L’environnement, c’est devant notre porte

La COP27 de Charm el-Cheikh se distingue comme étant la plus longue historiquement. Un jour supplémentaire avait été raccordé au calendrier initial pour permettre aux participants de parvenir à des résultats concrets susceptibles de rendre la Planète Terre plus vivable. D’autant plus que la barre des huit milliards de terriens a été bel et bien franchie presque au même moment.

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Depuis, chacun y va de son petit commentaire sur les retombées de ce sommet sur l’Environnement. Du côté de l’Égypte, pays organisateur, le ton est donné avec une mission accomplie, sans nulle autre forme de procès, venant du ministre des Affaires étrangères Sameh Shoukri. Pouvait-il en être autrement?

La déception exprimée par les Européens par rapport aux avancées escomptées contraste avec le mood des plus positifs affiché par ceux qui avaient fait le déplacement à Charm el-Cheikh pour arracher cette résolution qualifiée d’historique sur cette question de pertes et dommages en vue de compenser des dégâts occasionnés par le changement climatique. Malgré tout, l’on est encore qu’au stade de principe de la mise sur pied d’un fonds financier spécifique.

Mais le tout est balayé d’un revers de la main par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. De par ses fonctions et son engagement, il s’investit encore pour léguer un héritage digne de ce nom aux générations à venir. « Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant, et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu », lâche-t-il avec regrets en guise de constat.

Pour sa part, le ministre de l’Environnement mauricien, Kavy Ramano, a laissé filer une chance en or pour faire comprendre que l’environnement est davantage plus que de beaux discours ou de la rhétorique bien structurée pour retenir l’attention de son auditoire. Avant tout, l’environnement c’est devant notre porte.

De retour de la COP27, à la première occasion à l’Assemblée nationale, Kavy Ramano en a fait un compte rendu de ce qu’il a vécu sur les bords du Nil. Malheureusement, ce vendredi après-midi, les retombées des diatribes de Charm el-Cheikh n’étaient pas la préoccupation de Maurice ou encore plus de ceux dont l’environnement se résume aux abords du centre d’enfouissement de déchets de Mare-Chicose.

Depuis mardi après-midi, un sinistre s’était déclaré à Mare-Chicose. La Montagn Salte est en feu. Et comme avec toute catastrophe de la nature, l’homme peut difficilement prévoir ce qu’il en sera la seconde d’après. Ce qui est plus important porte sur les mesures de protection à prendre en anticipation à toute détérioration sur le terrain.

Peu importe l’envergure du phénomène, les habitants des environs de Mare-Chicose – le feu est encore à leur porte – veulent être rassurés de la disponibilité et de la mise à exécution d’un Contingency Plan pour parer à toute éventualité.

Sans tomber dans un alarmisme de bas étage, les habitants des environs de Mare-Chicose ont pris leur mal en patience devant le déferlement continu des volutes de fumée couvrant le ciel de manière quasi-permanente. Avec des risques potentiels pour la santé et la sécurité de tout un chacun.

Pourtant, lors de son Statement à l’Assemblée nationale, vendredi après-midi, le ministre Ramano n’en a soufflé mot sur ce qui se passe à Mare-Chicose avec des répercussions sur l’environnement de l’ensemble du Sud de l’île. Son déplacement en Égypte était sa priorité. Pas les malheurs des habitants de Mare-Chicose et des environs.

Rien de nouveau. La presse internationale, assurant la couverture qu’il faut aux délibérations de Charm el-Cheikh, même les photos des délégués exténués et dans les bras de Morphée, avait tout relayé.

Au ministère de l’Environnement, n’y a-t-il pas un Senior Adviser ou encore un haut fonctionnaire en mesure de faire comprendre au ministre qu’au moins en conclusion de son Statement, il était du devoir du ministre de dire deux mots sur ce qui se passe à cet endroit stratégique du centre d’enfouissement de Mare-Chicose.

Le comble est encore à venir. À l’ajournement, le député Ritesh Ramful  aborde le problème. Le ministre de l’Environnement a déjà quitté l’hémicycle. On dira que c’est le vice-Premier ministre et responsable du Disaster Risk Management, Anwar Husnoo, qui a voulu rassurer sur ce sinistre.

Avec ou sans conviction. Toujours est-il que le ministre Ramano a raté une chance de faire la démonstration que l’environnement c’est devant notre porte et que ce n’est la prérogative de personne d’autre.

De petites actions devant notre porte peuvent mieux préserver notre environnement que de grands discours ailleurs…

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