À Maurice, nous nous réjouissons de la liberté de croyances religieuses garantie par la constitution du pays. Nous pratiquons le multiculturalisme aussi bien que l’interculturalisme et le dialogue interreligieux, de plus en plus nécessaire pour une paix soutenue et pour une harmonie sociale.
Cependant, nous savons comment les minorités religieuses sont souvent malmenées et persécutées dans d’autres pays qui ne respectent pas les droits humains. En Iran, par exemple, le pays où la Foi bahá’íe prît naissance de par la révélation divine proclamée par Bahá’u’lláh, les droits humains envers les bahá’ís et autres minorités religieuses telles que les groupes chrétiens ou les Gonabadi Sufis sont quasiment bafoués. Ces trois derniers mois, plus d’une centaine de croyants bahá’ís ont connu de pires atrocités : l’emprisonnement pour des raisons arbitraires, la destruction de six maisons par de la machinerie lourde, la confiscation de terrains, la fermeture d’entreprises. Ils n’ont pas les mêmes droits que les autres citoyens, comme l’accès à l’université pour compléter leurs études.
À propos du non-respect des droits humains par le gouvernement iranien, la communauté internationale est régulièrement alarmée. Cette année encore lors de sa 77ème session, l’Assemblée générale des Nations Unies à New York va considérer une nouvelle résolution proposée par le Canada sur la situation des droits humains en Iran. Le vote sur la résolution aura lieu en novembre 2022 lorsque le troisième comité de l’Assemblée générale passera en revue les problèmes des droits humains. L’année dernière, la résolution fût adoptée avec 78 États membres ayant voté pour, 31 contre et 69 abstentions.
Chaque année, au cours des quatre dernières décennies, le Rapporteur spécial du Secrétaire général des Nations Unies signale le non-respect par le gouvernement iranien de la majorité des résolutions de l’Assemblée générale. Une chronologie des persécutions indique clairement la concentration et l’accélération systématique des autorités iraniennes qui visent l’éradication de la communauté bahá’íe dans ce pays :
– Exécution d’au moins 200 bahá’ís, torture et emprisonnement de centaines d’entre eux immédiatement après la révolution islamique de 1979.
– Destruction de tous les lieux saints bahá’ís, y compris la maison sacrée du Báb, le prophète héraut de la Foi bahá’íe.
– Destruction de cimetières bahá’ís, effaçant ainsi toute trace de beaucoup des premiers disciples et d’innombrables âmes qui ont été martyrisées pour leur foi. Plus récemment, certains bahá’ís ont été informés par les autorités qu’ils ne sont plus autorisés à enterrer leurs morts dans le cimetière bahá’í de la ville.
– Confiscation de propriétés, de terres agricoles et de maisons de bahá’ís par les autorités iraniennes qui utilisent maintenant de plus en plus le système juridique pour saisir et transférer ces propriétés afin d’enrichir davantage l’organisation paraétatique appelée Sitád-i-Ijrá’íy-i-Farmán-i-Imám également connue sous le nom d’EIKO (l’Exécution de l’Ordre de l’Imam Khomeini) qui est contrôlée par les plus hauts niveaux de la direction iranienne.
– La campagne systématique du gouvernement iranien pour persécuter les bahá’ís s’est accélérée entre juin et août de cette année, avec plus de 180 citoyens bahá’ís à travers le pays arrêtés, emprisonnés, privés d’éducation ou soumis à des perquisitions à domicile et à des fermetures d’entreprises en quelques semaines.
La récente escalade des privations perpétrées pour éteindre entièrement la lumière de la communauté bahá’íe en Iran justifie une condamnation continue de la part de tous les protagonistes des droits de l’homme, d’autant plus de notre gouvernement mauricien. Nous invitons toutes les communautés à Maurice à prier pour que les droits humains soient restitués en Iran au plus vite.
Membre fondateur du Conseil de Religions et connue pour son enseignement sur l’unité de l’humanité, la Foi bahá’íe fut introduite à l’île Maurice en 1953. Depuis, une communauté a grandi, comprenant des Mauriciennes et Mauriciens de diverses origines. Les premiers conseils locaux des bahá’ís furent établis en 1956 culminant avec l’établissement de son conseil national en 1972. Fidèles aux principes de l’unicité de Dieu, de la révélation progressive des religions, et de l’égalité du genre, entre autres, les croyants s’activent pour que le développement matériel de notre société soit aussi accompagné du développement de capacités spirituelles.
Bureau des Affaires Extérieures de la Foi Bahá’ie
Références
https://www.fidh.org/en/region/asia/iran/iran-leaked-document-reveals-plans-to-intensify-suppression-of-baha
https://news.bahai.org/story/1613/
https://news.bahai.org/story/1608/
https://news.bahai.org/story/1607/
https://news.bahai.org/story/1606/