Lettre à mes compatriotes

Chers compatriotes,

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Le 7 janvier dernier, un jeune homme de 22 ans comparaît en cour pour meurtre. Il aurait, lors d’une violente altercation, donné un coup de poing fatal à un trentenaire cinq jours plus tôt. Comme par coïncidence, l’accusé avait été arrêté par la police un an auparavant, ayant été impliqué dans une spectaculaire scène de violence, qui avait défrayé la chronique. Toujours durant la première semaine de 2021, un des prisonniers ayant

ALAIN JEANNOT

bénéficié de la grâce présidentielle en 2017, se fait filmer en déblatérant sur une certaine communauté. Il a l’air d’être dans un état second, mais, quoi qu’il en soit, la vidéo, qui est postée sur les réseaux sociaux, provoque une indignation compréhensible.
Toutefois, il est inadmissible que, dans les heures suivant cet acte répréhensible, certains concitoyens aient décidé de prendre les choses en main en forçant cet individu à se confondre en excuses après lui avoir donné une bonne correction. L’état de celui-ci, durant la séance de regrets enregistrée et postée sur Internet, laisse imaginer le préambule.

Devant cet apéritif violemment concentré en ce début d’année, nous avons deux possibilités :
1. Rester dans notre bulle et nous dire que cela ne nous concerne pas et que nous ne mangerons pas à la table commune mauricienne.
Alors : travaillons, mangeons, buvons, surfons sur la toile, partageons des plaisanteries à la con sur WhatsApp, barricadons-nous et abreuvons nos enfants de nos désillusions en attendant qu’ils mettent les voiles.
2. Contribuer à accommoder le menu de ce repas citoyen auquel nous ne pouvons échapper quoi que nous fassions.
Dans ce cas :
– Interrogeons-nous sur le taux de récidive à l’exemple des deux cas cités plus haut.
– Réclamons les réponses qui nous échappent.
– Démontrons notre intérêt pour une réhabilitation et un suivi plus efficaces.
– Travaillons ensemble pour une résolution des conflits non violente.
– Démontrons notre désapprobation pour tout langage abusif d’où qu’il vienne.
– Encourageons une culture du respect mutuel et de la non-violence dans nos maisons, nos réseaux et nos institutions.
– Assurons-nous, à travers nos comportements, nos aspirations et nos exigences que nul ne bafoue la loi, ne soit au-dessus de la loi et ne soit encouragé à prendre la loi entre ses mains.
Dans une démocratie, nous avons toujours le choix. Qu’il soit éclairé et sincère comme mes souhaits pour cette nouvelle année.

Patriotiquement vôtre,

ALAIN JEANNOT

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