauront-ils conserver cet esprit d’unité ? Comment saisir la balle au bond pour susciter des retombées positives sur le sport et le mieux-vivre ensemble mauricien ?

- Publicité -

Judex Lefou, ex-champion des JIOI et des Jeux africains, entre autres, estime qu’il « ne faut pas attendre un grand événement pour suivre les athlètes ». Il poursuit : « Les JIOI, ce n’est pas que des médailles, mais cela aide la population à être unie, à bâtir une île Maurice meilleure. Cela montre que le sport peut réunir tout le monde. » Les politiciens, ajoute-t-il, « peuvent prendre exemple sur ce que le sport a apporté ».

De son côté, Marie-Lourdes Allysamba-Appadoo, championne des JIOI en athlétisme et dans d’autres disciplines sportives de 1978 à 1993, considère qu’il « faut maintenant saisir l’occasion et mettre le paquet ». Car il faut, selon elle, que les fédérations se préparent à accueillir ces jeunes et fassent en sorte que nos équipes aient plus d’athlètes. Ces Jeux, poursuit-elle, « nous ont montré qu’ensemble, nous sommes plus forts ». Elle dit espérer que les politiciens, « dans leurs propos, nous unissent au lieu de nous diviser ». Jonathan Ravat, anthropologue, fait ressortir quant à lui que « cette unité nationale pendant ces dix jours, ce n’est pas un aboutissement, c’est l’expression d’un processus qui a commencé depuis très longtemps ». Selon lui, « nous avons tous une responsabilité capitale : celle de proposer le chemin d’un mieux vivre-ensemble ». Il souligne que le dynamisme intercommunautaire est fragile.

JUDEX LEFOU (ex-champion d’athlétisme) : « Chapeau bas au public ! »

Quelles retombées la victoire de Maurice lors des JIOI 2019 sont-elles susceptibles d’avoir sur le sport au niveau national et sur nos sportifs locaux ?
D’abord, on doit être fier parce que c’est la première fois que Maurice remporte les JIOI depuis 1979 et autant de médailles. On doit être fiers de nos athlètes et même de ceux qui n’ont pas remporté de médailles car ils ne déméritent pas. Chapeau bas au public aussi ! C’est la première fois qu’on a vu une telle effervescence et un tel engouement. En athlétisme, je suis très content de la performance avec les quelque 18 médailles d’or. Même si certaines performances n’ont pas été à la hauteur car les autres pays n’affichaient pas beaucoup d’athlètes. Dans bien des épreuves, on est passé directement par les finales au lieu des éliminatoires. Tous les couloirs n’étaient pas remplis. Il n’y a pas eu ce frottement en termes de compétition. Le niveau de l’athlétisme au niveau des îles a baissé. Tout le travail commence maintenant. Là, il faut voir ce que le gouvernement peut apporter. Je suis sûr qu’il y a des compagnies privées qui peuvent prendre deux athlètes chacune pour les parrainer, pas seulement pendant les JIOI mais aussi assurer qu’ils ont un boulot après la compétition. On attend du gouvernement du financement en termes d’équipements, etc. On dit qu’il y a beaucoup de jeunes athlètes, mais après on ne les entend pas parce qu’il n’y a pas de suivi. Il faut suivre l’athlète individuellement et non pas attendre qu’il arrive à un niveau pour le prendre en charge.

Lors de ces JIOI, nos athlètes ont porté haut notre quadricolore, tout le monde partageait un seul et même espoir, tout le monde s’est senti uni, appartenant à un même groupe. Ces Jeux ont fait vibrer en nous la fibre du mauricianisme. Cette unité, selon vous, durera-t-elle ou s’évaporera-t-elle ?
J’aurais tant aimé que cela continue mais je pense que cela ne va malheureusement pas durer. On l’a vu en 2003. Il n’y avait pas de couleur, pas de race, pas de parti. On a vu cet esprit d’équipe, d’appartenance, de patriotisme. Il ne faut pas attendre les JIOI. Tous les ans, il y a des compétitions, les Jeux d’Afrique, les Jeux olympiques et les Jeux nationaux. Si les Mauriciens venaient encourager ces jeunes, cela va les porter. Quand on était athlète à mon époque et qu’on était aux USA, tous les week-ends, les médias parlaient de nous. Il faut les mettre en avant pour qu’ils aient du courage. Il ne faut pas attendre un grand événement pour suivre ces athlètes. S’ils représentent Maurice dans d’autres pays et qu’ils n’ont pas le soutien du pays, comment vont-ils remporter des médailles ? Le soutien du public aide beaucoup. Un athlète se prépare physiquement et psychologiquement mais le jour J, c’est l’appui du public qui donne cette adrénaline qui nous fait nous surpasser.

L’unité nationale ressentie durant ces Jeux sera-t-elle donc une expérience passagère ?
Je le pense car pour chaque JIOI, cela a été ainsi. Mais peut-être cela fera-t-il le déclic pour certains. J’espère que cette expérience n’ira pas aux oubliettes. Beaucoup m’ont dit que cet événement a été politisé. Même les politiciens peuvent prendre exemple sur ces JIOI et faire des Mauriciens des patriotes. Les JIOI, ce ne sont pas que des médailles mais cela aide la population à être unie, à bâtir une île Maurice meilleure. Cela montre que le sport peut réunir tout le monde.

À quoi attribuez-vous ce grand progrès au niveau de la performance de Maurice ?
On a beaucoup d’infrastructures, mais je pense aussi que l’engouement du public y a été pour quelque chose. On jouait dans son pays. On a voulu faire plaisir à son public. La sportive qui m’a vraiment touché est Noémi Alphonse. Ayant terminé sa course, elle a encouragé une participante réunionnaise. Cela montre son sens du “fair play”.

Un autre événement susceptible de fédérer la population est la visite du pape François, en septembre. Pensez-vous que ces deux moments forts pourront aider à tempérer les animosités politiques dans la population et les propos à relents communaux qui font surface à la veille des élections ?
Je pense et je le souhaite. Le pape à Maurice réunira des Mauriciens de toutes les cultures. Sa visite apportera une sorte de paix et de fraternité. Elle intervient heureusement juste après les JIOI. Ainsi, on pourra garder cette ferveur. Je pense que cela fera le déclic pour toute la population.

Comment faire pour ne pas perdre cet élan patriotique et fraternel généré par ces JIOI ?
Ce ne sont pas les JIOI, ce n’est pas la visite du pape uniquement, mais tout ce qu’on organise à Maurice devrait pouvoir galvaniser la population, faire que tout le monde soit partie prenante. Par exemple, lors d’un match de foot, au lieu d’avoir quelques personnes seulement dans les gradins, il faut que le stade soit rempli. Idem pour le complexe de Côte-d’Or, le lieu devrait continuer à générer cet élan. Lors de ces JIOI, on a même vu des bébés venir assister aux compétitions. Qu’on remplisse les stades !

La campagne électorale qui suivra juste après la visite du pape risque de générer des sentiments très contrastés. Avez-vous un message aux politiciens pour qu’ils ne viennent pas briser cet élan nouvellement réveillé en nous ?
Il faut qu’ils prennent l’exemple sur ce que le sport a produit. En dépit du fait qu’on soit de différents partis, cela ne veut pas dire qu’on est ennemis. Même si c’est tel parti qui gagne, il ne devrait pas y avoir de rivalité. C’est comme une compétition mais après, tout le monde doit se retrouver tranquillement. On voit parfois des dérapages de certains partis, il faut arrêter cela. Qu’ils disent ce qu’ils vont faire au lieu de s’attaquer à leurs adversaires. C’est aberrant ! Ce que les autres ont fait, ils l’ont fait. Il n’y a pas lieu de le répéter. Dites plutôt ce que vous comptez apporter. Le peuple attend cela. Et quand vous dites que vous apporterez telle chose, il faut le faire.

MARIE-LOURDES APPADOO (ex-championne) : « Nou res ansam, nou pou touzour pli for ! »

Avec Eric Milazar, vous avez allumé la vasque des JIOI 2019 en tant qu’ancienne championne dans plusieurs disciplines sportives. Quelles retombées ces JIOI sont-elles susceptibles d’avoir sur le sport au niveau national et sur nos sportifs ?
Je pense qu’il y a là un engouement et il y aura certainement beaucoup de personnes qui voudront venir s’entraîner au stade. Il faut que les fédérations se préparent à accueillir ces jeunes et faire en sorte que nos équipes aient plus d’athlètes. Il importe de les accueillir et les encadrer. Le soutien du public a joué énormément. Quand on a envie de bien faire, la présence du public compte beaucoup. On veut bien faire pour le public aussi. Quand on gagne, on est heureux de faire plaisir au public. La joie que vous partagez vous revient. Au bout, il y a ce public. Je lance un appel aux anciens athlètes qui le peuvent de venir donner un coup de main car si nous avons des jeunes, il faut aussi des encadreurs. Et qui d’autres que les anciens athlètes peuvent mieux faire ce travail ? Ils doivent essayer de voir comment leur prêter main-forte.

Vous attendiez-vous à de telles performances de nos athlètes ? À quoi attribuez-vous ce progrès ?
Je suis optimiste de nature, je m’attendais à ce qu’on fasse bien, mais cela a été au-delà de mes espérances. Le progrès, je l’attribue aux moyens qui ont été mis à notre disposition. Ensuite, il y a ce public qui a été formidable, même s’ils n’étaient pas tous dans les stades, ils étaient là, derrière leur télé. J’ai savouré. J’ai trouvé ces JIOI magnifiques ! Les performances étaient là. Il y a eu peut-être un manque d’athlètes au niveau des pays participants, mais le niveau n’était pas mauvais. Jessica Rossun, par exemple, a lancé à 50 mètres. On a également eu de très bonnes performances en natation. Il faut maintenant saisir l’occasion et mettre le paquet !

Comment expliquez-vous cette présence marquée du public venu soutenir nos sportifs ?
Cette année, on a fait une campagne, on a fait le tour de l’île, tout le monde s’y est mis : les sponsors, les publicitaires, on connaissait les noms des athlètes. C’est important de connaître leurs noms. Comme Noémi Alphonse. Tout le monde connaissait son nom. Même les sponsors sont venus la soutenir. Cela a été une belle récompense. Tout le monde était là pour elle. C’est d’ailleurs sa course qui m’a le plus touchée car je l’ai vue s’entraîner et vraiment, c’était impressionnant. Ces JIOI étaient magiques. J’ai vraiment aimé. Cela m’a fait revivre les moments de folie lors de mes victoires aux anciens JIOI. Des moments où rien d’autre ne compte pour l’athlète que son drapeau.

Lors de ces JIOI, nos athlètes ont porté haut notre quadricolore, tout le monde partageait un seul et même espoir, tout le monde s’est senti uni, appartenant à un même groupe. Ces Jeux ont fait vibrer en nous la fibre du mauricianisme. Cette unité, selon vous, durera-t-elle ou s’évaporera-t-elle aussi vite qu’elle est apparue ?
Moi, je souhaite que cette unité dure, que cette fraternité demeure malgré nos diverses opinions politiques car ces JIOI nous ont montré qu’ensemble, nous sommes plus forts. Alor nou res ansam, nou pou touzour pli for ! J’ai l’impression que cette fois, il y a eu quelque chose de plus fort. J’espère qu’on reste soudés. Je pense que cette fraternité est toujours là et que les Mauriciens peuvent compter sur le soutien de leurs compatriotes.

Un autre événement susceptible de fédérer la population est la visite du pape François, en septembre. Pensez-vous que ces deux moments forts pourront aider à tempérer les animosités politiques et les propos à relents communaux qui font surface à la veille des élections ?
Je suis sûre que ce n’est pas pour rien qu’il y a eu cet élan de fraternité. Peu importent les circonstances, on restera unis car cette unité, cette fraternité, c’est nous. C’est le peuple mauricien. C’est notre caractéristique. On ne la montre pas toujours, mais elle est là. Je suis sûre que ces événements porteront aussi leurs fruits.

Comment faire pour ne pas perdre cet élan patriotique et fraternel généré par ces JIOI ?
Il y a toujours des petits rassemblements où l’on partage ce que l’on a, que ce soit sportif ou culturel. Cela aide énormément à préserver ces valeurs. Il faut trouver des moyens pour inciter la population à venir participer. Il n’y a pas suffisamment de publicités autour des événements. Il y a aussi les heures et les jours où se tiennent les compétitions. Si on organise une compétition à 16h, ce sera difficile pour le public d’y assister. S’il n’y a pas de facilités de transport pour rentrer chez soi, cela décourage le public. Il faut revoir tout cela.

La campagne électorale qui suivra juste après la visite du pape risque de générer des sentiments très contrastés. Avez-vous un message aux politiciens pour qu’ils ne viennent pas briser cet élan nouvellement réveillé en nous ?
Je souhaite qu’ils gardent ce souvenir de ces JIOI car ils ont été nombreux dans les stades et j’espère que pendant la campagne, ils se rappelleront ces moments qu’on vient de vivre ensemble. J’espère que dans leurs propos, ils nous unissent au lieu de nous diviser. Et aux Mauriciens, je dirais : « nou gard sa latmosfer la e ansam nou pli for ! ». Nous pouvons avoir nos opinions politiques, mais que nous soyons toujours frères et que nous restions unis. C’est ainsi que Maurice avancera. Nou touzour enn sel lepep, enn sel nasyon, viv lil Moris !

JONATHAN RAVAT (anthropologue) : « Soyons les bâtisseurs de ce mieux-vivre mauricien »

Lors de ces JIOI, nos athlètes ont porté haut notre quadricolore, tout le monde partageait un seul et même espoir, tout le monde s’est senti uni, appartenant à un même groupe. Ces Jeux ont fait vibrer en nous la fibre du mauricianisme. Cette unité, selon vous, durera-t-elle ou s’évaporera-t-elle aussi vite qu’elle est apparue ?
Je crois que ce que nous avons vécu pendant ces dix jours était l’expression de toute cette question de mauricianisation. On ne peut mettre des humains dans un petit territoire comme le nôtre à travers des générations sans qu’il n’y ait de rencontres ou d’interactions. Pour moi, cette unité nationale pendant ces dix jours, ce n’est pas un aboutissement, c’est l’expression d’un processus qui a commencé depuis très longtemps et cela me donne l’espoir car cela fait partie de notre parcours humain. Je pense que cela va continuer car on n’arrête pas de vivre ensemble. Seulement, la question est : quels sont les moyens pour nourrir cette rencontre entre les Mauriciens ? C’est clair qu’il n’y a pas unité nationale seulement à cause des JIOI. Les JIOI sont venus renforcer le processus qui a commencé depuis plusieurs générations, et plus particulièrement depuis que nous avons pris les rênes de notre pays comme indépendant.

Les Mauriciens ne sont-ils pas plus soudés depuis ces JIOI ?
Cela a eu un impact, c’est clair, mais la grande chose, c’est de ne pas prendre les choses pour acquises, ce qui serait le plus grand piège. Nous sommes toujours dans un voyage. Je ne définirais pas le bonheur comme une destination, mais plus comme une traversée. Si nous restons sur des réminiscences, cela ne suffira pas. Nous avons vécu une expérience similaire en 2003, mais j’ai l’impression que cette fois, cela a été plus fort parce qu’entre-temps, on a continué à avancer. Nous avons progressé. Il y a des développements qui sont venus nourrir la vie humaine. Mais le danger aurait été de se reposer sur les souvenirs de 1985 et 2003.

Un autre événement susceptible de fédérer la population est la visite du pape François, en septembre. Pensez-vous que ces deux moments forts pourront aider à tempérer les animosités politiques et les propos à relents communaux qui font surface à la veille des élections ?
J’aurais tendance à dire qu’effectivement, en une année, les JIOI et la visite du pape, c’est quand même intense. Il y a eu le 12 mars aussi. D’autant que le pape est une personnalité à ne pas négliger. C’est un chef spirituel d’une communauté précise mais en même temps, il est vrai qu’il y a quelque chose de mythique pas tant avec le pape François qu’avec la figure du pape elle-même. C’est un personnage qui a traversé le temps et qui est loin d’un petit pays comme le nôtre. Le voir à deux reprises dans notre pays, je crois qu’on peut galvaniser sur ces événements. Mais il faut être réaliste. Pas tout le monde n’accueillera le pape de manière uniforme. Cela n’empêchera pas que certains brandissent ce qu’ils savent le mieux faire. Très souvent, ceux qui brandissent l’élan communal sont peut-être ceux qui n’ont pas été formés à l’inconnu et ils se replient sur eux-mêmes. On pense que pour les élections, il est normal que seul un représentant de « ma communauté sera mieux à même de la représenter », ce qui n’est pas le cas en tout cas pour moi.

Quelles retombées ces JIOI sont-elles susceptibles d’avoir sur le sport au niveau national et sur nos sportifs locaux ?
Ce que je trouve intéressant, c’est que ces sports s’insèrent dans une politique nationale. Il y a une vision d’État en matière de sport. Je crois qu’il y a un nouveau rapport au sport qu’il faut exploiter. Il y a toute la question de la santé et des loisirs. Il faut développer d’autres intelligences. On n’a pas une seule sorte d’intelligence. Le sport et la musique sont d’autres formes d’intelligence. Il y a aussi le sport-économie. Lorsqu’on peut ériger un secteur de la vie humaine en économie, cela prend plus de valeur. Cela attire plus l’attention des décideurs, des investisseurs. Au-delà de l’argent, cela peut faire partie de l’investissement pour la société. On ne fait pas du sport que lorsqu’on a le temps, mais le sport devient un secteur d’avenir, de vision, un métier. Ce sont de nouvelles avenues pour un petit pays comme le nôtre.

Comment faire pour ne pas perdre cet élan patriotique et fraternel généré par ces JIOI ?
Il y a des germes de paix en nous, mais il ne faut pas s’endormir sur ses lauriers. Il y a le dialogue religieux et interculturel qui peut aider. On voit émerger des programmes interculturels dans les collèges. Il faut aussi faire un “paradigm shift”. Beaucoup disent que nous avons dépensé des millions dans le complexe de Côte d’Or et que c’est juste pour dix jours. Nous changerons les choses quand nous changerons notre regard sur les choses. Personne ne m’empêche en tant que citoyen avec d’autres sportifs de former un groupe sportif pour utiliser ce complexe. Les infrastructures resteront les mêmes, mais notre manière de regarder change.

La campagne électorale qui suivra juste après la visite du pape risque de générer des sentiments très contrastés. Avez-vous un message aux politiciens pour qu’ils ne viennent pas briser cet élan nouvellement réveillé en nous ?
Moi, je crois que les politiciens comme tous les acteurs de la nation ont tous une responsabilité capitale : celle de proposer le chemin d’un mieux-vivre ensemble. Je dis souvent un « mieux-commun mauricien ». Les politiciens, les élus actuels, les agents ont tous cette responsabilité. On dit souvent que pendant cinq ans, on voit cette espèce de dynamisme intercommunautaire. Elle est fragile. Elle prendra la forme que nous lui donnerons. C’est pourquoi il importe de la préserver. Donc, allons essayer de débattre de ce mieux-être mauricien. Allons parler d’économie, d’alimentation, de la drogue, de la pauvreté. Pour moi, il y a trois grandes priorités : l’écologie, l’économie et l’alimentation. Allons en débattre. Voyons quelles personnes sont méritantes et qu’on peut envoyer à l’Assemblée nationale. L’ensemble des Mauriciens a une responsabilité : celle d’aller voter le jour des élections, de ne pas être des consommateurs seulement, mais des bâtisseurs de ce mieux-vivre.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -