LETTRE PASTORALE | Hier à l’évêché – Un pèlerinage pour les 80 ans du Monument Reine de la Paix

  • L’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice Piat : « Je crois profondément que notre pays est capable de paix »

En présentant hier le mandement de carême 2020, le cardinal Piat a souligné que l’Église « ne veut pas être donneuse de leçons » mais qu’elle « veut être partenaire dans la réflexion, car le problème est complexe ». Il a saisi l’occasion pour mettre l’accent sur la question de la paix et a invité les Mauriciens à un pèlerinage sur ce thème pour célébrer les 80 ans du Monument Marie Reine de la Paix.

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« Nous vivons dans une situation paradoxale dans le pays. Il y a une paix apparente et, en même temps, une violence sourde qui se cache et qui se lève comme une lame de fond. Mais je crois profondément que notre pays est capable de paix », souligne l’évêque de Port-Louis. Et ce dernier de lancer un appel aux Mauriciens « à se mobiliser pour construire ensemble cette paix sociale que nous avons tous à cœur ».

Les réflexions que livre l’évêque de Port-Louis dans ce nouveau mandement de carême, intitulé “Ensemble construisons une paix durable”, ont aussi un lien avec la visite du pape François dans le pays l’an dernier, et qui était venu en tant que « pèlerin de la paix ». À noter que pour illustrer la couverture du livret de son mandement, l’évêque de Port-Louis a choisi une photo montrant le pape rencontrant des enfants d’une famille de Tranquebar lors de son arrêt devant la Cathédrale Saint-Louis le 9 septembre.

« Il y a eu un “feel-good factor” dans le pays l’an dernier avec la tenue de plusieurs grands évènements, mais en même temps, nous sentons une certaine inquiétude dans la population. Il y a des signes d’une grande détresse dans des familles. Nous avons voulu dans cette lettre esquisser quelles sont ces violences souterraines dans notre système et qui menacent la paix sociale dans le pays », explique le cardinal Piat.

Il y fait part de son constat des différentes formes de violences dans divers secteurs de la vie du pays, qui freinent l’épanouissement de l’individu et causent certaines injustices à certaines catégories de personnes. L’évêque de Port-Louis a ainsi identifié des violences visibles répercutées dans les médias et celles qu’il qualifie de « violences souterraines » et « violences cachées ». Ce dernier a toutefois tenu à « rassurer » les décideurs politiques et économiques. « Je voudrais clarifier quelque chose et dire que l’Église n’est pas ici pour donner des leçons à qui que ce soit. Les problèmes de notre société et du monde sont très complexes et je reconnais que la tâche pour élaborer une politique pour la paix n’est pas quelque chose de simple », dit le cardinal Piat. « En même temps, l’Église ne veut pas être seulement une courroie de transmission pour les revendications sociales; nous voulons être un partenaire dans la réflexion sur le maintien de la paix sociale et c’est la démarche de cette lettre. Nous voulons chercher les causes aux problèmes et mettre en place des processus de long terme pour une paix durable, comme le demande le pape François ». Et le cardinal Piat de faire ressortir que l’Église appelle « de tous ses vœux » requiert « un engagement profond des citoyens » et de la part des institutions.

On relève aussi cet appel du cardinal en direction des écoles dans ce processus vers la paix durable. « L’école n’est pas seulement un moyen pour atteindre de bons résultats académiques et pour avoir beaucoup d’argent plus tard. L’objectif de l’école est de permettre à l’enfant de se développer humainement et de développer des valeurs chez les enfants pour vivre en société », a-t-il rappelé.

Mgr Piat a aussi eu hier un mot spécial pour les Ong engagées dans le combat contre la toxicomanie. « Je voudrais dire ma profonde reconnaissance envers ces personnes qui donnent de leur temps auprès des victimes de la drogue et de leurs familles. Je voudrais leur dire combien leur travail dans l’ombre apporte une grande contribution à la paix. »

Le père Jean-Maurice Labour, vicaire général, qui était à côté du cardinal Piat pour la présentation de cette lettre pastorale, s’est appesanti sur la nécessité d’œuvrer « ensemble » vers cette paix sociale. « L’originalité de cette lettre est la philosophie être ensemble et nous donnons un moyen pour que tout le monde puisse participer à cette démarche de construction de paix. Nous invitons tous les Mauriciens à parcourir cette lettre et à une interaction pour des échanges après la lecture de chaque volet », a-t-il dit.

Pour soutenir cet appel lancé à la population à œuvrer ensemble en faveur de la paix sociale dans le pays, l’Église catholique organisera le 15 août prochain (jour férié cette année) un pèlerinage pour la paix dans le cadre du 80e anniversaire du monument Marie Reine de la Paix. L’évêque de Port-Louis a lancé hier une large invitation aux Mauriciens de toutes les confessions religieuses à participer à ce pèlerinage. « Ensemble, nous prierons la Vierge Marie pour le peuple mauricien. Demandons-lui de faire de chacun de nous un artisan de la paix sociale dans notre pays », a dit le cardinal Piat au sujet de ce pèlerinage.

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