Le Link Appadu à un doigt d’une interpellation par l’ICAC

Le dossier de la connexion Planet Earth Institute–State House de l’ère d’Ameenah Gurib-Fakim est relancé. En attendant que les “Terms of Reference” de la commission d’en- quête sur la tentative de coup d’État constitutionnel allégué ne soient publiés, l’ICAC, se fondant sur des allégations anonymes transmises par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a multiplié les descentes des lieux dans la journée d’hier.

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C’est l’une des rares fois, pour ne pas dire la première, dans les annales de la République, que la State House a fait l’objet d’une descente des lieux dans une en- quête pénale. Aux termes de l’article 52 de la Prevention of Corruption Act et après des consultations de haut niveau avec le président par intérim de la République, Barlen Vyapoory, l’ICAC a débarqué au Château du Réduit, réquisitionnant des dossiers relatifs aux activités du Planet Earth Institute (PEI) d’Alvaro So- brinho, aux voyages de l’ex- présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, de même que les entrées dans les Access Gate Books de Ré- duit sur les visites du clan Sobrinho. Dans cette perspective, l’ancien secrétaire de la State House, devenu un des piliers du groupe Sobrinho, le dénommé Dass Appadu, est à un doigt d’une interpellation de l’ICAC pour son rôle dans toute cette affaire. En parallèle, une autre escouade de l’ICAC est revenue dans les locaux de l’ancien Board of Investment pour compléter le précédent exercice de jeudi dernier au sujet des Acquisition and Occupation Permits alloués à l’entourage d’Alvaro Sobrinho. À ce même titre, Sydney Bathfield, un des di- recteurs de filiales de Royal Park Balaclava, a été inter- rogé au sujet du plan d’acqui- sitions immobilières de Rs 1 milliard d’Alvaro Sobrinho.

La piste des concessionnaires de voitures de marques est perçue comme vitale en vue d’établir la liste des bénéfi- ciaires des faveurs du multi- milliardaire angolais.
En début d’après-midi, des limiers de l’ICAC ont exécuté à la State House un mandat de perquisition sous l’article 52 de la Prevention of Cor- ruption Act. Des informa- tions recueillies de sources concordantes révèlent que tous les documents relatifs à l’Involvement d’Ameenah Gu- rib-Fakim dans les activités de Planet Earth Institute, les différents déplacements à l’étranger effectués par l’an- cienne présidente de la Répu- blique, notamment par rap- port à certains événements sous l’égide de Planet Earth Institute de même que les Access Book Entries au Réduit concernant le clan Sobrinho, ont été saisis lors de cette opération. Dans l’immédiat, les détails seront compilés en vue de dégager un Pattern pour soutenir la thèse de la proximité d’Ameenah Gurib- Fakim avec son confident.

Toutefois, l’ancien secrétaire de la State House, qui avait pris de l’emploi en tant que directeur de Vango Pro- perties Ltd, une filiale immo- bilière de l’Alvaro Sobrinho Group, devrait se retrouver incessamment sous le coup d’une interpellation pour in- terrogatoire Under Warning. D’ailleurs, le Passport and Immigration Office pourrait être appelé à émettre une No- tice de Report on Departure, littéralement une interdiction de quitter le pays, contre le dénommé Dass Appadu, pour son rôle et sa participation en vue de faciliter l’infiltration d’Alvaro Sobrinho dans les plus hautes sphères de l’État et des institutions publiques.

Mais à ce matin, du côté du QG de l’ICAC, l’on se garde de confirmer ou d’infirmer tout développement sur le cas de Dass Appadu, qui a pu réintégrer son poste au sein de la fonction publique après avoir servi les intérêts de Sobrinho. Mais le fait demeure que ce haut fonctionnaire, qui était affecté à la State House, est considéré comme un pivot du système Sobrin- ho au château du Réduit du temps d’Ameenah Gurib- Fakim. D’ailleurs, une des grosses berlines de la flotte Sobrinho, une Range Rover, immatriculée D 1955, lui avait été attribuée, et une de ses proches avait été recrutée par ce groupe d’affaires, bénéficiant des permis, dont une Investment Banking Licence, de la Financial Ser- vices Commission.

En ce qui concerne l’étape des interrogatoires Under Warning, Sydney Bathfield, directeur d’au moins trois filiales de Royal Park Balaclava, a été convoqué au QG de l’ICAC pour une première séance. Il a été entendu sur les contacts avec le groupe Sobrinho, notamment les intermédiaires, les négociations pour réaliser des pro- jets d’acquisition immobilière portant sur des placements estimés à plus de Rs 1 milliard, le mode de paiement des Rs 296 millions pour 12 villas sous le Property Development Scheme en août de l’année dernière aussi bien que la villa personnelle de Sobrinho au Royal Park Balaclava du 16 novembre 2016 au coût de Rs 56,1 millions.

Sydney Bathfield, qui a retenu les services de Me Gavin Glover, Senior Counsel, et de Me Sailesh Seebaruth, a pu rentrer chez lui en début de soirée mais devra se tenir à la disposition de l’ICAC pour des compléments d’enquête dans les jours à venir.

Des descentes de l’ICAC se sont également déroulées dans les locaux du Board of Investment et chez des concessionnaires d’impor- tantes marques de voitures, dont Axess, le groupe Leal et ABC Motors. Lors de cette dernière opération, l’ICAC s’intéresse à déterminer les contacts d’Alvaro Sobrinho pour les formalités de réser- vation, le paiement et surtout ceux assurant le Servicing et Maintenance de ces berlines. La stratégie de l’ICAC par rapport aux voitures de luxe est de déterminer la liste de ceux qui étaient « dans les bons papiers de Sobrinho » et les raisons de cette proximité.

Affaire à suivre…

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