L’horreur en live !

Des centaines de Mauriciens ont vécu en live cette semaine l’agression d’une Mauricienne, Preety, par son mari. Scène d’une très rare violence, à la fois physique et verbale, se déroulant dans la voiture du couple. Motif : les soupçons du mari de l’infidélité de sa femme. De fait, il appelait le supposé amant pour prouver sa virilité et son emprise sur celle qu’ils se disputeraient tous deux. Le visage tuméfié et défiguré de la jeune femme hantera pendant encore très longtemps la conscience et la mémoire des uns et des autres.
Drôle d’entrée en matière pour ce début de mars, qui est synonyme de la Journée de la Femme (on se demande pendant combien de temps on subira cette ineptie – femmes comme hommes existant sur cette planète depuis la nuit des temps !). Kalpana Koonjoo-Shah a exprimé sa solidarité avec Preety et annoncé un accompagnement pour elle et son enfant. Et elle a également évoqué, pour la énième fois, l’urgence d’un programme de “Anger Management” pour les agresseurs. C’est vrai, il y a plus qu’urgence sur ce point. Mais où en est Mme Shah sur ce projet ? Devra-t-on attendre qu’une autre Preety se fasse tuer ? Elles sont nombreuses celles qui ont péri sous les coups de leurs maris/amants, laissant des familles disloquées, meurtries à jamais, faisant des orphelins traumatisés à vie.
Dans la foulée, il convient de saluer l’initiative des femmes sapeurs-pompiers qui ne voient pas d’un bon œil les directives d’une circulaire selon laquelle elles auront à composer une « haie d’honneur » lors des célébrations nationales du 8 mars. Voilà des Mauriciennes qui ne s’embarrassent pas d’arguments hypocrites ou d’artifices divers pour faire valoir leurs droits et le respect qui leur est dû ! Quand on sait que ces femmes et leurs collègues masculins étaient catégorisés “frontliners” durant la crise de la COVID-19, mais qu’ils n’ont, à ce jour, jamais perçu l’allocation spéciale de Rs 15 000 que d’autres ont eue ! Pourquoi cela devrait être aux femmes d’ériger une haie d’honneur pour accueillir Pravind Jugnauth ? Quelle logique derrière ce geste ?
Les Mauriciens commencent à se faire entendre. Et c’est bien ainsi ! Le message des participants de la marche du 13 février à Port-Louis était on ne peut plus clair. Le #BLD se transformant en #BZTD ne laisse plus de doute : le peuple réclame du sang neuf. Donc, pas de Ramgoolam. Ni de Bérenger, ou Duval et consorts. Des Jugnauth, n’en parlons même pas !
Mais cela ne veut pas forcément dire que les plus âgés de notre classe politique n’ont plus leur place sur l’échiquier politique. Seulement, après 52 ans de dynasties, exacerbés par le népotisme et copinage de l’actuel GM, les Mauriciens disent (enfin !) « assez » ! Finies, espérons-le, les campagnes, où moyennant “tempos” et autres “cadeaux”, sans compter de gros billets lâchés à gauche et à droite, ces Mauriciens voteront « bloc » et feront le jeu des politiques !

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Non. Les Mauriciens clament clairement, depuis l’an dernier, qu’ils en ont marre de ce système pourri à l’usure. Cependant, aucun débat populaire n’ayant été engagé, alors qu’une plateforme citoyenne solide s’est érigée, encouragée par la crise de la COVID-19, le confinement, ses scandales de contrats passés dans l’urgence, ses lois scélérates, le MV Wakashio et sa gestion étatique exécrable, la mort énigmatique d’un chef agent des MSM, Soopramanien Kistnen, et la levée de boucliers d’un groupe d’avocats se disant mus uniquement par un devoir patriotique et la soif de la vérité, on aurait alors une meilleure idée de ce que veut le peuple…

Pourquoi pas la création d’un conseil des sages, composé de ces vétérans de la scène politique, comme proposition, entre autres ? Plutôt que d’accentuer sur le fait qu’ils ne veulent pas de Ramgoolam comme prochain PM, on se demande pourquoi Bérenger, Duval et Bhadain n’ont pas donné des indications sur le fait si eux se présentaient, ou pas, comme candidats à ce poste…

Tout ce jeu relevant de la politicaille, justement, c’est ce que les citoyens récusent, désormais. Place à une nouvelle attitude. Une démarche franche, empreinte par le désir sincère de reconstruire l’île Maurice qui part en vrille. Dans tous les sens !
Ce qui nous ramène au triste épisode de Preety et de toutes ces autres victimes. L’heure est aux changements, réels et de fond.

 

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