Les prochaines élections : Noël en avance !

UN CITOYEN ORDINAIRE

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À l’heure où au Chili et dans bien d’autres pays, des centaines de milliers de manifestants descendent dans les rues pour dénoncer la vie chère et la politique du resserrement de la ceinture ou pour obliger les dirigeants à adresser de manière plus sérieuse et énergique les menaces sur notre avenir proche, ici, chez nous, on se croirait au pays de Cocagne. Jugez-en vous-mêmes ! Qui du Pravind « mall » ou du Navin « mall », voire même quoique à moins grande échelle, du Paul « mall », alléchera le plus les électeurs n’ayant jamais consommé à satiété? Il est navrant que Pravind Jugnauth, qui a magistralement tordu le cou à l’indécence des salaires de Rs 1500 ou Rs 3000 en imposant un salaire minimal et qui va jusqu’à augmenter de 500% ce que certains vigiles ou nettoyeurs gagnaient mensuellement, se croie obligé de jouer sur ce registre des promotions et réclames à tout vent. Comme il est honteux qu’un Navin Ramgoolam qui ne s’est jamais, lui, préoccupé du salaire minimal ou des conditions de travail des plus démunis ni des barèmes astronomiques de ses goûts de luxe, nous promette la pension de vieillesse à Rs 10 000 dès décembre pour faire se ruer sur ses écuelles – et ses boxes – plutôt que sur ceux de ses adversaires ceux appelés aux urnes.
Qui croirait que de l’éducation, la santé, l’eau, les transports publics, la cherté de la vie, rien ne se trouverait parmi les sujets les plus discutés d’une campagne électorale et ne figurerait sur aucun manifeste ?! Comment mieux dire que nous avons avancé sur tous ces fronts ? Mais est-ce suffisant ? N’y a-t-il pas lieu d’améliorer davantage notre service de santé publique en assurant de meilleures conditions de travail aux personnels de santé pour qu’il y ait moins de négligences médicales? Ou encore les conditions de vie en salle et l’état des sanitaires car ce sont, avec les « bedside manners », les éléments qui font des individus à revenus moyens se diriger vers les cliniques ? N’y a-t-il pas lieu de mieux les réglementer, à voir leur situation de quasi-monopole du secteur privé, comme interdire qu’ils ne fassent payer leur clientèle pour des soins assurés en fait par la santé publique ?
Et comment accepter que la sécurité des citoyens laisse indifférent tout ce beau monde qui cherche à nous gouverner ? Est-il normal que l’on doive se barricader chez soi, avoir antivols et même de plus en plus caméra électrique avec patrouille de gardiens privés ? Il n’est pas normal que l’état délègue au secteur privé la sécurité de ses citoyens contre les deniers sonores de ces derniers. Ou que l’on fasse le bonheur des vendeurs de climatiseurs, coûteux tant pour le porte-monnaie que pour l’environnement, parce que les habitants se cloîtrent chez eux – condition requise pour être couvert par l’assurance sécurité de la compagnie privée ? Si l’on se mettait à y réfléchir, combien ne trouverait-on pas de ces énormes anomalies qui mériteraient que l’on s’y attaque pour une meilleure qualité de vie de tous, chez nous comme sur la planète ?
Il nous reste quelques jours de campagne. Un peu de dignité, messieurs dames ! Trouvez-nous de vrais sujets de débat, de vraies propositions pour améliorer notre qualité de vie et notre conscience citoyenne.

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