L’ÉCOLOGIE ENVIRONNEMENTALE ET L’ÉCOLOGISME (2)

CHRISTIAN NÉMORIN

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(La préservation de la nature, la protection de la faune et flore, la non-pollution, le beau au naturel, nous y adhérons totalement.)

Nous allons faire un petit détour aujourd’hui au regard de deux événements en ce mois de septembre. À savoir le 24e Congrès mondial de l’Énergie, à Abu Dhabi, du 9 au 12, et le Sommet Action climat 2019, à New York, placé sous l’égide de l’ONU, qui s’ouvre ce lundi 23 septembre.

À Abu Dhabi, le thème choisi pour ce 24e congrès est : « Énergie pour la prospérité », alors que les secteurs ciblés sont : pétrole et gaz, les renouvelables (dont l’hydrogène, qu’il faut mentionner ici), le nucléaire, l’hydroélectrique, la production électrique, le stockage d’énergie, l’infrastructure, la grille technologique, la mobilité, l’énergie propre. Ce congrès de « leadership mondial définira la stratégie pour un avenir énergétique collaboratif, durable et innovateur qui permettra la prospérité sociétale, commerciale et communautaire ».

De l’autre côté, dans le bâtiment de verre à New York, des décideurs mondiaux font le déplacement à l’invitation du Secrétaire général Antonio Guterres pour : « Je veux qu’on me dise comment nous allons mettre fin à l’augmentation des émissions d’ici 2020, et réduire les émissions de façon drastique pour atteindre la valeur nette de zéro émission d’ici le milieu du siècle ». Et pour : « Nous rassemblerons des acteurs des véritables sphères économique et politique, notamment des représentants du portefeuille d’actifs valant des trillions de dollars, tant dans le secteur public que privé ». Il sera discuté transition énergétique, financement de l’action climatique et tarification carbone et transition industrielle, solutions fondées sur la nature, villes et action locale, résilience et adaptation.

Il ne faut absolument pas passer à côté de l’affaire et y déceler une approche arbitraire quand M. Guterres parle des « véritables » sphères. Et aussi le portefeuille d’actifs de trillions de dollars, qui nous apparaît comme indécent : peut-être pourrait-il en faire de même en organisant un Sommet d’envergure afin de soulager la pauvreté, pour ceux qui font un demi-repas par jour. Une initiative qu’il déclarerait prioritaire pendant la prochaine décennie au lieu de l’urgence climatique qu’il crie sur tous les toits du monde. Il ne faut pas oublier de se demander pourquoi le mot « émission » apparaît à trois reprises dans sa première déclaration. Est-ce pour bien préparer les participants à une émission d’obligations (d’une finance verte) qui serait forcément liée à « portefeuille d’actions » ? Ce qui mène à penser à l’alimentation des Green Bonds. Quant à la tarification carbone citée, s’il s’agit d’une quelconque taxe, il va être intéressant de suivre ce qui en sortira.

Le Marché

Si le marché est effectivement, si on veut bien le croire, une convergence en un point, à un certain moment, d’une offre et d’une demande ; si on acquiesce que le marché est aussi une question de confiance en un produit ; si on se dit que la création d’un nouveau besoin n’est qu’une amélioration d’un moyen existant, alors tout se joue (l’énergie d’aujourd’hui et de demain) au 24e Congrès de l’Énergie. Le marché de l’énergie se situe entre les murs d’Abu Dhabi; où se trouvent les scientifiques du secteur de l’énergie rationnelle.

Mais après ce Sommet Action climat 2019 de l’ONU, des rapports vont pleuvoir, vantant la transition énergétique, qui va aller dans le sens des énergies renouvelables, principalement éolienne et solaire. Concernant ce qui s’appelle les énergies renouvelables, qui vont revenir à l’avant-plan, il faut prendre l’habitude de correctement les nommer : non pas les citer en tant qu’énergies renouvelables mais en tant qu’énergies-renouvelables-intermittentes (le soleil et le vent sont tributaires de la météo). Ces trois mots sont indissociables pour comprendre leur fonctionnement de base et ce que cela implique. Après New York, donc, les principaux médias ne se casseront pas en deux et ne feront pas l’effort pour obtenir un avis contraire et ne feront que reprendre les déclarations sur cette nécessité de transition énergétique verte, qu’il faut faire advenir, absolument, en clamant l’urgence climatique. Comme si l’urgence climatique fera bondir la masse. Mais non, l’urgence produit l’effet inverse sur les populations (On y reviendra avec un texte sur l’anthropologie face au climat).

Un plan marketing et publicitaire suivra ici et là, trouvant sa justification dans la conclusion du Sommet. On sortira soi-même des rapports référentiels et on vantera les mérites des énergies-renouvelables-intermittentes sans prendre la peine de dire que nous n’avons pas suffisamment de recul quant à leur impact sociétal et purement économique. La meilleure chose à faire est de suivre ce que donnera le plan et modèle allemand en la matière, l’Energiewende, et il faudra attendre encore près d’une décennie pour se faire une idée précise. Depuis le Fonds climatique vert de Copenhague, beaucoup d’euros sont disponibles pour les pays en développement. De l’argent que l’Occident souhaite transférer à ce reste du monde en développement (Merci les contribuables européens !). D’autres fonds trouveront bien un scientifique qui les utilisera pour ses recherches et, au passage, dira ce que l’ONU veut entendre. Comme disait l’autre, il suffit à un étudiant en commerce d’insérer dans sa demande qu’il étudiera aussi la migration des oiseaux pour ses recherches pour son mémoire pour obtenir des fonds ou une bourse. Du côté des entreprises il y a/aura du fric à se faire, à condition de trouver en bout de ligne des ménages crédules face aux énergies renouvelables intermittentes.

La politique

Le changement climatique dont on nous parle est surtout alimenté par l’Europe.
Là-bas, pensez-vous qu’un ministre de l’Écologie puisse faire autre chose que d’aller dans le sens du politiquement correct ? Pensez-vous qu’il ou elle puisse faire part publiquement de ses doutes ? Ainsi, leurs déclarations sont biaisées dès le départ. Même que ces ministres n’hésiteront pas sur ordre à aller dans le sens des vues de l’écologisme totalitaire.

Les politiques savent pertinemment que la réalité du marché se trouve à Abu Dhabi, mais ils vont quand même fanfaronner à New York lors de ce déplacement d’une grande inutilité. Ceci pour des raisons purement politiques. Ceux de gauche, et même de droite feront des déclarations vertes, uniquement pour se mettre dans la poche, dépendant des pays, les 3, 5, 7 ou 9% de l’électorat vert, afin de s’assurer de la bonne marche du parlement et surtout pour grappiller ces % combien importants dans leur système politique en prévision des élections à venir.

À Maurice, il est vrai de dire que le Mauricien souhaite que chaque gouvernement soit un gouvernement économique avant tout. De ce fait, le citoyen dans sa majorité ne tend pas vraiment l’oreille aux discours verts en période électorale. Avec le First past the post, il n’y a pas ce jeu de pourcentage vert à ménager. Bien au contraire, discourir trop vert risque d’être un handicap, pas pour l’Environnement ou l’écologie raisonnée mais pour l’écologisme et ses aspirations de dépenses ou de politiques publiques dans les énergies-renouvelables-intermittentes, par exemple. C’est plus en partant et en mettant l’accent sur l’organisation du territoire, selon son rang à l’agenda des priorités des affaires d’État pour le bien-être des Mauriciens, que l’écologie raisonnable et justifiée en sortira gagnant.

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