LETTRE OUVERTE AUX AUTORITÉS – Que faire quand un locataire commercial instrumentalise la COVID pour ne pas payer ?

S. ROBERT

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Les crises font souvent émerger le pire et le meilleur chez les humains.
Aujourd’hui, je me penche sur le cas d’un ami (on l’appellera Y), propriétaire, qui loue un local à une agence immobilière dans le Nord. Ce cas pourrait servir de cas d’école pour les propriétaires en cas de pandémie dans une île Maurice qui lutte contre la récession économique. Et de parer à des stratégies honteuses qui opèrent dans la construction et l’immobilier.
Voici les faits : X occupe un local depuis plus de 3 ans chez mon ami. Il est constructeur et agent immobilier, étant dans la location. Il construit un bâtiment dans le Nord. Il est toujours en retard pour payer ses loyers – chose curieuse pour un professionnel de l’immobilier. Avant la COVID, malgré les multiples relances courtoises de mon ami propriétaire, le locataire de l’agence (X) fait la sourde oreille. Au moment de la COVID, accumulant une ardoise impressionnante d’impayés, suite à une autre relance, le « professionnel » de l’immobilier invoque les « lois de la COVID » pour dire qu’il est protégé… Cela se passe au mois de mars, alors qu’il a plus de 2 ans d’impayés et multiplie les ruses et les mensonges pour esquiver les paiements à faire.

X, jouant les people au Nord, promet qu’il paiera dès que ses clients à lui donneront un chèque à la suite de la vente d’un de ses appartements accessibles aux étrangers dans un complexe qu’il construit en y mettant l’argent qu’il ne donne pas en loyers à Y, qui n’arrête pas de le relancer.

X ne manque pas de toupet. Au vu des relances de plus en plus pressantes de Y, comptant sur le manque d’activités de ces temps troublés, il écrit au propriétaire Y pour dire, le remords ni la mauvaise conscience étant absent chez lui, qu’il est « victime » de demandes de paiement trop répétées et qu’une fois qu’il aura « payé ses dettes », il quitterait le local qu’il loue sans payer depuis très longtemps. Sauf que le gros malin disait un mensonge de trop. Y allait pouvoir le bouter dehors dans une version de l’arroseur arrosé.

Une vente a lieu la deuxième semaine du mois d’août. Après une énième relance de Y, X dit qu’il doit encaisser le chèque de vente de son bien en vente online dans une localité balnéaire du Nord, que cela prendrait une bonne semaine, en y ajoutant encore le flou qu’il cultive pour noyer le poisson.

Le propriétaire sait depuis longtemps que le dit « professionnel » lui raconte des salades pour gagner du temps. Il met la limite pour vendredi 28/8, parce que, entre-temps, un client se propose de louer le local que X menaçait de quitter pour « harcèlement » parce que Y lui demandait de payer ses dettes… Le monde à l’envers pendant la pandémie.

Y attend encore le paiement après cette énième promesse. Le « professionnel » Y écrit sur WhatsApp que s’il ne paie pas, ce qu’il est busy et que le propriétaire n’est pas le seul à avoir des problèmes aux temps actuels. On comprend que X est un brouilleur de pistes.

Et X ne paie pas. Le propriétaire, à la suite de la visite du client éventuel qui lui a proposé de louer après la menace de X de quitter les lieux en temps de COVID, met une limite, car c’est X qui a dit qu’il partait… Coincé, X promet de payer ses dettes, un autre mensonge, et pris à son propre piège, est contraint de vider les lieux.

X le convoque pour un état des lieux le lundi 31 août, car le nouveau client voulait occuper les locaux dès le mardi 1er septembre. Le « professionnel » ne s’y rend pas, déléguant son comptable qu’il déclare directeur de sa compagnie… X, à force de courage et d’entêtement, a pu récupérer son local le 1er septembre, mais pas encore l’argent que X, qui continue son business de construction et d’agent immobilier sans état d’âme…
Au vu de cette série qui prêterait à rire, même si le propriétaire est en train de consulter un homme de loi pour récupérer son dû, abusé par les mensonges répétés de X, il est temps de s’interroger sur les lois qui protègent des propriétaires contre de mauvais payeurs.

La question qui se pose est : dans ce cas précis, le locataire X était-il encore en droit d’invoquer la COVID pour ne pas payer (je rappelle qu’il n’a pas payé des mois avant la COVID) ?

Ce cas devrait inciter les autorités à protéger les propriétaires en pandémie, car ils sont aussi dans la panade. Ils ont aussi des frais fixes et ils sont aussi menacés d’effondrement. Qui les protège ? D’autant plus que l’infortuné propriétaire, en cas de paiement du « professionnel » aurait fait cadeau des 3 ans de frais de syndic à celui-ci, prouvant son humanité et résilience. Mais devant un tel comportement qui instrumentalise la COVID, pour un cas dont la mauvaise foi est avérée, les autorités ne devraient-elles pas considérer que l’utilisation de la COVID à des fins malhonnêtes pour tromper la bonne foi est préjudiciable pour le secteur de l’immobilier en général et énoncer des lois claires s’inspirant de ce cas ? D’autant plus que X, n’ayant pas réglé ses impayés, en professionnel de l’immobilier, a fait état de son « éthique » et qu’il a affaire à des clients étrangers. Si l’immobilier mauricien, en crise, veut se relever, il est urgent de régler ce type de « professionnalisme » qui laisse présager des transactions douteuses de la part de ce triste individu qui écume au nord de Maurice.

Il est évident que l’on ne peut loger gratuitement des « professionnels » de l’immobilier qui escroquent leurs bailleurs. X, qui opère sans problème, devrait connaître les lois de son « métier » et pratiquer une éthique mieux que quiconque… Et ne pas invoquer la COVID pour se couvrir des loyers impayés depuis des mois avant la COVID… L’île Maurice devra faire attention à cette engeance qui ne manquera pas de continuer de tromper les gens dans le secteur de l’immobilier. Si vous voulez acheter dans le nord en ce moment, renseignez-vous bien si votre vendeur n’est pas X, qui a dû quitter ses locaux précipitamment…

04/09/20

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