- Le PM réitère « the complexity of this exercise, given the numerous and far-reaching implications of this piece of legislation »
- Le ministre Gayan : « My concern is that we cannot afford to lose interest in such a huge (tourism) market like China »
- Le DPM Collendavelloo concède que « le processus de privatisation de l’eau à Maurice a été suspendu »
- Le député Bhagwan soulève la problématique du passage du métro au rond-point de Beau-Bassin
Tout semble indiquer que pour le Freedom of Information Bill avant la fin du présent mandat du gouvernement de L’Alliance Lepep, il faudra repasser. C’est l’impression qui se dégage des échanges lors du Prime Minister’s Question, axés sur la Parliamentary Question du député du MMM Adil Ameer Meea à ce sujet. Pour justifier sa position d’extrême prudence affichée par rapport aux conséquences de la mise en application de ce texte de loi garantissant l’accès à des informations d’intérêt public, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a sorti des arguments développés par la Banque mondiale et les anciens Premiers ministres Tony Blair et David Cameron contre les dispositions d’un tel texte de loi. Cela sans compter les critiques émises en Inde. D’entrée de jeu, il n’a pas manqué de réitérer « the complexity of this exercise, give the numerous and far-reaching implications of this piece of legislation, ranging from constitutional to public interest issues, impact on commercial information, cost implications, amongst others ».
D’autre part, le gouvernement n’écarte pas la possibilité d’avoir recours à des subventions sur le coût du billet d’avion pour marquer sa présence sur le marché touristique de la République populaire de Chine. En réponse à une interpellation supplémentaire du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, le ministre du Tourisme, Anil Gayan, a fait comprendre que cette option est à l’étude car « my concern is that we cannot afford to lose interest in such a huge (tourism) market like China ».
Le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, n’a pas eu la partie facile lors de la tranche du Question Time. Il a été soumis à un feu roulant de questions supplémentaires sur le projet de ferme éolienne de Plaine-Sophie. Pour ce qui est de la gestion de l’eau, il a concédé que, de concert avec le Premier ministre, le projet de privatisation de l’eau, déjà condamné dans le dernier discours du budget, a été « suspended ». Il a insisté sur ce dernier terme en ajoutant qu’il saisira le Conseil des ministres d’un rapport sur le « proposed » Affermage Management Contract for the Operation and Maintenance of the Potable Water Supply and Distribution System.
Répondant au député Meea sur le Freedom of Information Bill, Pravind Jugnauth a ajouté : « I also mentioned (in previous statements) the need to draw inspirations from best practices in other jurisdictions so as to avoid any pitfalls or negative unintended consequences. » Selon lui, « the law has to be home-grown and adapted to our local context, taking into account our local realities, including the required resources and its impact on public service delivery ». Il a conclu sa réponse liminaire en faisant état des consultations qui auront lieu avec tous les “Stakeholders” avant l’introduction à l’Assemblée nationale du texte de loi.
Le député du MMM Adil Ameer Meea a demandé Premier ministre, Pravind Jugnauth, où en était le projet de Freedom of Information Bill. Ce dernier a répondu que le “draft” était encore à l’étude et qu’il n’y avait aucun “time-frame” pour sa présentation à l’Assemblée. Il a dit ne pas vouloir se précipiter car il s’agit d’une loi complexe, ajoutant qu’il veut également prendre en considération les revers possibles, comme cela a été le cas en Inde et en Grande-Bretagne. Lors des interpellations supplémentaires, l’opposition n’a pas manqué de rappeler au Premier ministre que la teneur de la réponse fournie remonte déjà à trois ans.
Ameer Meea : We agree on the complexity of the Bill. Mais en même temps, puis-je rappeler la réponse donnée en 2016 à cette même question. Le Premier ministre d’alors avait annoncé un “first working draft bill”. So, it’s been almost three years now can I ask the Prime minister why is it taking so long and also, what is the time frame, for the Bill to be circulated publicly ?
Le PM : First of all, let me address my satisfaction that we agree it is a very complex piece of legislation. Very complex so that in 2000 replying to a question from the opposition – because we were in the MSM-MMM government – the then Acting Prime minister, said and I quote : “I can assume Mr Speaker, that we mean business. Legislation to provide the necessary framework to better access to information will the introduced at the opportune time and in that context”. J’ai été informé qu’une ébauche de projet a déjà été élaborée et soumise au précédent gouvernement. Mais ce dernier n’a pas fait avancer le dossier. Je n’ajouterai pas plus à cette réponse donnée en octobre 2000.
The government, which I was a member, did not come up, eventually with a Freedom of Information Bill. Because as we rightly said, it is a very complex issue, we have to look at it very carefully, in light to what happened in other countries. I am talking about countries like India, UK and other, where having passed a legislation, they have seen the consequences of that legislation. And even, there has been comments made by Prime ministers relating to that legislation. We must be very careful. It will take the time it takes, but let us be very cautious about this.
Ameer Meea : Cette question est à l’ordre du jour depuis 20 ans. Today, there is an urgency because there are state-owned enterprises, where information are not available. It is public fund. So I would like to draw the attention of the Prime minister that there is an utter need with such a legislation in the name of transparency and accountability.
Le PM : I think for 20 years it has been urgent to bring that kind of legislation. In 20 years there has been so many governements. I am happy that we have all been in government, MSM, MMM, Labour, PMSD… Je ne m’attarderai pas pour faire perdre le temps de la Chambre en citant les réponses de l’ancien Premier ministre, Navin Ramgoolam. In fact what happened is that the legislation was in the Labour Party’s programme at one time and it was removed because the Prime minister stated to this very House, that it was so complex that we have preferred to remove it from the government programme. Just to show how difficult and how complex, this piece of legislation is.
Ganoo : La teneur de la présente réponse s’apparente à la précédente. Puisque le gouvernement est arrivé presque à la fin de son mandat – il ne lui reste que quelques mois –, can you honestly, give a pledge and a commitment that before the end of the mandate of the government, the Freedom of Information Bill will be introduced in the house. Because we talked about India, but even countries like Trinidad and Tobago has a Freedom of Information which is working properly in this country.
Le PM : In everything that I do, I am as honest as I can be. Secondly, the honourable member himself has been in government and has been dealing with this issue also. And let me quote – I don’t want to mention all these, but it’s good that I quote what the World Bank has highlighted, with regard to implementation of Freedom of Information. It says : the unintended negative consequences, such as in India, the legislation has led to greater public mistrust in government and has damaged democracy. The American democracy has become disfunctional, mainly because of mistrust in democracy. Too much openess has undermined the legitimacy of Government. And in UK, Madam Speaker, UK which is usually a model, the former Prime minister, Mr Tony Blair, who introduced the Freedom of Information Act, year 2000, has himself said that he regrets the Act. He describes the act as dangerous and undermining of sensible government.
A ce stade, le Premier ministre s’appuie sur une déclaration de l’ancien Premier ministre anglais David Cameron pour conclure que : « I think this summarizes the difficulty that we have, the complexity of the matter and we say to come up with legislation, we have to be very cautious of what kind of legislation it is. »
Le marché chinois en chute.
La chute dramatique du nombre de touristes chinois visitant Maurice, avec un “Target” de 100 000 en un an jamais atteint, retient l’attention dans la conjoncture difficile que traverse cette industrie. Pour le ministre de tutelle, cette équation se résume à une question de desserte aérienne entre la Chine et Maurice. Il devait soutenir son argumentation avec des chiffres à l’appui comme suit :
Novembre 2015 : Faute de “Marketing Support” du DPM et du ministre du Tourisme d’alors et de la Mauritius Tourism Promotion Authority, la China Southern Airlines se retire du circuit, soit une perte de 25 000 sièges d’avion par an, avec pour conséquence une baisse de 11,4% du nombre de touristes chinois, passant de 89 584 en 2015 à 79 374 en 2016
Mars 2017 : Air Asia X cesse ses opérations à Maurice avec une perte de 4 900 touristes
Octobre 2017 : Air Mauritius abandonne la desserte avec Pékin, décision qui est traduite par une réduction de 8% du nombre de touristes chinois, descendant à 72 951
Avril 2018 : La politique de rationalisation des opérations d’Air Mauritius, avec l’abandon des vols vers Guangzhou, Chengdu et Wuhan, accélère la chute du taux de touristes de 9,9% pour descendre à 65 736 en 2018.
« On the basis of existing airlift capacity on the chinese route, this year the forecast is that tourist arrivals from China would further drop to around 47 593. I consider that Mauritius must not lose interest in the potential of China, which is the fastest growing outbound tourism market in the world », dira Anil Gayan, en égratignant la politique adoptée par le précédent gouvernement.
« The strategy crafted for the Chinese market by the previous government mainly targeted the low end tourists who are very price sensitive, when in fact Mauritius should have been positioned as an upmarket destination », rajoute-t-il.
Faisant état de consultations engagées entre les différents “Stakeholders” en vue de relancer le marché touristique chinois, Anil Gayan a n’a pas rejeté l’idée de subventions sur le coût du billet d’avion. « The idea came up on Wednesdays. Nous aurons des discussions au sein du gouvernement. Nous verrons ce qu’il faudra faire », répondra-t-il à Xavier-Luc Duval à ce sujet.
Face aux interpellations supplémentaires de l’opposition, il devait subtilement renvoyer la balle dans le camp d’Air Mauritius en revenant sur la réduction du nombre de vols vers des destinations en République populaire de Chine, soit neuf de moins au 31 mars et quatre de moins entre le 1er et le 14 avril.
Auparavant, le ministre du Tourisme avait trouvé que « the flight schedule rationalisation of Air Mauritius, which is the sole operator on the China route, has advsersely affected the reputation of the destination and the trade has lost trust in selling Mauritius to the advantage of our direct competitors like Sri Lanka and Maldives ». Il ne pouvait y avoir de « Indictment » aussi direct que celui-là.
Un projet à l’eau.
D’autre part, le Deputy Prime Minister a fait un aveu de taille en réponse à une PQ du député Reza Uteem au chapitre de la privatisation de l’eau dans le cadre de la réforme préconisée par l’International Finance Corporation.
« I’ve had discussions with the Prime Minister and we’ve agreed to suspend the exercise », a-t-il déclaré par rapport au contrat d’affermage pour la gestion du secteur de l’eau. Il devait même reprendre le député Alan Ganoo, qui avait suggéré que tout ce projet de privatisation avait été « set aside ».
Collendavelloo : The term “set aside” is erroneous. The term is “suspended”. We are still discussing some matters. I’ll have to make a report to Cabinet after consultations with the Prime Minister.
Le projet de Wind Farm Project à Plaine-Sophie
Non seulement ce projet, nécessitant des investissements de Rs 2 milliards, accuse des retards conséquents pour sa mise en opération, mais deux banques commerciales du pays accusent les promoteurs d’avoir soumis deux faux documents de garantie. Cette affaire fait actuellement l’objet d’une enquête au criminel. Ivan Collendavelloo a révélé que le CEB a déjà imposé des amendes de Rs 8,3 millions, représentant Rs 75 000 pour chaque jour de retard dans la mise en service des éoliennes.
En principe, cette ferme éolienne, avec un potentiel de génération de 50 GWh, soit 2%, devait être en service depuis la fin de l’année dernière. Mais suite à une demande logée du 11 octobre de l’année dernière, une nouvelle extension au 12 août prochain a été consentie par le CEB. Entre-temps, suite aux explications fournies par les promoteurs, notamment que les travaux sont à hauteur de plus de 50% et que les éoliennes sont en voie de fabrication, le CEB a initié un exercice de “Due Diligence” en vue de décider de la marche à suivre.
Devant les cas de faux et de faux en écriture sur les deux “Development Securities” présentées en novembre 2018 et dénoncées par les deux banques, la Barclays et la MauBank, les députés de l’opposition Reza Uteem et Osman Mohamed ont réclamé pour que le contrat soit rompu pour “Breach of Trust”.
Toutefois, appelé à “Revisit” sa position et à mettre un terme au projet de ferme éolienne de Plaine-Sophie, le Deputy Prime Minister a affirmé : « I have no position to revisit. Le CEB veut prendre des précautions avant d’agir. Let’s trust the collective wisdom of the Board in that matter. »
À la lumière de deux interpellations différentes, le ministre des Infrastructures publiques, Nando Bodha, a eu l’occasion de revenir sur les travaux du projet Metro Express et des projets d’Urban Terminals à la gare Victoria, à la place d’Immigration ainsi qu’à Rose-Hill et à Curepipe. Pour le métro, fin mars, 70% des travaux sur le trajet Rose-Hill avaient été complétés alors que pour les 26 kilomètres entre Port-Louis et Curepipe, il est de 42%. Un montant de Rs 6,6 milliards a déjà été versé au contracteur de Larsen & Toubro pour les travaux.
Les désagréments du métro.
En ce qui concerne la phase II du projet, soit de Rose-Hill à Curepipe, la nouvelle priorité demeure le raccordement ferroviaire entre Rose-Hill et Quatre-Bornes d’ici fin 2020. A cet effet, les travaux seront concentrés le long de l’avenue Victoria avec ceux sur la route Saint-Jean pour après. Il est également revenu avec la garantie de “No Job Losses” avec la mise en opération des “Light Rail Vehicles” Urbos 100 à partir de septembre prochain.
Bhagwan : Chez les habitants de Beau-Bassin et ceux qui traversent régulièrement le centre-ville, il y a une incompréhension totale au sujet du rond-point. A Rose-Hill, pour traverser le rond-point, le métro empruntera une voie surélevée. C’est bien. But Beau-Bassin is also a hotspot. Rien n’est prévu. Tout le monde se pose des questions, des usagers de la route aux chauffeurs de taxi en passant par les élèves fréquentant le college BPS. Le ministre ne peut-il revoir l’option d’un passage surélevé au rond-point de Beau-Bassin ?
Bodha : That intersections going to be signalled. We are working on it. Nous nous penchons sur le “Sequencing” des passages des trains. It’s a very important issue. Les consultants de la Korea Expressway, de la Singapore Cooperation Enterprise et de Metro Express Ltd mettent la main à la pâte. As soon as we have all the information, we will have a huge campaign…
Au chapitre des Urban Terminals, les travaux à Victoria ne démarreront qu’à la signature du “Leaser Agreement”. Pour ceux de la place de l’Immigration, le feu vert de l’Unesco est attendu après la réunion du comité technique à Paris de vendredi dernier. À Rose-Hill, le troisième exercice d’appel d’offres n’a accouché que d’une soumission….
Les belles envolées parlementaires qui collent
« We are having ten minutes of bla-bla-bla. We would like you to be fair. » (XLD protestant auprès de la Speaker lors de la PNQ)
« The bla-bla-bla is not on this side of the House. » (Le ministre Sinatambou donnant la réplique)
« I’m not going to play politics when people’s lives are at risk. » (Le leader de l’opposition)
« I say it quite sincerely 1 000 fois Bachoo. I say it very very seriously in front of the cameras. » (XLD)
« They do anything to get a few votes. I pity them. I pity them. » (Etienne Sinatalbou)
« Zot pa res lontan ankor. » (Rajesh Bhagwan aux membres du GM)
« I will order you, Mrs Perraud. Your place will be outside if you continue like that. » (Maya Hanoomanjee)
« Provocative remarks do not heighten the dignity of the House. » (Maya Hanoomanjee)
« To pa pou vinn minis. Res trankil. » (Rajesh Bhagwan à l’encontre de Bobby Hurreeram)
« I’ll ask not to rely on deceptive statitics. » (Arvin Boolell au PM)
« You are attacking the institutions. » (Le PM répondant à Arvin Boolell)
« Honourable Jhugroo, you know better than the Prime Minister. You want to reply in the place of the Prime Minister. » (Maya Hanoomanjee)
« We are comforted by the determination of the French government to restore it to its original state. This is a shining symbol of the resilience of global tourism. » (Anil Gayan sur l’incendie de Notre-Dame de Paris)
« Enn klounn bizin so zouzou. » (Shakeel Mohamed à Ravi Rutna alors que sa sonnerie – semblable à celle d’un jouet pour enfant – retentissait dans l’hémicycle)
« Mo koup to seve taler… » (Rajesh Bhagwan à Stephan Toussaint, qui faisait des commentaires pendant que le député mauve adressait une question au PM)
« I hope he is not dreaming of an urban terminal like New York » (Rajesh Bhagwan à Nando Bodha sur le Rose-Hill Urban Terminal)