Loi du Travail : Soodesh Callichurn répond aux premières critiques

  • Le ministre du Travail : « Cessez de faire de la politique sur le dos des travailleurs !
  • Reaz Chuttoo de la CTSP se dissocie de la position du négociateur syndical, Ashok Subron

« Cesser de faire de la politique sur le dos des travailleurs. » Telle est la réplique donnée par le ministre du Travail et des Relations industrielles, Soodesh Callichurn, à ses détracteurs en marge de la présentation en première lecture de l’Employment Rights Bill et de l’Employment Relations (Amendement) Bill à l’Assemblée nationale.

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Le ministre, qui a pris la parole lundi matin à l’hôtel Gold Crest, lors d’un séminaire organisé par le Conseil des syndicats sur le thème “Trade Union Unity and the Principles of Freedom of Association”, a profité de l’occasion pour répondre aux questions des journalistes sur les critiques émises par l’opposition et Rezistans ek Alternativ sur ces deux projets de loi. Le ministre Callichurn devait ainsi affirmer que le gouvernement est en train de « travailler d’arrache-pied afin de consolider les droits des travailleurs ». Selon lui, cette réforme des lois du travail « corrige les injustices et les torts qui ont été causés à la classe des travailleurs » avec la dernière version de l’Employment Rights Act.

« Nous allons venir de l’avant avec des mesures qui garantiront la protection des travailleurs avec le National Tripartite Council. Idem pour le Portable Retirement Gratuity Scheme, qui prend en considération le nombre d’années de service des travailleurs. Actuellement, un employé doit travailler pour un seul employeur afin de pouvoir bénéficier de 15 jours par année de service. Mais avec cette nouvelle loi, un travailleur ayant travaillé avec différents employeurs verra son nombre d’années de service comptabilisé lorsqu’il part à la retraite avec une “Lump Sum” appropriée, comme c’est le cas dans la Fonction publique », a déclaré le ministre. Il devait également déclarer qu’à travers ces deux projets de loi, l’on consolidera les pouvoirs du département de Conciliation et de médiation du ministère du Travail et des Relations industrielles, ainsi que ceux de l’Employment Relations Tribunal (ERT). Ce tribunal aura ainsi le pouvoir de faire engager à nouveau un travailleur à la suite d’un licenciement.

Répondant à une question de la presse par rapport aux déclarations d’Ashok Subron, de Rezistans ek Alternativ, à l’effet que le principe de négociation collective « va mourir » avec ces deux projets de loi, le ministre Callichurn devait se demander « comment il a pu croire une telle chose ? ». Et de développer : « Je m’explique. Auparavant, pour qu’un syndicat puisse pénétrer dans une entreprise, il fallait avoir au moins 30% du nombre de travailleurs comme membres. Ce taux a été ramené à 20%. Cette mesure va au contraire promouvoir la négociation collective. Si Ashok Subron est en train de dire que ce projet n’est pas en train de promouvoir la négociation collective, je crois qu’il fait fausse route. Je le redis : il n’y a pas lieu de faire de la politique sur ces deux projets de loi, qui ont vu le jour grâce à la lutte de différentes formations syndicales. »

Le ministre a aussi dit constater que la majorité des syndicats estiment que ces deux projets de loi contiennent des provisions protégeant les travailleurs. « Je sais que la majorité des syndicats est en faveur de ces deux projets. Je me demande si Ashok Subron s’est exprimé en tant que syndicaliste ou en tant que leader du parti politique Rezistans ek Alternativ. Il faut faire cette distinction. Si vous voulez faire de la politique, il ne faut pas le faire sur le dos des travailleurs. Si vous voulez être un syndicat respecté, il y a tout dans ces deux projets de loi pour vous faire devenir un peu plus respectable », a conclu le ministre.

Pour Reaz Chuttoo, de la Confédération des travailleurs des secteurs privé et public, ces deux projets de loi permettent aux travailleurs de « progresser », ajoutant : « J’ai étudié ces deux projets de loi jour et nuit et j’ai essayé de comprendre comment ces deux projets peuvent être dix fois plus mauvais que l’actuel, comme l’a affirmé durant le week-end un syndicaliste. Ces deux projets de loi viennent de l’avant avec le Wage Guaranty Fund, le National Tripartite Council et une série de mesures qui protègent les travailleurs. Il y a certes quelques amendements à effectuer, et nous allons faire nos propositions. J’invite les syndicats à soutenir ces deux projets de loi en venant de l’avant avec des propositions en vue de l’améliorer. Je lance un appel aux parlementaires. Ne faisons pas de politique sur la vie des gens. »

Haniff Peerun, du Mauritius Labour Congress (MLC), trouve pour sa part que les amendements proposés visent à « protéger les travailleurs ». Il demande cependant au gouvernement d’honorer ses engagements avant la fin de son mandat.

Lors de ce séminaire, le ministre Callichurn a par ailleurs déclaré qu’une résolution a été présentée par le Canada sur le thème du harcèlement et de la violence sur le site du travail lors de la dernière assemblée générale du BIT, dans le cadre du 100e anniversaire de cette institution. Motion du Canada, dit le ministre, que Maurice a décidé de soutenir. À noter que lors de l’ouverture de ce séminaire, le Dr Mohammed Mwamadzingo, Regional Desk Officer du BIT, a souligné qu’il existe « un déclin dans l’unité syndicale » à Maurice.

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