LETTRE OUVERTE À LA MINISTRE DE L’ÉDUCATION : Ne prenons-nous pas des risques inutiles?

Madame la Ministre,

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Il est important que vous dévoiliez au plus vite vos plans pour l’éducation. Nous vivons dans une incertitude pesante et il me semble que nous prenons des risques inutiles.

Voyons les choses d’une façon objective :

1. Le nombre de contaminations ne cesse d’augmenter.

2. Autre que Sir Leckraz Teelock, Simadree Virahsawmy SSS, GMD Achia et St Aubin SSS, il est fort probable que d’autres cas de contamination vont surgir.

3. Dans certaines écoles, dont une dans la capitale, plusieurs étudiants et des membres du personnel enseignant et de soutien seraient en quarantaine.

4. L’école reste un lieu propice à la contamination et la prolifération du virus.

5. Je ne connais pas les statistiques, mais je connais beaucoup de parents qui font le choix de ne pas envoyer leurs enfants à l’école.

6. On m’a fait part de certains cas où des élèves, dont les parents sont en quarantaine/auto isolation, vont normalement à l’école.

 Le jeu en vaut-il la chandelle ?

1. Le calendrier échelonné fait que le premier trimestre se résume à huit semaines de travail.

2. Pour certaines matières, le temps de contact avec les élèves se limite à une ou deux classes par semaine. Au total pour ces matières, le temps de contact équivaut à deux ou trois semaines de travail en temps normal.

3. Donc le premier trimestre serait un trimestre non productif.

4. Vu la tendance actuelle, on devrait procéder avec le même calendrier échelonné le trimestre prochain.

5. Il serait donc impossible de maintenir les examens de fin d’année en avril 2022, encore moins pour ceux prenant part aux examens du SC/HSC.

6. Je présume que vous procèderez de la même façon qu’en 2020, après le premier confinement. À la reprise en janvier 2022, vous demanderez de recommencer tout le programme et de terminer l’année scolaire en novembre 2022.

7. Pourquoi donc maintenir les écoles ouvertes ? Pourquoi prenons-nous autant de risques ?

Quelles sont les alternatives ?

Soit

1. Nous reprenons le trimestre à part entière et nous faisons en sorte de compléter l’année scolaire comme planifié. Nous mettrons à risque la santé des acteurs dans le système éducatif mais en contrepartie on complètera l’année scolaire en temps prévu.

Ou,

2. Fermer les écoles et procéder à des cours en ligne jusqu’à ce que la situation soit plus gérable. Dans ce cas, moins de risque pour les enfants et le personnel mais l’année scolaire en souffrira.

Toutefois, procéder à demi-mesure n’aide pas à compléter le programme. Les enfants restent à la maison en moyenne un jour sur deux, sans qu’il y ait un plan pour un apprentissage continu. Il serait inconcevable que les examens du SC/HSC se tiennent comme prévu. Tout porte à croire que vous les repousserez pour octobre/novembre 2022. À quoi serviront les premier et deuxième trimestres ? Est-ce raisonnable de maintenir les écoles ouvertes à demi-mesure ?

Cours en ligne

Nous avons raté une belle occasion, après le confinement de l’année dernière de revoir la façon dont les cours en ligne sont dispensés. Nous devons admettre que dans beaucoup de cas, les cours en ligne ne marchent pas parce que la volonté d’apprendre n’existe pas chez l’étudiant. Pour cela on n’y peut rien. Mais dans d’autres cas, cela ne marche pas parce que les conditions idéales ne sont pas réunies.  Qu’aurions-nous dû faire ?

1. Il aurait fallu enregistrer des cours standardisés avec une pédagogie adaptée pour toutes les matières.

2. Ces cours auraient dû être diffusés pour les élèves qui sont à la maison.

3 . Les enseignants pourraient, eux, compléter ces cours en ligne selon les besoins spécifiques de chaque étudiant.

4. Des facilités, comme emprunts à faible taux d’intérêt, auraient dû être rapidement données aux parents pour l’acquisition d’ordinateurs/tablettes. Un package internet aurait dû être offert, à un prix raisonnable, pour qu’un grand nombre d’élèves ait accès à l’internet. Ceci devrait être gratuit pour les enfants issus de familles à faibles revenus.

C’est avec grand regret que nous constatons que rien n’est fait dans ce sens.

Je vous prie, Madame la Ministre, de vous pencher rapidement sur le sujet. Je me tiens à votre entière disposition pour la mise en place des cours en ligne et il suffit de faire appel pour avoir toute une armée d’enseignants, prêts à aider à la mise en œuvre de ces cours.

Dans l’espoir d’une oreille attentive, je vous prie Madame la Ministre, d’accepter mes sentiments les plus sincères.

Bien à vous.

NISHAL JOYRAM

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