Le président Macron stimule la relance africaine

KWANG POON

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Lors du Sommet sur le financement des économies africaines, qui s’est tenu à Paris le 18 mai 2021, le président Emmanuel Macron a pris l’initiative de réunir les dirigeants africains pour tenter de trouver des solutions pour alléger le fardeau de la dette afin que les pays africains puissent s’en sortir plus rapidement de la pandémie de Covid-19.

KWANG POON

Même si l’Afrique est une des régions les moins affectées par le Covid-19, avec une décroissance moyenne de 1,9% en 2020, la relance s’annonce difficile, avec une prévision de croissance globale de seulement 3,2% en 2021, bien en deçà de la moyenne mondiale de 6%.

Les économies africaines dépendent fortement de l’exportation de matières premières. Malheureusement, la demande et les prix ont connu une baisse conséquente vu que l’économie mondiale tourne encore au ralenti suite à la propagation du nouveau coronavirus. Aussi, le secteur informel constitue une grande part dans l’économie de beaucoup de pays africains et ce secteur a été fortement impacté par les confinements et la morosité occasionnée par la pandémie.

Premièrement, le président français Macron a proposé de localiser la fabrication des vaccins en Afrique. Ensuite, la France serait favorable à un « réaménagement des brevets » sur les vaccins de la Covid pour booster la production et généraliser la disponibilité. Par ailleurs, la France propose de renforcer le dispositif COVAX géré par l’OMS pour une distribution plus prompte et équitable des vaccins. En effet, tant que tout le monde n’est pas en sécurité, personne ne l’est !

« Ce Sommet est une réunion de l’urgence et de l’ambition ! C’est un nouveau paradigme qu’on pousse dans les relations entre la France et l’Afrique que la France va poursuivre sur les forums internationaux, tels les Sommets du G7 et G20. » – Emmanuel Macron.

Sur le plan de la dette, en consultation avec le Fonds monétaire international (FMI), Macron propose une réallocation des Droits de Tirage Spéciaux (DTS) pour venir en aide aux pays les plus vulnérables, en particulier ceux qui sont en Afrique. À ce jour, l’Afrique a droit à USD 33 milliards en DTS, ce qui est loin d’être suffisant. Mais avec le nouveau plan de répartition des DTS et l’appui des grands bailleurs de fonds que sont l’UE, États-Unis et la Chine, Macron espère atteindre au moins USD 100 milliards.

La patronne du FMI, Kristalina Georgieva, met tout de même en garde que les DTS seuls ne pourraient résoudre les problèmes de financement en Afrique. Elle souligne que ce Sommet arrive à point nommé et espère que l’Afrique redevienne la région la plus dynamique qu’elle était avant la pandémie. Le FMI compte aussi sur la solidarité et autres banques de développement, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de Développement.

Pour donner l’exemple, Macron se dit prêt à rayer la dette de USD 5 milliards du Soudan. En outre, la France mettra à la disposition du Soudan en forme de prêt une nouvelle enveloppe de USD 1,5 milliard. Le PM soudanais Hamdok est venu à Paris pour annoncer que son pays est de retour dans le concert des nations. En 2020, le Soudan a finalement été enlevé de la liste noire. Le Soudan compte travailler sur le rehaussement de son climat des affaires afin d’accueillir plus d’investissements directs étrangers (IDE).

On estime les besoins en financement de l’Afrique à USD 285 milliards pour les prochaines années jusqu’en 2025. Il faut donc chercher et innover pour aller trouver ce montant dans un contexte global contraignant, pour le moins qu’on puisse dire.

Cependant, tout le monde semble optimiste et s’accorde à dire que l’Afrique est un continent jeune et résilient qui pourra s’adapter aux défis auxquels elle fait face.

Le président de l’Union africaine et président de la RDC, Félix Tshisekedi, se réjouit de la « nouvelle donne » sur les relations Afrique-France que prône le président français Macron. Aujourd’hui, le discours a changé : on parle moins de dons, mais plutôt d’investissements ; on parle moins d’assistanat, mais plutôt d’accompagnement. Les contours du “New Deal” entre l’Afrique et la France commencent à prendre forme.

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